Les confusions de Issa Tchiroma
Les confusions de Issa Tchiroma
Par lemessager | Mercredi 17 mars 2010 | Le Messager
Le député RDPC de l’Océan, Martin Oyono a cru important d’interpeller le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary aux lendemains de sa sortie malheureuse au sujet des remboursements subséquents à l’Opération Epervier. Sollicitant le MINCOM pour une clarification de son propos plus que confus lors de son show télévisé du 02 février 2010, l’élu du peuple l’a invité à s’y étendre de nouveau car « au lieu de rassurer cela a plutôt semé le doute ». Dans sa réponse fleuve, Issa Tchiroma a souligné en parlant de l’article 66 de la Constitution du 18 janvier 2010 que « l’attention de l’opinion a été appelée sur la volonté des pouvoirs publics de mettre progressivement en œuvre cette disposition constitutionnelle, avec notamment la promulgation de la loi du 25 avril 2006 qui crée la Commission de déclaration des biens et avoirs et qui annonce les textes réglementaires d’application qui viendront en fin de compte, parfaire l’efficacité de l’application de cette mesure constitutionnelle ». Issa Tchiroma Bakary a ainsi invité le peuple via ses élus à se consoler avec une loi qui n’existe pas, ou qui n’est pas appliquée. C’est selon…
En mal d’arguments pour justifier sa sortie du 02 février que de nombreux députés taxent de « fiasco », Issa Tchiroma fait prévaloir des préoccupations politiques sur le droit positif, réputé sacré sous d’autres cieux. Pour l’illustrer, il « décrète » qu’en matière de procès pour détournements de deniers publics, l’action du gouvernement peut se faire en marge de celle des juges. « Il reste tout de même que l’avis modéré du politique, au fait du peuple qui constitue son interlocuteur direct, lequel peuple privilégie pour des raisons concrètes se rapportant au relèvement de son niveau de vie, le remboursement de sa fortune distraite », argue- t-il. C’est dire si dans l’univers du Mincom, la politique prime sur la Justice.
Rodrigue N. TONGUE