Les Etats-Unis prennent des sanctions contre Gbagbo
Les Etats-Unis prennent des sanctions contre Gbagbo
(A.P. 22/12/2010)
ABIDJAN, Côte d'Ivoire (AP) — Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre Laurent Gbagbo et son entourage mardi tandis que les dirigeants d'Afrique de l'Ouest exhortaient le président sortant à céder la place à Alassane Ouattara, considéré par la communauté internationale comme le président légitimement élu de Côte d'Ivoire.
Les violences qui ont suivi le second tour de l'élection le 28 novembre ont entraîné le départ du pays de plus de 6.000 personnes -des femmes et des enfants- qui se sont réfugiées au Libéria pour la plupart et en Guinée pour 200 d'entre elles, selon un porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies.
La Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay, avait dénoncé lundi des "violations massives des droits de l'Homme" et fait état de plus de 50 morts depuis la marche infructueuse de l'opposition sur la radio-télévision ivoirienne (RTI) à Abidjan jeudi.
Lundi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU avait prolongé de six mois le mandat de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) qui devait expirer le 31 décembre.
Le représentant spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, Choi Young-jin, a fait état de tentatives d'intimidation contre son personnel depuis que Laurent Gbagbo a exigé samedi le départ immédiat des quelque 8.650 Casques bleus ainsi que des 900 soldats français de l'opération Licorne, dénonçant l'ingérence des Occidentaux et notamment de l'ancienne puissance coloniale française dans les affaires ivoiriennes.
Mais la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a également exhorté mardi M. Gbagbo à "céder le pouvoir avec dignité et sans violence", ajoutant que le départ de l'ONUCI ne ferait qu'''ajouter encore aux tensions et aggraver la situation des plus vulnérables".
Amnesty International a fait état mardi de témoignages directs d'enlèvements ou d'arrestations de personnes chez elles et dans la rue par les forces de sécurité loyales à Laurent Gbagbo. L'organisation affirme que des cadavres ont été retrouvés dans les morgues et dans la rue, à Abidjan (sud) et ailleurs.
Devant le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara, certifiée par l'ONU mais invalidée par le Conseil constitutionnel ivoirien, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Rodham Clinton a donné son feu vert à des sanctions immédiates empêchant Laurent Gbagbo et une trentaine de personnes de son entourage de se rendre aux Etats-Unis, selon William Fitzgerald, vice-secrétaire d'Etat chargé des Affaires africaines.
La loi américaine lui interdit de citer les noms des individus concernés, mais il a précisé que des enfants et parents proches des alliés du président ivoirien sortant qui étudieraient aux Etats-Unis pourraient en être expulsés. Il y a plusieurs jours, un haut conseiller de M. Gbagbo avait annoncé que les filles de la première épouse du chef de l'Etat récalcitrant vivaient probablement dans la région d'Atlanta.
Washington se réserve également la possibilité de prendre des sanctions commerciales contre des personnes, a affirmé M. Fitzgerald. "Toutes les options restent sur la table pour les Etats-Unis et les pays africains et européens", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse téléphonique mardi.
L'Union européenne a de son côté déclaré qu'elle gèlerait les avoirs et refuserait tout visa à Laurent Gbagbo et son épouse Simone ainsi que 17 autres personnes proches du pouvoir. Mais le régime ivoirien ne semble guère troublé par ces menaces.
"Le président Laurent Gbagbo ne prend pas de vacances en Europe, alors ce n'est même pas une vraie sanction", a raillé lundi son ministre de l'Intérieur, Emile Guiéroulou. En outre, "même si cela nous coûte, nous ne céderons pas. C'est la vie du peuple de Côte d'Ivoire qui compte pour nous", a-t-il ajouté.
La Côte d'Ivoire, premier producteur de cacao du monde, est en crise depuis le coup d'Etat dirigé par le général Robert Guéï, crise qui s'est transformée en guerre civile en 2002 et 2003, débouchant sur la division du pays en deux. L'accord de paix de 2007 a officiellement réunifié le pays mais le Nord reste largement le fief des partisans d'Alassane Ouattara, originaire de cette région, et le Sud celui des pro-Gbagbo, élu en 2000. C'est d'ailleurs en invalidant un demi-million de bulletins de vote du Nord que le Conseil constitutionnel a déclaré le président sortant vainqueur du second tour. AP
(A.P. 22/12/2010)
ABIDJAN, Côte d'Ivoire (AP) — Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre Laurent Gbagbo et son entourage mardi tandis que les dirigeants d'Afrique de l'Ouest exhortaient le président sortant à céder la place à Alassane Ouattara, considéré par la communauté internationale comme le président légitimement élu de Côte d'Ivoire.
Les violences qui ont suivi le second tour de l'élection le 28 novembre ont entraîné le départ du pays de plus de 6.000 personnes -des femmes et des enfants- qui se sont réfugiées au Libéria pour la plupart et en Guinée pour 200 d'entre elles, selon un porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies.
La Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay, avait dénoncé lundi des "violations massives des droits de l'Homme" et fait état de plus de 50 morts depuis la marche infructueuse de l'opposition sur la radio-télévision ivoirienne (RTI) à Abidjan jeudi.
Lundi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU avait prolongé de six mois le mandat de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) qui devait expirer le 31 décembre.
Le représentant spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, Choi Young-jin, a fait état de tentatives d'intimidation contre son personnel depuis que Laurent Gbagbo a exigé samedi le départ immédiat des quelque 8.650 Casques bleus ainsi que des 900 soldats français de l'opération Licorne, dénonçant l'ingérence des Occidentaux et notamment de l'ancienne puissance coloniale française dans les affaires ivoiriennes.
Mais la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a également exhorté mardi M. Gbagbo à "céder le pouvoir avec dignité et sans violence", ajoutant que le départ de l'ONUCI ne ferait qu'''ajouter encore aux tensions et aggraver la situation des plus vulnérables".
Amnesty International a fait état mardi de témoignages directs d'enlèvements ou d'arrestations de personnes chez elles et dans la rue par les forces de sécurité loyales à Laurent Gbagbo. L'organisation affirme que des cadavres ont été retrouvés dans les morgues et dans la rue, à Abidjan (sud) et ailleurs.
Devant le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara, certifiée par l'ONU mais invalidée par le Conseil constitutionnel ivoirien, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Rodham Clinton a donné son feu vert à des sanctions immédiates empêchant Laurent Gbagbo et une trentaine de personnes de son entourage de se rendre aux Etats-Unis, selon William Fitzgerald, vice-secrétaire d'Etat chargé des Affaires africaines.
La loi américaine lui interdit de citer les noms des individus concernés, mais il a précisé que des enfants et parents proches des alliés du président ivoirien sortant qui étudieraient aux Etats-Unis pourraient en être expulsés. Il y a plusieurs jours, un haut conseiller de M. Gbagbo avait annoncé que les filles de la première épouse du chef de l'Etat récalcitrant vivaient probablement dans la région d'Atlanta.
Washington se réserve également la possibilité de prendre des sanctions commerciales contre des personnes, a affirmé M. Fitzgerald. "Toutes les options restent sur la table pour les Etats-Unis et les pays africains et européens", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse téléphonique mardi.
L'Union européenne a de son côté déclaré qu'elle gèlerait les avoirs et refuserait tout visa à Laurent Gbagbo et son épouse Simone ainsi que 17 autres personnes proches du pouvoir. Mais le régime ivoirien ne semble guère troublé par ces menaces.
"Le président Laurent Gbagbo ne prend pas de vacances en Europe, alors ce n'est même pas une vraie sanction", a raillé lundi son ministre de l'Intérieur, Emile Guiéroulou. En outre, "même si cela nous coûte, nous ne céderons pas. C'est la vie du peuple de Côte d'Ivoire qui compte pour nous", a-t-il ajouté.
La Côte d'Ivoire, premier producteur de cacao du monde, est en crise depuis le coup d'Etat dirigé par le général Robert Guéï, crise qui s'est transformée en guerre civile en 2002 et 2003, débouchant sur la division du pays en deux. L'accord de paix de 2007 a officiellement réunifié le pays mais le Nord reste largement le fief des partisans d'Alassane Ouattara, originaire de cette région, et le Sud celui des pro-Gbagbo, élu en 2000. C'est d'ailleurs en invalidant un demi-million de bulletins de vote du Nord que le Conseil constitutionnel a déclaré le président sortant vainqueur du second tour. AP
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