Les membres du Conseil national de la communication du shadow cabinet du SDF installés

Fru Ndi:Camer.beQuoiqu’intervenant tardivement, il convient de noter que leur installation vient combler le vide existant depuis plusieurs décennies dans cet organe qui, en l’état actuel, ne reflète malheureusement pas la pluralité de représentation dans le secteur des médias.  La question qui mérite d’être posée est celle de savoir si les nouveaux membres y sont à titre individuel ou représentatif à partir du moment où les critères qui ont présidé à leur nomination n’ont pas été formellement déclinés. Le secteur de la communication ne saurait se résumer essentiellement au métier de journaliste de la presse écrite ou audiovisuelle. Cette conception réductrice et parcellaire qui exclut tous les autres segments importants de la communication tels que la diffusion, la publicité et  le cyberjournalisme pour ne citer que ceux-là, n’est pas de nature à garantir une efficacité certaine de cet organe au regard des vastes missions qui lui sont assignées.

Au demeurant, il y a lieu de s’interroger, compte tenu du conservatisme ambiant, sur la capacité réelle de ces membres à assainir le milieu de la communication, à rendre viables les entreprises de presse qui éprouvent de sérieuses difficultés d’existence, à faire appliquer dans l’urgence les différentes conventions internationales que le Cameroun a ratifiées notamment la Convention de Florence et le Protocole additif de Nairobi, à décliner une clé de répartition appropriée de la redevance audiovisuelle qui est injustement réservée aux seuls médias à capitaux publics. Ces interrogations constituent autant de défis titanesques dans un pays qui ne ménage aucun effort pour programmer la mort par étouffement des médias à capitaux privés.

Par ailleurs, s’il est indéniable que le Conseil national de la communication est sur les plans structurel et organique une institution louable de contrôle de l’opinion  des citoyens et de l’expression politique dans une société pluraliste, rien ne justifie pour autant l’utilité de combler ce vide aujourd’hui plus qu’hier. Sur ce dernier aspect, le simple fait d’avoir attendu la veille des élections sénatoriales pour combler le vide dans cet organe est fortement suspect. Tout porte à croire, en raison de ce qu’il est difficile pour une seule personne de jouer le rôle d’arbitre, qu’il s’agit en fait d’une manœuvre visant à justifier le ponce pilatisme et surtout les décisions dictées qui seront prises en rapport avec le temps d’antenne des partis politiques en périodes électorale et pré électorale. Dans un Etat démocratique, la désignation des membres de cette institution éminemment sensible qui a entres autres prérogatives la gestion du temps d’antenne politique et la sanction des déclarations des partis politiques dans les médias, aurait dû faire l’objet d’un consensus politique. Les nouveaux membres nommés seront également jugés sur leur aptitude à rendre effective l’expression équitable des partis politiques dans les différents médias nationaux.

Quelque soit le bout par lequel on les prend, ces journalistes qui sont pour la plupart des journalistes compétents issus du privé, ont dorénavant une occasion inestimable de faire bouger les lignes de façon significative. Nul ne peut mieux être servi que par soi-même. Ils doivent montrer ce dont ils sont capables. Ils ne doivent surtout pas céder à la tentation récurrente de l’arrosage et de la pacification érigée depuis plusieurs décennies en méthode de gestion des affaires publiques. En cas de blocage dans ou en dehors de cet organe, rien ne les empêche de démissionner s’ils se rendent compte que cet organe est en fait une coquille vide. Ce ne sera qu’ainsi qu’ils rentreront dans l’Histoire des métiers de la communication dans notre pays.

En attendant les rudes épreuves auxquelles ils seront confrontés et par ce que l’exemple vaut mieux que la leçon, la morale et le respect de l’éthique leur recommandent de démissionner ou de se mettre en congé de leurs différents employeurs pour avoir le recul et l’indépendance nécessaires et surtout pour  ne pas tomber dans le piège du conflit d’intérêt.

Fait à Douala le 06 mars 2013  

© Correspondance : Jean Robert WAFO, Ministre du Shadow Cabinet en charge de l’information et des médias


06/03/2013
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