Les graciés du Cinquantenaire
Douala, 26 Février 2014
© Le Messager
Dans le cadre des détournements de fonds publics et à la faveur de la vague provoquée par le dernier décret présidentiel concernant la grâce présidentielle, quels sont les libérables du Cinquantenaire? La presse fait état des cas Mounchipou Seidou, Edzoa Titus, Joseph Desiré Engo, Michel Thierry Atangana, etc.? Ce que l’on considère dans certains cercles comme la mansuétude ‘biyaienne’ aura-t-elle été à tête chercheuse ? Quid du colonel Etonde, 76 ans, libéré dans l’affaire Cud, qui pourrait encore avoir 9 ans à tirer (faites le calcul), avec le redoutable privilège d’être le doyen des condamnés de l’épervier? Depuis la publication de ce que l’on pourrait appeler ‘le décret du Cinquantenaire’ en faveur de personnes condamnées pour détournements, on imagine au four et au moulin, les juristes et autres acteurs chargés de l’application de cet acte du chef de l’Etat, un chef d’œuvre en la matière, sans doute concocté par des conseillers de haut vol qui semblent avoir choisi ce qui apparaît à première vue comme une manœuvre de clair-obscur. Il a fallu certainement des appréciations affinées du droit pour démêler les fils de l’écheveau par une interprétation qui pourrait faire école.
On sait par expérience que l’épervier ne lâche pas ses proies. Surtout celles qui, des colonnes de journaux, traversent la machine policière pour entrer dans le cycle sans fin du rouleau compresseur judiciaire. Abah Abah, Paul Eric Kingue, Zacchaeus Forjindam et bien d’autres s’y trouvent englués jusqu’au cou. Et lorsque les serres du rapace se… desserrent par inadvertance, l’oiseau descend en piqué pour récupérer sa proie et reprendre son envol vers d’autres clients de la liste d’attente. Le 'cop’s' Atangana Mebara en sait quelque chose. Marafa Hamidou Yaya que rien ne prédestinait à ce sort l’a expérimenté à son corps défendant; lui qui s’est emmêlé les pédales dans une improbable ‘complicité intellectuelle’. Un peu comme hier Pius Njawe, l’ancien ministre d’Etat a du reste, donné du relief à une activité épistolaire, avec ses ‘lettres’ qui, à chaque sortie, ne laissent personne indifférent. Nguini Effa, ancien directeur général de la Scdp en est à son deuxième livre. Il a été précédé par Edzoa Titus, qui a produit récemment ‘Méditations de prison’.
Certains n’ont eu de cesse de clamer leur innocence ou encore de se donner une contenance, mais rien n’y fait. Les juges ont eu la main lourde et aujourd’hui, ceux déclarés coupables ont déjà purgé pour certains, plus d’une dizaine d’années de prison et d’autres se sont installés pour un séjour carcéral sans fin…Les ‘libérés’ du 18 février peuvent donc se dire verni. Ils reviennent de loin. Remplis de grâce, ils sont sortis de la mâchoire du diable. Il serait temps pour eux de mettre leurs genoux à terre pour glorifier Dieu qui, dans son infinie miséricorde, les a délogés des ténèbres de l’enfermement longue durée. Les miracles, ce n’est pas seulement à Lourdes ou à Nsimalen. Sous d’autres cieux, la grâce présidentielle est un acte souverain, extra judiciaire, accepté comme tel, dévolu a une institution en charge de l’exécutif d’un pays. Il ne blanchit pas les personnes jugées et condamnées, qui purgent leur peine où non. Il participe d’un certain nombre de considérations politiques et humanitaires. Dans le cas d’espèces, et à la lecture du décret présidentiel N°2014/058 du 18 février 2014, les personnes visées n’avaient pas fini de payer judiciairement leur dette à la société. Elles étaient encore sous le coup des condamnations à la fois pécuniaires et pénales. Elles avaient utilisées pour certaines, toutes les voies de recours jusqu’à la Cour suprême. Jusqu’à la cassation. La grâce présidentielle est donc venue, pressions ou pas, lever la chape qui les recouvrait d’opprobre. En toute souveraineté...
Pressions? La société camerounaise, l’opinion publique nationale a-t-elle fait pression? A-t-on vu des mouvements de rue, des pétitions des organisations civiles en faveur des ‘éperviables’? Pourquoi la Justice n’a-t-elle pas plié sous l’une ou l’autre injonction pour libérer? Qui d’autres que le président de la République, pouvait apprécier en toute autorité, en son âme et conscience, non pas une condamnation judiciaire qui est du ressort des cours et tribunaux, mais une libération avant terme des personnes encore sous le coup d’une condamnation ? De qui Paul Biya est-il prisonnier ? De qui est-il redevable ? Des personnes graciées? De son opinion publique ? Des réseaux occultes ? Assurément pas des uns et des autres, encore moins de la communauté internationale qui ne saurait avoir de prise directe sur le système judiciaire, ou sur les institutions que la République s’est donnée. Le Président n’a pas tranché sur un débat public portant sur la grâce à exercer en faveur de qui que ce soit. Il n’a fait de promesses à personne parce qu’il n’avait pas à le faire, au risque de s’ingérer dans le cours de la Justice. Il a pris un acte souverain conforme à la Constitution. Sa décision, à première vue, est en rapport avec un événement majeur, selon son timing propre, sans précipitation, qui est le Cinquantenaire de la Réunification, comme il aurait pu le faire en d’autres occasions : le 20 mai, le 11 février, le nouvel an, ou tout autre événement qui interpelle la nation.
Comment se fait-il donc que Paul Biya soit arrivé à ce décret dans une procédure contre la corruption décriée et dénoncée à longueur de discours? Dans cette grâce du chef de l’Etat consacrant une commutation de peines, il y a de l’inédit, car pour une grande première de l’histoire du Renouveau, dans le cadre des détournements de deniers publics pour lesquels des prédateurs de la fortune publique doivent «rendre gorge» selon le mot du chef de l’Etat, il est surtout question, selon le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, beaucoup moins de pression de qui que ce soit, mais de «mansuétude et d’humanisme». Ce qui est dit est dit ! Mais de pression parlons-en. Un président de la République est avant tout un homme. Et lorsqu’il a la charge de l’Etat, ou chacun de nous est un justiciable potentiel, le premier magistrat peut être soumis à des pressions de toutes sortes et de toutes provenances. De la part de la famille, des anciens camarades de classe, des amis spirituels s’il y en a, des réseaux couvrant quelques justiciables de nationalité camerounaise ou non, redevables à la société et la Justice camerounaise, bénéficiant ou pas de ramifications à l’extérieur.
Au président de la République, il incombe dans un cas comme dans l’autre, de prendre des décisions justes pour l’intégrité de la communauté nationale, afin de sauvegarder l’harmonie à l’intérieur, le respect et l’honneur de notre pays auprès de nos partenaires internationaux. Comme quoi, le Cinquantenaire a été le bienvenu, surtout qu’il a été précédé quelques jours plutôt par le 81è anniversaire du patriarche-président. Un double événement qui apporte onction et sagesse et qui, réunification oblige, a fédéré dans la même compréhension, nos partenaires internationaux, les graciés du Cinquantenaire et le peuple camerounais qui attendent la suite des ‘miracles’, dans le sens de la décrispation.
Bon mercredi et à mercredi Dans le cadre des détournements de fonds publics et à la faveur de la vague provoquée par le dernier décret présidentiel concernant la grâce présidentielle, quels sont les libérables du Cinquantenaire? La presse fait état des cas Mounchipou Seidou, Edzoa Titus, Joseph Desiré Engo, Michel Thierry Atangana, etc.? Ce que l'on considère dans certains cercles comme la mansuétude 'biyaienne' aura-t-elle été à tête chercheuse ? Quid du colonel Etonde, 76 ans, libéré dans l'affaire Cud, qui pourrait encore avoir 9 ans à tirer (faites le calcul), avec le redoutable privilège d'être le doyen des condamnés de l'épervier? Depuis la publication de ce que l'on pourrait appeler 'le décret du Cinquantenaire' en faveur de personnes condamnées pour détournements, on imagine au four et au moulin, les juristes et autres acteurs chargés de l'application de cet acte du chef de l'Etat, un chef d'œuvre en la matière, sans doute concocté par des conseillers de haut vol qui semblent avoir choisi ce qui apparaît à première vue comme une manœuvre de clair-obscur. Il a fallu certainement des appréciations affinées du droit pour démêler les fils de l'écheveau par une interprétation qui pourrait faire école.
On sait par expérience que l'épervier ne lâche pas ses proies. Surtout celles qui, des colonnes de journaux, traversent la machine policière pour entrer dans le cycle sans fin du rouleau compresseur judiciaire. Abah Abah, Paul Eric Kingue, Zacchaeus Forjindam et bien d'autres s'y trouvent englués jusqu'au cou. Et lorsque les serres du rapace se… desserrent par inadvertance, l'oiseau descend en piqué pour récupérer sa proie et reprendre son envol vers d'autres clients de la liste d'attente. Le 'cop's' Atangana Mebara en sait quelque chose. Marafa Hamidou Yaya que rien ne prédestinait à ce sort l'a expérimenté à son corps défendant; lui qui s'est emmêlé les pédales dans une improbable 'complicité intellectuelle'. Un peu comme hier Pius Njawe, l'ancien ministre d'Etat a du reste, donné du relief à une activité épistolaire, avec ses 'lettres' qui, à chaque sortie, ne laissent personne indifférent. Nguini Effa, ancien directeur général de la Scdp en est à son deuxième livre. Il a été précédé par Edzoa Titus, qui a produit récemment 'Méditations de prison'.
Certains n'ont eu de cesse de clamer leur innocence ou encore de se donner une contenance, mais rien n'y fait. Les juges ont eu la main lourde et aujourd'hui, ceux déclarés coupables ont déjà purgé pour certains, plus d'une dizaine d'années de prison et d'autres se sont installés pour un séjour carcéral sans fin…Les 'libérés' du 18 février peuvent donc se dire verni. Ils reviennent de loin. Remplis de grâce, ils sont sortis de la mâchoire du diable. Il serait temps pour eux de mettre leurs genoux à terre pour glorifier Dieu qui, dans son infinie miséricorde, les a délogés des ténèbres de l'enfermement longue durée. Les miracles, ce n'est pas seulement à Lourdes ou à Nsimalen. Sous d'autres cieux, la grâce présidentielle est un acte souverain, extra judiciaire, accepté comme tel, dévolu a une institution en charge de l'exécutif d'un pays. Il ne blanchit pas les personnes jugées et condamnées, qui purgent leur peine où non. Il participe d'un certain nombre de considérations politiques et humanitaires. Dans le cas d'espèces, et à la lecture du décret présidentiel N°2014/058 du 18 février 2014, les personnes visées n'avaient pas fini de payer judiciairement leur dette à la société. Elles étaient encore sous le coup des condamnations à la fois pécuniaires et pénales. Elles avaient utilisées pour certaines, toutes les voies de recours jusqu'à la Cour suprême. Jusqu'à la cassation. La grâce présidentielle est donc venue, pressions ou pas, lever la chape qui les recouvrait d'opprobre. En toute souveraineté...
Pressions? La société camerounaise, l'opinion publique nationale a-t-elle fait pression? A-t-on vu des mouvements de rue, des pétitions des organisations civiles en faveur des 'éperviables'? Pourquoi la Justice n'a-t-elle pas plié sous l'une ou l'autre injonction pour libérer? Qui d'autres que le président de la République, pouvait apprécier en toute autorité, en son âme et conscience, non pas une condamnation judiciaire qui est du ressort des cours et tribunaux, mais une libération avant terme des personnes encore sous le coup d'une condamnation ? De qui Paul Biya est-il prisonnier ? De qui est-il redevable ? Des personnes graciées? De son opinion publique ? Des réseaux occultes ? Assurément pas des uns et des autres, encore moins de la communauté internationale qui ne saurait avoir de prise directe sur le système judiciaire, ou sur les institutions que la République s'est donnée. Le Président n'a pas tranché sur un débat public portant sur la grâce à exercer en faveur de qui que ce soit. Il n'a fait de promesses à personne parce qu'il n'avait pas à le faire, au risque de s'ingérer dans le cours de la Justice. Il a pris un acte souverain conforme à la Constitution. Sa décision, à première vue, est en rapport avec un événement majeur, selon son timing propre, sans précipitation, qui est le Cinquantenaire de la Réunification, comme il aurait pu le faire en d'autres occasions : le 20 mai, le 11 février, le nouvel an, ou tout autre événement qui interpelle la nation.
Comment se fait-il donc que Paul Biya soit arrivé à ce décret dans une procédure contre la corruption décriée et dénoncée à longueur de discours? Dans cette grâce du chef de l'Etat consacrant une commutation de peines, il y a de l'inédit, car pour une grande première de l'histoire du Renouveau, dans le cadre des détournements de deniers publics pour lesquels des prédateurs de la fortune publique doivent «rendre gorge» selon le mot du chef de l'Etat, il est surtout question, selon le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, beaucoup moins de pression de qui que ce soit, mais de «mansuétude et d'humanisme». Ce qui est dit est dit ! Mais de pression parlons-en. Un président de la République est avant tout un homme. Et lorsqu'il a la charge de l'Etat, ou chacun de nous est un justiciable potentiel, le premier magistrat peut être soumis à des pressions de toutes sortes et de toutes provenances. De la part de la famille, des anciens camarades de classe, des amis spirituels s'il y en a, des réseaux couvrant quelques justiciables de nationalité camerounaise ou non, redevables à la société et la Justice camerounaise, bénéficiant ou pas de ramifications à l'extérieur.
Au président de la République, il incombe dans un cas comme dans l'autre, de prendre des décisions justes pour l'intégrité de la communauté nationale, afin de sauvegarder l'harmonie à l'intérieur, le respect et l'honneur de notre pays auprès de nos partenaires internationaux. Comme quoi, le Cinquantenaire a été le bienvenu, surtout qu'il a été précédé quelques jours plutôt par le 81è anniversaire du patriarche-président. Un double événement qui apporte onction et sagesse et qui, réunification oblige, a fédéré dans la même compréhension, nos partenaires internationaux, les graciés du Cinquantenaire et le peuple camerounais qui attendent la suite des 'miracles', dans le sens de la décrispation.
Bon mercredi et à mercredi
© Le Messager
Dans le cadre des détournements de fonds publics et à la faveur de la vague provoquée par le dernier décret présidentiel concernant la grâce présidentielle, quels sont les libérables du Cinquantenaire? La presse fait état des cas Mounchipou Seidou, Edzoa Titus, Joseph Desiré Engo, Michel Thierry Atangana, etc.? Ce que l’on considère dans certains cercles comme la mansuétude ‘biyaienne’ aura-t-elle été à tête chercheuse ? Quid du colonel Etonde, 76 ans, libéré dans l’affaire Cud, qui pourrait encore avoir 9 ans à tirer (faites le calcul), avec le redoutable privilège d’être le doyen des condamnés de l’épervier? Depuis la publication de ce que l’on pourrait appeler ‘le décret du Cinquantenaire’ en faveur de personnes condamnées pour détournements, on imagine au four et au moulin, les juristes et autres acteurs chargés de l’application de cet acte du chef de l’Etat, un chef d’œuvre en la matière, sans doute concocté par des conseillers de haut vol qui semblent avoir choisi ce qui apparaît à première vue comme une manœuvre de clair-obscur. Il a fallu certainement des appréciations affinées du droit pour démêler les fils de l’écheveau par une interprétation qui pourrait faire école.
On sait par expérience que l’épervier ne lâche pas ses proies. Surtout celles qui, des colonnes de journaux, traversent la machine policière pour entrer dans le cycle sans fin du rouleau compresseur judiciaire. Abah Abah, Paul Eric Kingue, Zacchaeus Forjindam et bien d’autres s’y trouvent englués jusqu’au cou. Et lorsque les serres du rapace se… desserrent par inadvertance, l’oiseau descend en piqué pour récupérer sa proie et reprendre son envol vers d’autres clients de la liste d’attente. Le 'cop’s' Atangana Mebara en sait quelque chose. Marafa Hamidou Yaya que rien ne prédestinait à ce sort l’a expérimenté à son corps défendant; lui qui s’est emmêlé les pédales dans une improbable ‘complicité intellectuelle’. Un peu comme hier Pius Njawe, l’ancien ministre d’Etat a du reste, donné du relief à une activité épistolaire, avec ses ‘lettres’ qui, à chaque sortie, ne laissent personne indifférent. Nguini Effa, ancien directeur général de la Scdp en est à son deuxième livre. Il a été précédé par Edzoa Titus, qui a produit récemment ‘Méditations de prison’.
Certains n’ont eu de cesse de clamer leur innocence ou encore de se donner une contenance, mais rien n’y fait. Les juges ont eu la main lourde et aujourd’hui, ceux déclarés coupables ont déjà purgé pour certains, plus d’une dizaine d’années de prison et d’autres se sont installés pour un séjour carcéral sans fin…Les ‘libérés’ du 18 février peuvent donc se dire verni. Ils reviennent de loin. Remplis de grâce, ils sont sortis de la mâchoire du diable. Il serait temps pour eux de mettre leurs genoux à terre pour glorifier Dieu qui, dans son infinie miséricorde, les a délogés des ténèbres de l’enfermement longue durée. Les miracles, ce n’est pas seulement à Lourdes ou à Nsimalen. Sous d’autres cieux, la grâce présidentielle est un acte souverain, extra judiciaire, accepté comme tel, dévolu a une institution en charge de l’exécutif d’un pays. Il ne blanchit pas les personnes jugées et condamnées, qui purgent leur peine où non. Il participe d’un certain nombre de considérations politiques et humanitaires. Dans le cas d’espèces, et à la lecture du décret présidentiel N°2014/058 du 18 février 2014, les personnes visées n’avaient pas fini de payer judiciairement leur dette à la société. Elles étaient encore sous le coup des condamnations à la fois pécuniaires et pénales. Elles avaient utilisées pour certaines, toutes les voies de recours jusqu’à la Cour suprême. Jusqu’à la cassation. La grâce présidentielle est donc venue, pressions ou pas, lever la chape qui les recouvrait d’opprobre. En toute souveraineté...
Pressions? La société camerounaise, l’opinion publique nationale a-t-elle fait pression? A-t-on vu des mouvements de rue, des pétitions des organisations civiles en faveur des ‘éperviables’? Pourquoi la Justice n’a-t-elle pas plié sous l’une ou l’autre injonction pour libérer? Qui d’autres que le président de la République, pouvait apprécier en toute autorité, en son âme et conscience, non pas une condamnation judiciaire qui est du ressort des cours et tribunaux, mais une libération avant terme des personnes encore sous le coup d’une condamnation ? De qui Paul Biya est-il prisonnier ? De qui est-il redevable ? Des personnes graciées? De son opinion publique ? Des réseaux occultes ? Assurément pas des uns et des autres, encore moins de la communauté internationale qui ne saurait avoir de prise directe sur le système judiciaire, ou sur les institutions que la République s’est donnée. Le Président n’a pas tranché sur un débat public portant sur la grâce à exercer en faveur de qui que ce soit. Il n’a fait de promesses à personne parce qu’il n’avait pas à le faire, au risque de s’ingérer dans le cours de la Justice. Il a pris un acte souverain conforme à la Constitution. Sa décision, à première vue, est en rapport avec un événement majeur, selon son timing propre, sans précipitation, qui est le Cinquantenaire de la Réunification, comme il aurait pu le faire en d’autres occasions : le 20 mai, le 11 février, le nouvel an, ou tout autre événement qui interpelle la nation.
Comment se fait-il donc que Paul Biya soit arrivé à ce décret dans une procédure contre la corruption décriée et dénoncée à longueur de discours? Dans cette grâce du chef de l’Etat consacrant une commutation de peines, il y a de l’inédit, car pour une grande première de l’histoire du Renouveau, dans le cadre des détournements de deniers publics pour lesquels des prédateurs de la fortune publique doivent «rendre gorge» selon le mot du chef de l’Etat, il est surtout question, selon le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, beaucoup moins de pression de qui que ce soit, mais de «mansuétude et d’humanisme». Ce qui est dit est dit ! Mais de pression parlons-en. Un président de la République est avant tout un homme. Et lorsqu’il a la charge de l’Etat, ou chacun de nous est un justiciable potentiel, le premier magistrat peut être soumis à des pressions de toutes sortes et de toutes provenances. De la part de la famille, des anciens camarades de classe, des amis spirituels s’il y en a, des réseaux couvrant quelques justiciables de nationalité camerounaise ou non, redevables à la société et la Justice camerounaise, bénéficiant ou pas de ramifications à l’extérieur.
Au président de la République, il incombe dans un cas comme dans l’autre, de prendre des décisions justes pour l’intégrité de la communauté nationale, afin de sauvegarder l’harmonie à l’intérieur, le respect et l’honneur de notre pays auprès de nos partenaires internationaux. Comme quoi, le Cinquantenaire a été le bienvenu, surtout qu’il a été précédé quelques jours plutôt par le 81è anniversaire du patriarche-président. Un double événement qui apporte onction et sagesse et qui, réunification oblige, a fédéré dans la même compréhension, nos partenaires internationaux, les graciés du Cinquantenaire et le peuple camerounais qui attendent la suite des ‘miracles’, dans le sens de la décrispation.
Bon mercredi et à mercredi Dans le cadre des détournements de fonds publics et à la faveur de la vague provoquée par le dernier décret présidentiel concernant la grâce présidentielle, quels sont les libérables du Cinquantenaire? La presse fait état des cas Mounchipou Seidou, Edzoa Titus, Joseph Desiré Engo, Michel Thierry Atangana, etc.? Ce que l'on considère dans certains cercles comme la mansuétude 'biyaienne' aura-t-elle été à tête chercheuse ? Quid du colonel Etonde, 76 ans, libéré dans l'affaire Cud, qui pourrait encore avoir 9 ans à tirer (faites le calcul), avec le redoutable privilège d'être le doyen des condamnés de l'épervier? Depuis la publication de ce que l'on pourrait appeler 'le décret du Cinquantenaire' en faveur de personnes condamnées pour détournements, on imagine au four et au moulin, les juristes et autres acteurs chargés de l'application de cet acte du chef de l'Etat, un chef d'œuvre en la matière, sans doute concocté par des conseillers de haut vol qui semblent avoir choisi ce qui apparaît à première vue comme une manœuvre de clair-obscur. Il a fallu certainement des appréciations affinées du droit pour démêler les fils de l'écheveau par une interprétation qui pourrait faire école.
On sait par expérience que l'épervier ne lâche pas ses proies. Surtout celles qui, des colonnes de journaux, traversent la machine policière pour entrer dans le cycle sans fin du rouleau compresseur judiciaire. Abah Abah, Paul Eric Kingue, Zacchaeus Forjindam et bien d'autres s'y trouvent englués jusqu'au cou. Et lorsque les serres du rapace se… desserrent par inadvertance, l'oiseau descend en piqué pour récupérer sa proie et reprendre son envol vers d'autres clients de la liste d'attente. Le 'cop's' Atangana Mebara en sait quelque chose. Marafa Hamidou Yaya que rien ne prédestinait à ce sort l'a expérimenté à son corps défendant; lui qui s'est emmêlé les pédales dans une improbable 'complicité intellectuelle'. Un peu comme hier Pius Njawe, l'ancien ministre d'Etat a du reste, donné du relief à une activité épistolaire, avec ses 'lettres' qui, à chaque sortie, ne laissent personne indifférent. Nguini Effa, ancien directeur général de la Scdp en est à son deuxième livre. Il a été précédé par Edzoa Titus, qui a produit récemment 'Méditations de prison'.
Certains n'ont eu de cesse de clamer leur innocence ou encore de se donner une contenance, mais rien n'y fait. Les juges ont eu la main lourde et aujourd'hui, ceux déclarés coupables ont déjà purgé pour certains, plus d'une dizaine d'années de prison et d'autres se sont installés pour un séjour carcéral sans fin…Les 'libérés' du 18 février peuvent donc se dire verni. Ils reviennent de loin. Remplis de grâce, ils sont sortis de la mâchoire du diable. Il serait temps pour eux de mettre leurs genoux à terre pour glorifier Dieu qui, dans son infinie miséricorde, les a délogés des ténèbres de l'enfermement longue durée. Les miracles, ce n'est pas seulement à Lourdes ou à Nsimalen. Sous d'autres cieux, la grâce présidentielle est un acte souverain, extra judiciaire, accepté comme tel, dévolu a une institution en charge de l'exécutif d'un pays. Il ne blanchit pas les personnes jugées et condamnées, qui purgent leur peine où non. Il participe d'un certain nombre de considérations politiques et humanitaires. Dans le cas d'espèces, et à la lecture du décret présidentiel N°2014/058 du 18 février 2014, les personnes visées n'avaient pas fini de payer judiciairement leur dette à la société. Elles étaient encore sous le coup des condamnations à la fois pécuniaires et pénales. Elles avaient utilisées pour certaines, toutes les voies de recours jusqu'à la Cour suprême. Jusqu'à la cassation. La grâce présidentielle est donc venue, pressions ou pas, lever la chape qui les recouvrait d'opprobre. En toute souveraineté...
Pressions? La société camerounaise, l'opinion publique nationale a-t-elle fait pression? A-t-on vu des mouvements de rue, des pétitions des organisations civiles en faveur des 'éperviables'? Pourquoi la Justice n'a-t-elle pas plié sous l'une ou l'autre injonction pour libérer? Qui d'autres que le président de la République, pouvait apprécier en toute autorité, en son âme et conscience, non pas une condamnation judiciaire qui est du ressort des cours et tribunaux, mais une libération avant terme des personnes encore sous le coup d'une condamnation ? De qui Paul Biya est-il prisonnier ? De qui est-il redevable ? Des personnes graciées? De son opinion publique ? Des réseaux occultes ? Assurément pas des uns et des autres, encore moins de la communauté internationale qui ne saurait avoir de prise directe sur le système judiciaire, ou sur les institutions que la République s'est donnée. Le Président n'a pas tranché sur un débat public portant sur la grâce à exercer en faveur de qui que ce soit. Il n'a fait de promesses à personne parce qu'il n'avait pas à le faire, au risque de s'ingérer dans le cours de la Justice. Il a pris un acte souverain conforme à la Constitution. Sa décision, à première vue, est en rapport avec un événement majeur, selon son timing propre, sans précipitation, qui est le Cinquantenaire de la Réunification, comme il aurait pu le faire en d'autres occasions : le 20 mai, le 11 février, le nouvel an, ou tout autre événement qui interpelle la nation.
Comment se fait-il donc que Paul Biya soit arrivé à ce décret dans une procédure contre la corruption décriée et dénoncée à longueur de discours? Dans cette grâce du chef de l'Etat consacrant une commutation de peines, il y a de l'inédit, car pour une grande première de l'histoire du Renouveau, dans le cadre des détournements de deniers publics pour lesquels des prédateurs de la fortune publique doivent «rendre gorge» selon le mot du chef de l'Etat, il est surtout question, selon le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, beaucoup moins de pression de qui que ce soit, mais de «mansuétude et d'humanisme». Ce qui est dit est dit ! Mais de pression parlons-en. Un président de la République est avant tout un homme. Et lorsqu'il a la charge de l'Etat, ou chacun de nous est un justiciable potentiel, le premier magistrat peut être soumis à des pressions de toutes sortes et de toutes provenances. De la part de la famille, des anciens camarades de classe, des amis spirituels s'il y en a, des réseaux couvrant quelques justiciables de nationalité camerounaise ou non, redevables à la société et la Justice camerounaise, bénéficiant ou pas de ramifications à l'extérieur.
Au président de la République, il incombe dans un cas comme dans l'autre, de prendre des décisions justes pour l'intégrité de la communauté nationale, afin de sauvegarder l'harmonie à l'intérieur, le respect et l'honneur de notre pays auprès de nos partenaires internationaux. Comme quoi, le Cinquantenaire a été le bienvenu, surtout qu'il a été précédé quelques jours plutôt par le 81è anniversaire du patriarche-président. Un double événement qui apporte onction et sagesse et qui, réunification oblige, a fédéré dans la même compréhension, nos partenaires internationaux, les graciés du Cinquantenaire et le peuple camerounais qui attendent la suite des 'miracles', dans le sens de la décrispation.
Bon mercredi et à mercredi