Les Camerounais du Canada solidaires avec leur peuple
QMI
Dans la foulée des révoltes dans les pays nord-africains, une trentaine de Canadiens d’origine camerounaise se sont rassemblés, samedi après-midi à Montréal, afin de forcer Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis bientôt 29 ans, à quitter le pouvoir.
Pancartes et drapeaux en main, les membres de la «Diaspora pour la modernité», une organisation citoyenne camerounaise basée au Canada, se sont réunis Place du Canada, sur des airs de musique africaine.
Sur
l’élan des révolutions menées en Tunisie ou en Égypte, ils exigent eux
aussi le départ de leur président Paul Biya, 78 ans, incapable selon les
Camerounais d’apporter des solutions à leurs problèmes depuis plus de
30 ans.
«Le bilan est désastreux. Le pays est corrompu et endetté. Paul Biya fait reculer le Cameroun», a affirmé Michaël Fogaing, porte-parole de la « Diaspora pour la modernité».
«C’est
un dictateur, il enferme les journalistes et les opposés politiques en
prison sous prétexte qu’ils n’ont pas les mêmes opinions que le
gouvernement en place», a-t-il ajouté.
Selon les
témoignages de plusieurs de ses proches sur place, l’armée empêche la
population de sortir et de manifester. Plus de 30 000 soldats ont été
mobilisés afin de contrôler les mouvements de foule.
«On ne peut pas s’approprier un pouvoir pendant plus d’un quart de siècle, s’enrichir individuellement et appauvrir son peuple», a dit Anselme NSoga, l’un des manifestants, déplorant le taux de chômage élevé au Cameroun, notamment chez les jeunes.
Une commission électorale indépendante
En
vue des élections présidentielles de 2011, l’urgence se fait ressentir
du côté de la diaspora camerounaise. La nécessité de se doter d’une
commission électorale indépendante s’inscrit parmi leurs priorités.
«Sinon,
les élections seront une fois de plus truquées et gagnées d’avance par
le président sortant. Il n’y a aucun organe indépendant pour les
organiser, ou encore combattre la corruption», a expliqué Michaël Fogaing.
Le porte-parole reste optimiste pour la suite des évènements et persuadé que la situation évoluera. «Ça
ne sera pas facile, mais c’est faisable. Avec les efforts de la
population, la diaspora, mais aussi de la Cour pénale internationale qui
commence à faire réellement peur aux dictateurs», a-t-il conclu.