Les « grands chantiers » sont ailleurs !!!
Soumis par Valère Bertrand BESSALA de le ven, 06/22/2012 - 00:33
«Agir ne prend son sens que dans la transcendance d’une mission ». Mais pour toute mission, il faut bien quelqu’un pour la recevoir en inspiration, peut-être un autre pour la penser et certainement un autre pour lui donner corps, l’exécuter.
Seulement le mal d’une mission réside dans le fait que très peu la comprennent, que d’aucuns l’ignorent tout simplement, que certains font semblant de l’accepter et de l’exécuter et que d’autres réunissent tous leurs efforts pour que cette mission ne se réalisent pas. Pourtant l’élu du peuple le rappelait et le précisait encore le 03 novembre 2011 lors de la prestation de serment. « Et je dois dire que je compte sur la participation de tous et de chacun (…) pour mener à bien la mission qui m’a été confiée ».
Force est de croire que beaucoup ont choisi de ne pas participer à l’accomplissement de cette mission, à la matérialisation des grandes réalisations, soit en démissionnant, soit en démobilisant, soit en incitant au désordre, soit en niant par ignorance ou mauvaise foi, la matérialisation des grands chantiers qu’a annoncé le Président de la République pour le début du mois de Janvier 2012. Au-delà des grues… la refonte et la refondation Beaucoup qui s’attendaient à voir pulluler des grues, des pelles porteuses et des galions dans tout le Cameroun, affichent aujourd’hui leur déception.
Mais alors à tort.
Le fait, d’une part, est qu’ils n’ont pas le don d’ubiquité qui leur permettrait de se trouver partout à la fois dans le pays pour voir ce qui s’y fait. Car le Cameroun n’a pas un modèle de développement physique centré, mais éclaté et équilibré. Ce qui fait que toutes les régions du Cameroun présentent sensiblement le même niveau de développement. C’est cet éclatement dosé et équilibré des fruits de la croissance qui donne cette « fausse » impression du « rien est fait ».
D’autre part, les pourfendeurs des grands chantiers de l’ère des grandes réalisations semblent n’avoir pas saisi la totalité du sens des « grand chantiers » annoncés. Ils semblent n’avoir pas compris qu’au delà de leur présentation physique, les chantiers peuvent tout aussi s’entendre d’une refonte et d’une refondation de l’existant.
QU’EST CE QU’UN CHANTIER POLITIQUE ?
Il existe trois principaux types de chantiers en politique : la volonté, l’idée et l’action.
Les chantiers de la volonté et de l’idée Tout chantier commence par le décideur lui-même
Tout chantier commence par le décideur lui-même. Il doit provoquer et faire naître en lui une volonté de penser et de réfléchir qui le situerait ainsi au dessus de toutes pesanteurs et intrigues de l’inertie, de l’attentisme et de l’incompétence. Il doit se doter d’une volonté d’aller et d’arriver quelque part, à un résultat. C’est cette volonté qui, lorsqu’elle est née et vivante en lui, donne corps à une idée qui n’est autre que le résultat de la persistance de la volonté du décideur.
C’est l’idée qui projette la volonté dans le temps et dans l’espace
C’est l’idée qui projette la volonté dans le temps et dans l’espace
par une construction dans l’imagination présente, non seulement d’un
ensemble de formes et d’apparences futures, mais aussi et surtout d’un
ensemble de moyens et de procédés pour donner forme à l’idée. L’idée, au
fur et à mesure de sa construction et de son perfectionnement devient
alors une vision qui ne devra perdurer et survivre qu’à travers sa
matérialisation : l’action.
Le premier chantier c’était l’aggiornamento personnel du Président de la République
Le Cameroun est entré en chantier avant le 1er janvier 2012
Le Cameroun est donc entré en chantier bien avant le 1er janvier
2012. Nous sommes en chantier officiellement depuis le 03 novembre 2011,
date du discours de politique générale du septennat des grandes
réalisations du Président de la République devant l’Assemblée
Nationale.
Le premier chantier du septennat a donc été celui par lequel le
Président de la République a opéré en lui-même une aggiornamento en
renforçant sa volonté de « faire », en perfectionnant son idée et sa
vision de l’avenir du Cameroun et en s’obligeant à les rendre réelles,
par leur énonciation dans un discours qui désormais le lie et que tout
camerounais peut utiliser comme livre de chevet. Il a d’ailleurs réitéré
cette volonté d’être lié par son discours en publiant « Ce que j’ai dit
» un recueil de toutes ses interventions depuis l’ouverture du congrès
ordinaire de son parti les 15 et 16 septembre 2011. L’on a donc pu
l’entendre dire : « je tiens à réaffirmer ma volonté de … », « nous
devons réagir avec encore plus de fermeté contre ces comportements… ».
Plus loin que la volonté et le discours politiques
Beaucoup ont vu en ces différentes interventions du Président de
la République, de simples discours creux, qui ne laissaient aucunement
entrevoir une volonté politique de faire ou de réaliser. Certains mêmes
en sont allés jusqu’à jouer des préséances entre discours et volonté
politiques. La volonté précède et succède au discours Autant le dire
d’emblée. Aucun septennat n’a été aussi logique et dense en idées et en
faits comme celui des grandes réalisations débutant. Dans les règles de
l’art et comme en politique, la volonté précède et succède au discours.
Avant le discours, la volonté s’entend d’une volonté de penser et de
dire. Après le discours, la volonté devient une volonté de faire.
La volonté politique s’affirme donc avant et après le discours politique.
Aussi, le discours du 03 novembre n’est-il que la matérialisation
d’une volonté politique de dire du Président de la République. Tout
comme les actes qu’il pose depuis le 09 décembre 2011 sont le reflet de
la volonté politique de faire qui l’anime subséquemment au discours de
politique générale du septennat, délivré devant la Représentation
Nationale. Il n’y a donc aucun débat vrai qui soit, remettant en cause
la volonté politique du Président Paul Biya. Le chantier de l’action
Toute action politique est le produit d’une volonté et d’une idée .
Toute action politique, mises à part les exceptions épidermiques et
spontanées, est le produit d’une volonté et d’une idée. En management,
l’on dira caricaturalement qu’une action est un élément d’un ensemble
d’activités qui sont elles-mêmes le contenu d’un projet, qui lui-même
compose, parmi tant d’autres, un programme. L’action suppose donc une
solvabilité préalable vis-à-vis d’une volonté et d’une idée. L’action
n’est que le résultat de la conviction intime et personnelle du décideur
politique, de la maturité de sa volonté et de son idée.
Le septennat courant repose sur le « Programme des grandes
réalisations ». Donc un ensemble de projets, d’activités et d’action.
Pour faire court et pour ne pas concurrencer les spécialistes des
projets, le Président Biya a pris la chose par le bout le plus utile : «
L’heure est l’action ». Le chantier de l’action consiste d’abord en la
science ou la réflexion sur l’action
L’on peut donc aisément comprendre que le chantier de l’action
consiste en la science ou la réflexion sur l’action ; autrement dit sur
le quand, le comment et le pourquoi de l’action avant, pendant et après
son opérationnalisation.
Le Président de la République a donc pensé son action longtemps
avant le début du septennat, notamment depuis 2007, sanctionnant le
début de l’élaboration du Document de Stratégies pour la Croissance et
l’Emploi (DSCE). Ce document de stratégies qui s’affirme être la bible
et le catalogue des actions du septennat des grandes réalisations et de
bien d’autres encore qui suivront jusqu’en 2035. Le Président de la
République n’a donc pas seulement pensé son action, mais aussi celle de
ses successeurs. Ce qui est le manifeste même d’une volonté, d’une
pensée et d’un discours politiques durables, pour un développement
durable.
QUELLES SONT LES DECLINAISONS DE L’ACTION DANS UN « GRAND CHANTIER
» POLITIQUE ? (les visages des grands chantiers)
Les grands chantiers peuvent prendre plusieurs formes. Refonte et
refondation La refonte c’est l’action de « refaire complètement (un
ouvrage) en conservant la même matière » (Dictionnaire Universel, 4ème
Edition). La refondation quant à elle est un « ensemble de travaux
destinés à répartir (à nouveau) sur le sol et sous le sol, les charges
d’une construction ».
Dans l’un et l’autre cas, la refonte comme la refondation sont des
chantiers, des grands chantiers au même titre que la construction
d’immeubles des ponts, des chaussées ou d’ouvrages d’art. Parfois même,
l’activité de refonte ou de refondation peut même se présenter plus
stratégique et durable que tout autre chantier politique. Depuis le mois
de Février 2012, le Président de la République, fidèle à sa logique des
grandes réalisations et des grands chantiers, a ordonné la refonte des
listes électorales, la Biométrie électorale et l’élaboration d’un code
électoral. Il n’est donc ni hors sujet, encore moins sous le sujet. Il
est dans et sur son sujet.
Une réalisation, immatérielle ou matérielle Un grand chantier peut
avoir pour but une réalisation immatérielle ou matérielle. Réaliser
c’est rendre réel, effectif, faire exister quelque chose. C’est en cette
signification que le programme des grandes réalisations tient tout son
sens en ce qu’il rend réels, effectifs et existants la volonté, la
pensée et le discours politiques du Président de la République.
A titre de réalisation immatérielle l’on peut déjà citer la
création d’un Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique dont
l’objectif est, au-delà des problèmes des jeunes, de refaire, refondre
et refonder les moeurs civiques et citoyennes du Cameroun. C’est une
activité immatérielle de longue haleine. Comme réalisation matérielle,
restant toujours dans le même ministère c’est la création d’une
Direction Générale de l’Education Civique dont les responsables ont
d’ailleurs été récemment nommés et installés. Pour ne citer que ces
quelques exemples entre autres. Une rénovation/innovation structurelle
et/ou infrastructurelle La rénovation chez les urbanistes est
généralement urbaine et quelque fois rurale en ce qui concerne les
grands centres et les grands ouvrages d’art situés en zone rurale.
L’innovation est généralement une nouvelle création.
La rénovation ou l’innovation sont pour l’essentiel des cas, structurels et infrastructurels.
A titre de rénovation, le Président de
la République a ordonné un déblocage de 100 Milliards FCFA pour la
reprise et l’entretien de 09 ouvrages (routes et ponts) dans tout le
pays. Comme innovation, ainsi qu’il a refondu le Fonds Routiers, il a
crée et nommé les dirigeants de la Direction générale de l’Education
Civique.
Une formalisation structurante
Depuis le début du septennat, le Président de la République n’a
fait que mettre en forme. La formalisation structurante étant une
réorganisation ou une mise en forme méliorative, l’on peut citer à
l’actif de ces 03 premiers mois, la formalisation du code électoral, la
formalisation du circuit et du travail des commissions de passation des
marchés publics, la publication de l’organigramme du Ministère des
marchés publics etc
QUELS SONT LES CHANTIERS
ENTAMES JUSQU’AUJOURD’HUI
Le chantier électoral
La refonte du fichier électoral ;
L’instauration d’une carte biométrique
électorale ;
Le code électoral.
Le chantier judiciaire
La création du Tribunal Criminel
Spécial ;
La création de nouveaux Tribunaux de
Première Instance ;
La création de nouveaux Tribunaux de
Grande Instance ;
La convocation du Conseil Supérieur
de la Magistrature.
Le chantier administratif
La concession rétroactive de nouvelles
primes aux personnes d’appui des
Universités d’Etat ;
La concession rétroactive de nouvelles
primes au corps des Conseillers de
Jeunesse et d’Animation ;
La concession rétroactive de nouvelles
primes aux Enseignants du
Secondaires ;
Refonte du Fonds routier ;
Refonte de l’Agence Nationale des
Technologies de l’Information et de la
Communication (ANTIC) ;
La création des lycées professionnels.
Le chantier structurel et infrastructurel
L’accélération des travaux sur Lom Pangar ; L’accélération des
travaux de bitumage de l’axe Ayos-Bonis ; Le déblocage de 100 milliards
pour l’entretient de 7 routes et de 02 ponts ; La création d’une
Direction Générale de l’Education Civique ; L’accélération des travaux
du Port en eaux profondes de Kribi
Le bouclage du financement du barrage de Menve’ele.
Le chantier managérial
La révision du circuit et du travail des commissions de passation
des marchés publics ; La proche écoute du Président de la République ;
La diligence dans l’action du Président de la République (l’affaire des
tracteurs et l’affaire des éléphants) ; La relance de métrologie ; Le
renforcement des contrôles sur les importations de poulets congelés.
Le Journal la Cité 109 Avril 2012