La résurgence des germes de la violence ethnique à caractère politique, le genre qui contribua largement à dégrader la situation sociopolitique dès 1990 renaît de ses cendres, conséquence de la frustration politique des uns, de l’ignorance des autres, des complexes sociaux savamment bâtis et entretenus - surtout - et voire même, de l’entêtement d’un clan politique dépris de justice - apparemment englué dans une phobie exacerbée, liée à une éventuelle peur de perdre les privilèges que le pouvoir confère et qui d’ailleurs, est la pierre d’achoppement à l’émancipation des nations africaines - privilèges en nature par-ci et en biens par-là,tous hérités de la néocolonisation – je veux parler des relents hégémoniques et de la haine congénitale qui anime la majorité des Camerounais !
Ceux qui connaissent la méthode des élites du centre peuvent témoigner de cette assertion. La stratégie des milices privées chargées de rétablir l’ordre par tout les moyens et d’aider à la conservation du pouvoir coûte que coûte ne date pas d’aujourd’hui ! On a par le passé eu à voir des individus non identifiés, n’appartenant à aucun corps des services de sécurité et de défense et surtout parés de guenilles, agir en véritables chefs de guerre dans la capitale camerounaise dans l’objectif défendre leur pouvoir. Cette stratégie d’oppression et de défense antirépublicaine n’est pas l’œuvre des populations du centre en elles-mêmes, mais plutôt celle d’une cohorte d’individus connus et identifiés.
Rassemblés dans ce qu’ils ont appelé les « élites du centre », ils n’ont de discours que celui de la haine tribale et ne vivent que des rentes que le pouvoir en place leur verse en guise de remerciement. « Yaoundé est d’abord nôtre Village avant d’être la Capitale» disait l’un d’entre eux, ce qui m’amène à poser cette question simple : Yaoundé est-elle obligée d’être la Capitale du Cameroun ? L’histoire est têtue et se répète toujours dit-on, mais reconnaissons que cette répétition n’est pas autoregénèrescente, loin de là !- elle est l’ouvre des hommes primitifs et déraisonnés qui, vouent leurs congénères aux gémonies les plus cruelles. Le barbarisme vu et constaté dans l’exercice du pouvoir par le mentor desdites élites répond à la norme qu’elles se sont fixé : Celle du tribalisme d’état. Et si les autres en faisaient autant ? Peut-on se poser la question ! Au Cameroun, tous les ingrédients sont donc désormais réunis pour le déclenchement d’un grand génocide dont l’issue est connue d’avance. Biya acceptera-t-il de négocier sa sortie pour préserver l’unité et la paix que les Camerounais ont bâti malgré les humiliations de ceux qui croient avoir le monopole de la force ?
L’hypermédiatisation de l’opération épervier vient de camoufler l’anonyme tuerie qui vient de se perpétrer dans l’indifférence générale des hommes politiques et de la presse locale : celle du marché Mokolo. Qui sont ces personnes tuées au cours de la révolte des commerçants dudit Marché? Qui sont ces sicaires en civils, armés de gourdins et autres venus en renforts aux éléments de la police qui semblait bien se réjouir de la présence de ces derniers sur le théâtre des opérations ? Un reportage de la chaîne Canal2 International témoigne de la violence subie par ces camerounais qui ne demandent qu’une chose : Le respect et la considération de ceux qui les gouvernent. Doit-on continuer de regarder ce genre de barbarie en spectateurs ? La côte d’ivoire n’a-t-elle pas fait cas d’école ? L’avenir seul nous le dira.