Les crédits des banques à la clientèle en hausse de 7,9%
Les crédits des banques à la clientèle en hausse de 7,9%
(Afriscoop 31/12/2010)
Les crédits distribués à la clientèle des banques camerounaises ont passé de 1 348 milliards F Cfa à 1 454 milliards F Cfa , soit une augmentation de 7,9% entre septembre 2009 et septembre 2010, selon les données du Conseil national du crédit (CNC) consolidées au mois de décembre.
Les entreprises privées sont les premiers bénéficiaires des crédits distribués (68,6%). Quant à la répartition par secteurs, les industries manufacturières se situent au premier rang avec 23,5% des engagements en sa faveur, avant le commerce (23%), le transport et les activités auxiliaires (11%).
"La structure des crédits est toujours dominée par les financements de courte durée (crédits à court terme, comptes débiteurs de la clientèle) qui augmentent en volume sur la période analysée et dont le poids ressort à 48,6% contre 37% pour les crédits à moyen et long terme", analyse Francis Dubus, président sortant de l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM).
D’après Robert Tangakou, enseignant à l’université de Douala, cette domination des crédits de court terme "traduit la volonté des banques de ne pas s’exposer au risque de transformation".
Eric Nanfa, dirigeant du cabinet ECN Finance, estime pour sa part que cette structure des crédits peut être inversée. "Les banques doivent financer un volume plus conséquent de prêts d’investissement et un peu moins de crédits d’exploitation. Au Cameroun, les banques commerciales préfèrent financer des transactions ’self liquidating’, celles qui sont remboursées par la transformation du bien financé en liquidités : vente de marchandises, escompte de traites...", explique-t-il.
L’activité de distribution de crédits est de plus en plus marquée par une vive concurrence sur les taux des banques au Cameroun, souligne Francis Dubus dans son rapport annuel sur le système bancaire camerounais dont Xinhua a obtenu copie. D’abord cantonnée aux grandes entreprises, cette concurrence s’est déportée assez brutalement depuis quelques mois sur le marché des particuliers, fait remarquer Francis Dubus.
Eric Nanfa a également remarqué ce phénomène. "Les banques camerounaises se sont livrées depuis 2009 à une concurrence féroce sur le segment des particuliers, notamment les fonctionnaires et les employés des sociétés privées de bonne notoriété", dit-il.
"Dans ce segment, le taux de perte d’emploi étant très faible, les banques peuvent facilement accorder des crédits peu risqués à des tarifs compétitifs. Aussi, ces banques souscrivent des assurances crédits qui leur permettent de se couvrir en cas de défaillance", note cet ancien cadre de banque reconverti dans l’ingénierie bancaire.
Les dépôts bancaires au Cameroun ont progressé de 19,9% durant la période de référence, passant 1 991 milliards de F Cfa à 2 387 milliards de FCfa, selon le rapport.
"Cette hausse traduit une reprise des activités commerciales et une amélioration de la bancarisation à mettre en perspective avec l’ouverture de 19 nouvelles agences bancaires", explique Francis Dubus.
La contribution des dépôts est la suivante : des particuliers (41,7%), les entreprises privées (21,7%), celles publiques (9%), les administrations publiques centrales (8,2%) et les organismes publics (5,2%).
Pour les banques camerounaises, les créances brutes en souffrance (impayés et créances douteuses) se situent à 13,6%, soit 197,2 milliards F Cfa, au 30 septembre 2010. "En général, le ratio acceptable est de 3%. A fin novembre 2009, il se situait à 9.3%. C’est bien la preuve d’une dégradation du portefeuille crédits des banques", relève Eric Nanfa.
Robert Tangakou se montre moins inquiet. "Ce n’est pas alarmant, car le métier de banquier comporte naturellement quelques difficultés de remboursement et les contrôles de la COBAC, le régulateur du système bancaire, permettent de gérer la situation de manière sereine".
Par Omer Mbadi
(Xinhua)
(Afriscoop 31/12/2010)
Les crédits distribués à la clientèle des banques camerounaises ont passé de 1 348 milliards F Cfa à 1 454 milliards F Cfa , soit une augmentation de 7,9% entre septembre 2009 et septembre 2010, selon les données du Conseil national du crédit (CNC) consolidées au mois de décembre.
Les entreprises privées sont les premiers bénéficiaires des crédits distribués (68,6%). Quant à la répartition par secteurs, les industries manufacturières se situent au premier rang avec 23,5% des engagements en sa faveur, avant le commerce (23%), le transport et les activités auxiliaires (11%).
"La structure des crédits est toujours dominée par les financements de courte durée (crédits à court terme, comptes débiteurs de la clientèle) qui augmentent en volume sur la période analysée et dont le poids ressort à 48,6% contre 37% pour les crédits à moyen et long terme", analyse Francis Dubus, président sortant de l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM).
D’après Robert Tangakou, enseignant à l’université de Douala, cette domination des crédits de court terme "traduit la volonté des banques de ne pas s’exposer au risque de transformation".
Eric Nanfa, dirigeant du cabinet ECN Finance, estime pour sa part que cette structure des crédits peut être inversée. "Les banques doivent financer un volume plus conséquent de prêts d’investissement et un peu moins de crédits d’exploitation. Au Cameroun, les banques commerciales préfèrent financer des transactions ’self liquidating’, celles qui sont remboursées par la transformation du bien financé en liquidités : vente de marchandises, escompte de traites...", explique-t-il.
L’activité de distribution de crédits est de plus en plus marquée par une vive concurrence sur les taux des banques au Cameroun, souligne Francis Dubus dans son rapport annuel sur le système bancaire camerounais dont Xinhua a obtenu copie. D’abord cantonnée aux grandes entreprises, cette concurrence s’est déportée assez brutalement depuis quelques mois sur le marché des particuliers, fait remarquer Francis Dubus.
Eric Nanfa a également remarqué ce phénomène. "Les banques camerounaises se sont livrées depuis 2009 à une concurrence féroce sur le segment des particuliers, notamment les fonctionnaires et les employés des sociétés privées de bonne notoriété", dit-il.
"Dans ce segment, le taux de perte d’emploi étant très faible, les banques peuvent facilement accorder des crédits peu risqués à des tarifs compétitifs. Aussi, ces banques souscrivent des assurances crédits qui leur permettent de se couvrir en cas de défaillance", note cet ancien cadre de banque reconverti dans l’ingénierie bancaire.
Les dépôts bancaires au Cameroun ont progressé de 19,9% durant la période de référence, passant 1 991 milliards de F Cfa à 2 387 milliards de FCfa, selon le rapport.
"Cette hausse traduit une reprise des activités commerciales et une amélioration de la bancarisation à mettre en perspective avec l’ouverture de 19 nouvelles agences bancaires", explique Francis Dubus.
La contribution des dépôts est la suivante : des particuliers (41,7%), les entreprises privées (21,7%), celles publiques (9%), les administrations publiques centrales (8,2%) et les organismes publics (5,2%).
Pour les banques camerounaises, les créances brutes en souffrance (impayés et créances douteuses) se situent à 13,6%, soit 197,2 milliards F Cfa, au 30 septembre 2010. "En général, le ratio acceptable est de 3%. A fin novembre 2009, il se situait à 9.3%. C’est bien la preuve d’une dégradation du portefeuille crédits des banques", relève Eric Nanfa.
Robert Tangakou se montre moins inquiet. "Ce n’est pas alarmant, car le métier de banquier comporte naturellement quelques difficultés de remboursement et les contrôles de la COBAC, le régulateur du système bancaire, permettent de gérer la situation de manière sereine".
Par Omer Mbadi
(Xinhua)
© Copyright Afriscoop