Les hommes de Paul Biya de cette région ont réuni plus de 550 millions Fcfa pour financer sa réélection. La diaspora du Nord-ouest a cotisé à hauteur de 30 mille dollars (environ 15 millions Fcfa). Au grand dam de Fru Ndi, qui ne décolère pas de la "trahison de ses frères".
"Politik na njangui". La célèbre boutade se conjugue au présent dans la région du Nord-ouest. "Paul Biya nous a donné la paix, l'unité et le progrès. Il nous a tout donné. C'est pourquoi, nous lui donnons sans compter", a expliqué à La Météo un donateur ayant pris part, les jours derniers, à la cérémonie de collecte de fonds pour la campagne électorale de Paul Biya.
A son tour, la magnanimité présidentielle à l'endroit de cette région anglophone se conjugue au présent. En décembre dernier, le chef de l'Etat après avoir personnellement promis la création d'une université à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-ouest, a signé à la vitesse du son un décret matérialisant cette promesse. "Le président a honoré tous les engagements pris à Bamenda, lors du cinquantenaire des armées. Le ring road dont il a promis le démarrage des travaux est depuis plusieurs mois en chantier.
Mêmes les annonces faites aux militaires sont désormais effectives", s'est félicité un natif de la Mezam. Paul Biya est donc aux yeux du Nord-ouest "the right man". L'homme droit qui tient parole. Dans une région ayant reçu en héritage la rigueur anglo-saxonne, c'est un atout non négligeable. "The right man" Paul Biya, pour sa réélection, pourra compter sur les voix du Nord-ouest. Longtemps avant, les élites de cette région lui ont préparé le terrain. Ne lésinant sur aucun moyen au sens figuré, comme au sens propre.
La touche Yang. C'est à Bamenda le 29 juillet dernier que les élites du Nord-ouest se sont cotisées pour la première fois pour la campagne du Paul Biya. Une innovation à mettre au crédit de Philemon Yang. L'ancien ambassadeur du Cameroun au Canada a voulu voir prospérer dans son pays un système qui fait florès dans les grandes démocraties. Les financements privés ayant ceci de particulier qu'ils créent une chaîne de solidarité entre un leader et ses partisans.
Quoique le verbe rare, Philemon Yang avait à l'époque su trouver les mots justes pour rallier l'ensemble des têtes couronnées de sa région d'origine, à l'idée de lever des fonds de campagne et les mettre à la disposition du président dès qu'il brisera le silence. Depuis le dimanche 04 septembre, Paul Biya est officiellement candidat à sa propre succession.
"Le Nord-ouest, tout en faisant preuve d'originalité, vient de démontrer, sous la conduite de philemon Yang, que son soutien à Paul Biya n'a pas de prix.
Les élites d'autres régions devraient en prendre de la graine. D'ailleurs, je crois que c'est le moment pour tous ces barons caviar, adeptes de grosses cylindrées, de montrer l'étendue de soutien indéfectible -pas seulement avec les marches et les motions de soutien- à l'homme du 06 novembre 1982", assène un universitaire.