Les confidences diplomatiques de Wikileaks - Tribalisme: Le tribalisme d’Etat au Cameroun
DOUALA - 13 SEPT. 2011
© Michel Michaut Moussala | Aurore Plus
Sous le prétexte qu’il y avait des régions défavorisées par rapport à d’autres sur le plan scolaire, Ahmadou Ahidjo avait concocté cette trouvaille pour favoriser l’ancien Nord en lui accordant des conditions souples pour l’entrée de ses enfants à certaines grandes écoles.
© Michel Michaut Moussala | Aurore Plus
Sous le prétexte qu’il y avait des régions défavorisées par rapport à d’autres sur le plan scolaire, Ahmadou Ahidjo avait concocté cette trouvaille pour favoriser l’ancien Nord en lui accordant des conditions souples pour l’entrée de ses enfants à certaines grandes écoles.
L’équilibre régional d’Ahmadou Ahidjo:
il a été instauré au début des années soixante. Sous le prétexte qu’il y
avait des régions défavorisées par rapport à d’autres sur le plan
scolaire, Ahmadou Ahidjo avait concocté cette trouvaille pour favoriser
l’ancien Nord en lui accordant des conditions souples pour l’entrée de
ses enfants à certaines grandes écoles. La région de l’Est était
également concernée mais elle n’a pas eu les mêmes avantages, à titre
comparatif à ceux de l‘actuel Grand Nord. Sous Ahidjo, les enfants du
Grand Nord actuel entraient à l’Ecole militaire interarmes qui avec le
Cepe, qui avec le Bepc alors que les enfants d’autres régions du pays
telles que le Centre, le Sud ou le Littoral y entraient avec le
baccalauréat. Même à l’Ecole nationale d’administration et de
magistrature (Enam), les originaires de Grand Nord bénéficiaient des
conditions très souples, à tel point que cela en irritait plus d’un, pas
seulement comme on aurait pu s’attendre du côté du Grand Sud mais du
Grand Nord. Et c’est ce qui a causé la mort du docteur Vroumsia Tchinaye
(Premier originaire du Grand Nord a obtenir un doctorat es Sciences en
1961). En effet, lors de la remise des diplômes à l’Enam en 1977 ou
1978, Vroumsia qui était ministre de la Fonction publique avait en
remettant les diplômes critiqué sévèrement cette pratique de faire
entrer les originaires du Grand Nord dans cette grande école avec le
Bepc et à la sortie, d’obtenir le même diplôme que ceux qui y étaient
entrés avec le baccalauréat ou plus. Ces propos rapportés à Ahmadou
Ahidjo avait mis le chef de l’Etat dans une très grande colère. Il
décida donc de faire passer de vie à trépas le docteur Vroumsia
Tchinaye. C’est un communiqué laconique qui annonça son décès au journal
de 13 heures à la radio nationale, en même temps que son enterrement
dans la précipitation.
Et dans cette politique d’équilibre régional, les peulh musulmans avaient beaucoup profité. Quand ils sortaient de l’Emia, de l’Enam ou de l’Ecole nationale supérieure de police (Ensp) ils aspiraient au commandement, obtenaient la promotion plus rapidement que ceux qui étaient entrés dans ces grandes écoles avec le baccalauréat.
Cette politique d’équilibre régional joue parfois des tours aux Bamiléké quand il s’agit de nominations. On est parfois obligé d’aller prendre un cancre ailleurs alors qu’il y a un Bamiléké très compétent qui peut occuper le poste, très bien faire l’affaire. Cette logique qui met la compétence de côté pénalise parfois le développement. Et il arrive parfois qu’on nomme de très jeunes personnes à certains hauts postes tout simplement parce qu’il faut respecter l’équilibre régional qui a encore cours de nos jours dans certains concours. Au cours d’une émission télé, le professeur Messanga Nyamding n’avait-il pas déclaré que si on ne tenait pas compte de ce principe sacro-saint de l’équilibre régional certaines ethnies du Cameroun n’auraient pas accès à certaines grandes écoles. Ainsi, on pourrait retrouver comme définitivement admis dans ces grandes écoles les Bamiléké, le groupe Fang-Béti-Boulou, les Bassa, etc.
Et dans cette politique d’équilibre régional, les peulh musulmans avaient beaucoup profité. Quand ils sortaient de l’Emia, de l’Enam ou de l’Ecole nationale supérieure de police (Ensp) ils aspiraient au commandement, obtenaient la promotion plus rapidement que ceux qui étaient entrés dans ces grandes écoles avec le baccalauréat.
Cette politique d’équilibre régional joue parfois des tours aux Bamiléké quand il s’agit de nominations. On est parfois obligé d’aller prendre un cancre ailleurs alors qu’il y a un Bamiléké très compétent qui peut occuper le poste, très bien faire l’affaire. Cette logique qui met la compétence de côté pénalise parfois le développement. Et il arrive parfois qu’on nomme de très jeunes personnes à certains hauts postes tout simplement parce qu’il faut respecter l’équilibre régional qui a encore cours de nos jours dans certains concours. Au cours d’une émission télé, le professeur Messanga Nyamding n’avait-il pas déclaré que si on ne tenait pas compte de ce principe sacro-saint de l’équilibre régional certaines ethnies du Cameroun n’auraient pas accès à certaines grandes écoles. Ainsi, on pourrait retrouver comme définitivement admis dans ces grandes écoles les Bamiléké, le groupe Fang-Béti-Boulou, les Bassa, etc.