L’envoi de l’Ecomog différé - Les dessous de la décision de la Cedeao
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L’envoi de l’Ecomog différé - Les dessous de la décision de la Cedeao(L'Expression(ci) 30/12/2010)
L’information a fait le tour des agences et des rédactions.
Une "intervention militaire" des pays d'Afrique de l'Ouest en Côte d'Ivoire pour faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir "semble heureusement écartée pour le moment", a déclaré Jorge Borges, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères du Cap Vert.
Evoquant la visite mardi à Abidjan de trois présidents ouest-africains, dont celui du Cap-Vert Pedro Pires, Jorge Borges a ajouté que "cette première initiative de la médiation a permis d'établir un pont vers le dialogue entre les deux camps", ceux de Laurent Gbagbo et de son rival Alassane Ouattara.
"On ne parle plus d'intervention militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) qui semble, heureusement, écartée pour le moment", a ajouté Jorge Borges, interrogé par téléphone depuis Praia alors qu'il se trouvait à Abuja avec Pedro Pires. De sources bien introduites, la pression tous azimuts sur Laurent Gbagbo commence à faire ses effets. Le candidat malheureux de Lmp a mis beaucoup d’eau dans son koutoukou. Il est disposé, selon des indiscrétions, à abandonner le fauteuil présidentiel. Le Président sortant et une trentaine de ses proches pourraient trouver une terre d’asile au Cap-Vert, chez son ami Pedro Pires. Si tout se passe bien, les médiateurs de la Cedeao qui retournent dans la capitale ivoirienne, le 3 janvier 2011, repartiront d’Abidjan avec la délégation du Président déchu. C’est tout le sens de la formule diplomatiquement correcte employée par le président de la Cedeao, Jonathan Goodluck : « Le dialogue est en cours (…) Nous discutons toujours. Les émissaires retourneront le 3 janvier. » Le temps pour Gbagbo et ses proches de faire leurs valises. Le peuple ivoirien pourra, dans sa très grande majorité, pousser un ouf de soulagement et dire un dernier au revoir au couple présidentiel qui occupe illégalement le palais: « Adeus senhor Gbagbo ! »
Jean Roche Kouamé
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