Me Akere Muna a eu l'idée de rallumer le feu. Face à une opinion publique qui est en retard de plusieurs leçons. Les choses sont pourtant simples
A l'ouverture de sa dernière conférence de presse à laquelle les journalistes ont tenu à assister massivement, on retient juste que le brillant avocat parle en sa qualité d'avocat de l'etat du cameroun. seulement, il ne s'attarde nullement sur le mandat dont il tient, ce qui en rajoute à la confusion dans les esprits. or, me akéré muna est, depuis de longues années, l'avocat de la cameroon airlines et donc, l'avocat de l'etat du cameroun. Jaloux de ses prérogatives, il avait tenu à le rappeler à francis nana, son cousin expert-comptable passe-trappes, commis par Thomas Dakayi Kamga pour renégocier les contrats d'aéronefs passés par Yves-michel fotso. francis nana avait le défaut de n'être affilié à aucun ordre d'experts comptables, ni en angleterre où il séjournait, ni en france où il a passé ses diplômes, ni au cameroun, son pays natal.
A L'origine des Colères de me Akere muna
N'étant donc affilié à aucun ordre d'experts comptables, francis nana n'avait pas qualité à venir fouiner dans les comptes de michel fotso. Il va bénéficier de ses relations particulières avec Thomas Dakayi Kamga, le successeur de michel fotso à la camair. akere muna, avocat attitré de la compagnie aérienne n'a pas beaucoup aimé le coup de quidams qui venaient brouter dans ses prairies. surtout que le mandat confié à francis nana portait sur la renégociation des contrats de locations d'avions, donc une question d'avocat et pas une affaire d'experts comptables. akere muna se voyait donc sucrer son gâteau en ne voulant surtout pas entendre parler de francis nana qui, habitué à se tromper de sujet, en était à compter akere muna parmi ses " confrères ". ce dernier n'a pas hésité à rappeler vertement l'imposteur de Londres : un expert comptable n'a pas pour confrères des avocats… pourquoi irait-on chercher un avocat ailleurs alors qu'on en a un, et pas des moindres, dans la maison camair ? au point que, d'avoir suivi de bout en bout les affaires et les dossiers de la camair, me akere muna en sait un rayon plus que tout le monde. Lorsqu'il soutient que l'etat du cameroun a été dédommagé à la suite du scandale des 31 millions de dollars du BBJ2, il en perd tout le monde. Les faits sont pourtant véridiques.
Le procès contre GIa par devant les tribunaux de l'etat de l'orégon aux etats-unis mérite d'être revisité. Les 31 millions de dollars versés par la snH pour l'achat d'un BBJ2 neuf auprès de l'avionneur Boeing ont plutôt pris la route des comptes de GIa. De ce montant, seuls 2 millions de dollars ont été versés à Boeing comme acompte. Lors d'une de ses auditions à la police judiciaire, Yves michel fotso confie aux enquêteurs que le montage financier retenu ne prévoyait pas que l'argent fût intégralement versé à Boeing. Très rusé et plus malin qu'on ne le croit, Yves michel fotso voulait acheter un avion neuf qu'il se proposait de payer par traites.
Les 29 milliards ont servi à financer diverses autres opérations pour le compte de la camair ou pour compte personnel, y compris le 747 surnommé Big Boss acquis en location-vente par la camair au temps de fotso. La suite de l'affaire nous dira que l'avion n'a jamais été acheté, il a en tout cas disparu de la flotte de la compagnie une fois Yves michel fotso débarqué. commencent alors les complications. sûr de son fait, michel fotso rencontre paul Biya en personne à Genève et luis explique qu'il a déniché un équipementier pour les aménagements intérieurs et pour l'habillage de l'avion, et que l'avion sera bientôt livré.
mais l'avion ne sera jamais livré. De retour à Yaoundé, michel fotso est convoqué à une réunion de travail à Yaoundé, au bureau de son homonyme michel meva'a m'eboutou, en présence de Jean-marie atangana mebara et d'adolphe moudiki. Le directeur général de la camair explique qu'il a rencontré deux ou trois jours plus tôt le président de la République en question, atangana mebara, le plus proche collaborateur du chef de l'etat soutient l'avoir rencontré la veille seulement, et qu'il n'est surtout pas question que le président d'un pays comme le cameroun en soit à voyager à bord d'un avion gagé. on ne laissera plus la parole à fotso qui est sommé séance tenante de restituer les 31 millions de dollars. c'est la fin du rêve d'un BBJ2 pour paul Biya. et le début du cauchemar de l'albatros, du nom de baptême d'un Boeing 767 300 réfrigéré qu'on aura été récupérer dans le désert de l'arizona.
Enter Akere muna
fotso ne peut pas rembourser l'argent. alors, on sonne akere muna, pour poursuivre GIa aux etats-unis. L'entreprise est connue, des traces existent qui établissent que les 31 millions de dollars ont été virés dans ses comptes, on va pouvoir la poursuivre devant les tribunaux américains. mais, coup de théâtre. GIa est en faillite au moment où akere muna arrive, et GIa est admise en liquidation. a la place de l'argent que l'avocat voulait récupérer, il se contentera d'assister à une liquidation de société. Les actifs résiduels de GIa sont liquidés et répartis entre les créanciers de la société, on retrouve même des sociétés indiennes dans la répartition de l'argent de la liquidation, mais le cameroun va y gagner quelque 800 mille dollars en liquide et un avion initialement loué à la camair par… GIa. c'est cet avion, un 767, floqué aux couleurs de la camair, que l'on verra pendant de longues années cloué au sol à la base aérienne de Douala, abandonné aux intempéries, sous la pluie, l'humidité et le soleil de la capitale économique.
Il n'y avait pas que les intempéries pour avoir raison de l'avion. La petite information à la camair insinue que l'aéronef a été dépouillé de ses pièces pour dépanner d'autres aéronefs, y compris un autre B 767 de la compagnie, le DJa. Il subsiste cependant beaucoup de zones d'ombre dans cette affaire qui aurait déjà, selon Yves-michel fotso, connu son dénouement aux etats-unis. si on sait où est passé l'avion abandonné par GIa International à la camair pour " solde de tout compte ", reste à akere muna d'indiquer où l'argent payé par la liquidation de GIa International a été reversé. Il y en a, selon les propres déclarations de l'avocat dans une interview dans des journaux locaux, pour un peu plus de 800 mille dollars. on tient par contre du patron de GIa International, un certain Russel meeks, de belles révélations sur l'usage qui a été fait des millions de dollars de la snH. selon le patron de GIa International, cité comme témoin par les tribunaux camerounais et qui ne daignera jamais comparaître, les 31 millions de dollars de la snH ont servi à éponger une partie des dettes contractées par la camair, et à acheter des avions à tour de bras (des mauvaises langues insinuent que des avions appartenant aujourd'hui à la société air Leasing de michel fotso auraient été achetés sur ce trésor). Le dossier réveillé par akere muna risque d'en réveiller d'autres, plus délicats encore.
on passe sur les tentatives échouées de virements bancaires au profit de marafa Hamidou Yaya pour 500 mille dollars, ou sur les 2 millions de dollars échoués dans les poches de l'ambassadeur du cameroun à Washington, Jérôme mendouga, lequel s'en est servi pour payer, non pas les salaires, mais de bien curieuses primes de rendement aux employés de l'ambassade à Washington. etienne ntsama n'est plus là, le pca sous qui le 747 Big Boss avait été acquis, mais en tout cas, on devrait revoir à la baisse le montant de l'argent détourné mis sur le dos de michel fotso et marafa Hamidou : ce sera 31 millions de dollars moins un avion et 800 mille dollars. mais Yves michel fotso avait lui-même trahi sa trop grande collusion et ses parties liées avec GIa international en indiquant à adolphe moudiki et à michel meva'a m'eboutou, ministre des finances et du Budget, qu'il contrôlait bien GIa et que l'opération était sans risques. c'est bien lui qui a communiqué le numéro de compte.