La
stratégie choisie par le président national du parti au pouvoir a
plutôt donné l’occasion au Comité central de placer ses pions. ça grogne
partout.
La circulaire N°03/Rdpc du 05 juillet 2013 du président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), fondait pourtant à penser que le tri des élus du Rdpc allait se faire selon les principes objectifs chers au président national. «Conformément aux textes de base du parti, en l’occurrence l’article 23 des statuts, l’investiture des candidates et des candidats du Rdpc aux législatives et municipales relèvera du comité central.
Toutefois, fort des expériences du passé, leur désignation sera effectuée en liaison avec la base, à l’effet de favoriser l’émergence d’hommes, de femmes et de jeunes intègres, dynamiques et représentatifs, capables de susciter l’adhésion pleine et entière de l’électorat au projet de société pour un Cameroun émergent porté par le Rdpc», recommande d’ailleurs Paul Biya dans son adresse. Dans l’esprit de cette circulaire, tous les résultats issus des commissions de supervision et rassemblés au niveau du Comité central sont sensés susciter l’adhésion de l’électorat.
Malheureusement, ce n’est pas le cas, puisque qu’à l’observation, les résultats issus de cette commission central de supervision donneraient plutôt à réfléchir. Seulement, compte tenu du fait que la commission centrale de supervision «prépare le dossier des investitures et le soumet au président national», c’est Paul Biya lui-même qui devra encore manoeuvrer pour sauver son parti du naufrage. Au niveau du Comité central du Rdpc où sont enregistrés les contentieux, des cas de corruption et de favoritisme à nul autre pareil, pullulent.
Et, en parcourant les listes retenues çà et là, à travers le triangle nationale, tout porte à croire que Jean Nkuété, Grégoire Owona, Fabien Monkam NItcheu, Paul Célestin Ndembiyembé Bakoumé et consorts ont, par la magie de la maffia, ressuscité, comme ce fut le cas lors des sénatoriales, des anciens ministres ou leurs épouses, des anciens députés… Malheureusement tous impopulaires, au point où la base se sentant frustrée, se demande à quoi elle sert au sein du parti.
Ce sentiment est rapporté à visage découvert par de nombreux militants de base qui disent avoir marre de ces pratiques nauséabondes. C’est dire si malgré les avertissements du président national contenus dans sa circulaire, demandant aux camarades impliqués dans la procédure d’investiture à tous les niveaux, de faire preuve de rigueur, d’objectivité, de probité et de patriotisme, la désignation des candidats s’est faite selon d’autres critères, notamment ceux de la mafia.
Nonobstant le canevas tracé par Paul Biya et les pourparlers de dernières heures, rien n’indique qu’au soir du 30 septembre, le Rdpc s’en sortira indemne. «Malgré les consensus apparents obtenus dans certaines localités, les municipales et les législatives vont certainement laisser les séquelles. Ce d’autant plus qu’à l’opposé des sénatoriales dont le collège électoral était quasiment acquis au Rdpc, le corps électoral pour les municipales et les législatives est particulièrement flottant.
C’est dire si au final, on pourrait enregistrer l’entrée en force des partis de l’opposition qui auront recruté ou plutôt obtenu les voix des militants frustrés du parti de Paul Biya», pense un analyste politique.