Richard Mfeungwang rejette la plainte qui le vise pour détournement de fonds destinés à la finalisation d’un marché public.
Georges Messa, le Dg de Prestige Afrique, ne démord pas ! Sa détermination à obtenir réparation du préjudice qu’il dit avoir subi ne faiblit pas, malgré les écueils. Et sa cible est M. Richard Mfeungwang, le Dg de la société de transit Grotrans et candidat fraîchement investi par le Rdpc aux élections législatives du 30 septembre prochain, dans la circonscription de Wouri-Est à Douala. Dans une série de plaintes adressées tant au parquet du Tribunal de première instance de Douala Bonanjo qu’à celui du Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif, Georges Messa accuse M. Richard Mfeungwang d’abus de confiance et de détournement de fonds ayant mis en péril l’exécution d’un marché public au ministère des Enseignements secondaires portant sur la livraison de matériels de reprographie pour la fabrication des diplômes à la Direction des examens, concours et de la certification.
L’affaire naît d’une opération de dédouanement de matériels de reprographie confiée en septembre 2012 à M. Mfeungwang. Ladite opération aboutit au dédouanement souhaité, mais génère un litige qui pousse Georges Messa à saisir, pour dénonciation et arbitrage, le ministre des Finances et le secrétaire général du comité central du Rdpc dont M. Mfeungwang est militant. Selon le plaignant, celui-ci retiendrait dans le compte de sa société une somme de plus de 30 millions F.Cfa virée depuis l’étranger, à sa demande précise-t-il, par une multinationale japonaise au bénéfice du Dg de Prestige Afrique avec laquelle il est partenaire. Lequel virement devait permettre de financer le processus de finalisation du marché de machine de reprographie à livrer au Minesec.
174 millions FCfa
Georges Messa soutient que du fait de cette rétention qui se poursuivrait d’ailleurs, il a dû payer en plus des opérations de dédouanement, des droits compromis et des pénalités de 87 millions FCfa, des frais de stationnement et surestaries de 7 millions FCfa, des pénalités de retard prévues par le code des marchés publics d’un montant équivalant à 25 millions FCfa… Soit un montant de 174 millions FCfa y compris le principal de 30 millions Fcfa qu’il réclame au Dg de la société de transit Grotrans. L’étonnement de Georges Messa est d’autant plus grand qu’il souligne que Grotrans a bien perçu ses notes de prestation pour l’opération de dédouanement.
Il ajoute que M. Mfeungwang avait pris l’engagement devant le procureur de la République du Tpi de Douala Bonanjo de restituer la somme de 30 millions FCfa mais ne l’a pas fait. Pour cette affaire, Richard Mfeungwang a été entendu à la Direction centrale de la coordination au secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie à Yaoundé. Une confrontation y a même eu lieu entre Georges Messa et lui en mars dernier. Contacté par Le Jour, M. Mfeungwang nie en bloc les accusations portées contre lui et rappelle que toutes les actions intentées contre lui à Yaoundé et Douala dans cette affaire ont occasionné des enquêtes jusqu’ici « infructueuses ».
Il affirme qu’il attend « sereinement » les suites de la procédure judiciaire en cours. Sur le fond du dossier, il rappelle que la société multinationale pourvoyeuse des machines de reprographie a mandaté Georges Messa pour déposer un dossier douane dans ses services par un ordre de transit en qualité de « courtier, donc intermédiaire de commerce sur ordre ». Il indique donc qu’il ne rend compte qu’à cette multinationale. M. Messa réplique en brandissant un mandat irrévocable de la multinationale qui l’autorise à agir pour son compte et une procuration. Et pose ces questions : « Richard Mfeungwang a-t-il oui ou non reçu de l’argent ? Qu’en a-t-il fait ? A-til présenté un compte d’emploi ? ». Pour lui, tout le reste est dilatoire.