Les États-Unis se disent prêts à accueillir Gbagbo
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Les États-Unis se disent prêts à accueillir Gbagbo(Le Figaro 04/01/2011)
Un haut responsable américain l'a assuré sous le couvert de l'anonymat, tout en doutant de la volonté du président ivoirien sortant de profiter de cette porte de sortie.
Washington est prêt à «envisager» l'accueil aux Etats-Unis de Laurent Gbagbo, s'il le demande, pour aider à mettre fin à la crise ivoirienne. Telle est la confidence faite lundi soir par un haut responsable américain sous le couvert de l'anonymat. «Rien n'empêche le président Gbagbo de partir. (...) Nous voulons qu'il parte. S'il veut venir ici, nous envisagerions bien sûr cette possibilité comme un moyen de résoudre la crise actuelle», a-t-il déclaré. Ce responsable a confirmé au passage que le président autoproclamé avait de la famille aux Etats-Unis, plus précisément à Atlanta, dans le sud-est de la Géorgie.
«Mais toutes les possibilités risquent de disparaître rapidement, en raison de ce qui se passe sur le terrain», a continué cette source, ajoutant: «Selon toutes les indications dont nous disposons pour l'heure, il s'obstine». Interrogé lors de son point de presse quotidien, Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat, a expliqué de son côté que l'ambassadeur américain en Côte d'Ivoire n'avait pas eu de contact avec Laurent Gbagbo. «J'ai tendance à en déduire que c'est parce que le président Gbagbo n'a pas envie d'écouter de bons conseils», a-t-il commenté.
Le même jour à Abidjan, les émissaires africains de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), chargés de trouver une issue à la crise, ont indiqué avoir eu une discussion «utile» avec le président sortant, sans donner plus de détails. Selon le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement sierra-léonais, Ibrahim Ben Kargbo, il s'agissait d'offrir à Laurent Gbagbo des conditions pour «faciliter» son départ. «Nous essayons de favoriser un départ paisible afin qu'il puisse quitter ses fonctions dignement», expliquait-il.
Celui-ci est en effet toujours sous la menace d'une intervention militaire de l'Afrique de l'Ouest s'il ne cède pas le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu élu par la communauté internationale. Les médiateurs ont d'ailleurs retrouvé ce dernier dans son quartier général du Golf hôtel, où il est retranché avec son gouvernement. A l'issue de ces entretiens, Alassane Ouattara a été très ferme : «Pour nous, les discussions sont terminées», a-t-il déclaré à la presse. Ces émissaires «vont retourner voir M. Gbagbo pour lui dire: 1) qu'il doit reconnaître les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) certifiés (par l'ONU)», «2) reconnaître que je suis le président élu, le président légitime de la Côte d'Ivoire, 3) qu'il doit quitter le pouvoir dans les plus brefs délais», a-t-il conclu.
Par lefigaro.fr
04/01/2011
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