A quelques jours, du lancement officiel de la campagne électorale, les différentes formations politiques, n’en finissent plus de tisser des alliances de toute nature, à l’effet de barrer la voie au parti du flambeau.Que faire pour raffler la mise au RDPC au lendemain du 30 Septembre 2013 ?
La question est sur toutes les lèvres. Surtout, elle est l’un des points inscrits régulièrement à l’ordre du jour au cours des incessantes réunions observées dans les différents état-major des formations politiques qui ont pignon sur rue dans la ville de Douala. La cité économique ne dérogera pas à la règle. En tout cas, pas à la veille des consultations électorales, prévues ce 30 septembre 2013. Réputée ville frondeuse, Douala est en effervescence depuis la publication provisoire de la liste des différentes candidatures retenues par Elécam, pour le double scrutin legislatives et municipales.
Le rejet en masse de certaines listes, jugées irrecevables par Elécam, pour défaut de conformité de certaines pièces. La réhabilitation de la quasi-totalité des listes du RDPC, et seulement quelques-unes, des partis de l’opposition par la Cour Suprême siégeant en lieu et place du Conseil Constitutionnel ont feutré les salons cossus de la capitale économique, non sans encenser la scène politico-médiatique nationale.
La Cour Suprême n’aura pas polarisé toutes les attentions. Mieux, elle n’aura pas réussi à éteindre l’ardeur de plusieurs. Car, à peine a-t-elle fini d’éplucher le catalogue des recours, que l’opposition decidera par à coup, d’organiser la riposte. Avec en toile de fond, un front commun contre le RDPC. Tous pour Un, un pour tous. Ou simplement, tous contre le RDPC. Bref, c’est en substance l’essentiel du message véhiculé depuis quelques jours, par une certaine opposition.
Tractations, conciliabules, compromis, alliances. Pour ces leaders de l’opposition, il n’est plus question de laisser l’initiative au parti du flambeau, passé maître dans le jeu des alliances. D’ailleurs, ledit parti donne depuis les investitures,des signes de divisions internes, marquées, autant par des luttes de positionnement que par des appréciations diverses. C’est pourquoi, on peut penser que la volte-face des partis de l’opposition, à seulement quelques jours du double scutin parait crédible.
De l’avis des observateurs de la scène politique camerounaise, cela sonne vrai, réel, possible, et vivement souhaité par la majorité des camerounais. Eu égard à la faible représentativité de plusieurs formations politiques, aussi bien dans les conseils communaux, qu’à l’Assemblée Nationale. En outre, il est loisible, de noter à ce sujet que même les habitués des joutes électorales, à l’instar du SDF de Ni John Fru Ndi ou encore l’UDC d’Adamou Ndam Njoya, ne souhaitent pas râter le coche.
Dans la foulée, on peaufine des stratégies. On tente quelques alliages. Bons ou mauvais ? Seul l’avenir le dira. Bref, il faut parer au plus pressé. Pour l’heure, toutes les équations sont acceptables. C’est dans cet élan de solidarité, que le Manidem et l’UMS de Pierre Kwemo, ont juré de barrer la route au RDPC dans les localités où les deux formations seront en lice. Non sans appeler la population, à voter tout, sauf le RDPC. Dans la même lancée, le CPP de Kaw Walah, l’AFP de Bernard Muna, l’UDC de Ndam Njoya ont décidé d’unir leur force pour dammer le pion à la bande à Jean Kuete.
Difficile équation
Inspirée ou non, cette sortie de l’opposition camerounaise, quoique revêtant un caractère publicitaire interpelle les consciences. Car, s’il est vrai que l’idée de départ est de créer une plate-forme à même de changer la donne, il n’en demeure pas moins vrai que certains leaders de l’opposition sont depuis quelques années mis au banc des accusés. Un relent de scepticisme n’en finit plus de planer sur ces derniers, accusés, à tort ou à raison, d’entretenir une relation fusionnelle avec le pouvoir. A preuve, les précédentes alliances nouées autour du RDPC, dès le retour du multipartisme dans les années 90. Notamment l’Upc, sous la houlette d’un certain Augustin Fréderick Nkodock de regretté mémoire. Ou encore le MDR de Dakole Daissala. C’est justement grâce à ces deux formations politiques que le RDPC réussît à obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.
A l’évidence, en dehors des gesticulations et autres meetings occasionnellement motivés par l’air du temps, ces formations politiques n’ont aucun impact réel sur l’orientation politique des jeunes. Puisque, toujours confrontées à des risques d’implosion. Au final, le bilan reste maigre. On l’aura encore vu, pendant les sénatoriales d’avril 2013 où les principaux partis d’opposition ont été incapables de parler d’une seule et même voix. Ces incommodités à répétition, font peser de sérieux doutes sur la capacité de ces alliances de dernière minute, formées pour les besoins de la cause, à freiner la machine RDPC.
Le temps ne semble pas avoir adouci les blessures de beaucoup de camerounais. Voilà sans doute, pourquoi certains ont tôt fait de juger ces alliances, de pétards mouillés. Toutefois, dans ce jeu électoral, quelques leaders d’opinions semblent se détacher du lot. C’est le cas du PURS de Serge Espoir Matomba, du CPP de Kah Wallah, du Paddec de Me MOMO qui continuent de susciter la sympathie de la jeunesse.