Législatives et municipales 2013: Aminatou Ahidjo au secours du RDPC à Garoua
Yaoundé, 11 septembre 2013
© Felix Swaboka | L'Actu
Parmi les défis qui attendent la nouvelle (et subite) militante, la réconciliation au sein d'un parti secoué depuis l'arrestation de certains des cadres du régime de la région du Nord.
Vendredi 6 septembre dernier, Aminatou Ahidjo a été reçue au siège du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) à Yaoundé par le secrétaire général du parti au pouvoir, en présence de quelques membres du bureau politique. Après l'audience qu'elle a eue avec Jean Nkuété, la benjamine de la famille Ahidjo a déclaré à la presse nationale que «le RDPC est un parti de rassemblement et de progrès», raisons pour lesquelles elle a rejoint les rangs de ce parti après son retour au pays. Pour elle, «l'avenir est fait du passé et du présent» et quand elle est retournée au pays, elle n'a pas pu refuser «la main tendue» du président Paul Biya.
D'aucuns ont vu en cette déclaration le rapprochement officiel confirmé de la famille Ahidjo d'avec le régime en place, dont le divorce était consommé depuis le putsch manqué du 6 avril 1984 ayant vu la condamnation à mort par contumace de l'ancien président de la République par son successeur. Exilé au Sénégal où il a trouvé asile politique avec sa famille, le premier président camerounais avait coupé le pont avec le régime en place. Même *plusieurs décennies après son décès en novembre 1989, la question du rapatriement de sa dépouille est restée une pomme de discorde entre le président Paul Biya et sa famille. Malgré la nomination de son frère Badjika Ahidjo, membre du bureau politique de l'UNDP, au poste d'ambassadeur itinérant à la présidence de la République.
Son audience au siège du comité central du RDPC, ponctuée par le paiement de sa carte d'adhésion et des cotisations du parti, vient officialiser son adhésion alors que la nouvelle faisait déjà la une des médias nationaux. A Garoua, la nouvelle est accueillie avec joie par les dirigeants du parti et les militants de base. «C'est avec joie que nous, les militants de base avons accueilli cette nouvelle. On l'attend pour la campagne, la ville et la région du Nord se mobilise déjà pour son accueil», affirme Oumarou Bayero, vice-président de la sous-section OJRDPC de Kolléré II à Garoua. Même rengaine chez les hauts cadres du parti de la région, qui voient dans la démarche de la dernière de la famille Ahidjo comme une plus value pour le RDPC, du fait de la trempe et de la filiation de cette militante, pour faire balancer la campagne électorale en leur faveur, vue la bataille de manipulation politique qui gagne du terrain en cette période de veille des échéances électorales du 30 septembre prochain.
Présentée ici comme la fille prodige de retour chez les siens, Aminatou Ahidjo acquiert déjà une certaine notoriété. Mais elle n'aura certainement pas la tâche facile. En effet, la fille de l'ex président arrive à un moment crucial, à l'heure où, le parti engagé pour les prochaines échéances électorales doit gérer les frustrations de certains militants à la suite des investitures controversées, ajoutés aux problèmes Marafa, Iya Mohammed et Haman Adama. Ces problèmes sont toujours au goût du jour et agitent l'atmosphère politique du parti des flammes à Garoua, la ville natale du premier chef de l'Etat camerounais.
Au-delà de ce climat plus ou moins tendu, la question que l'on peut désormais se poser est celle de savoir si son seul patronyme permettra à Aminatou Ahidjo de réussir le pari de ramener la sérénité dans les rangs du RDPC au Nord. Car cette femme de 40 ans a beau être la fille du prédécesseur de Paul Biya, elle fait ses premiers pas en politique, en plus sur un terrain glissant comme celui du départe¬ment de la Bénoué. Il en faudra certainement davantage pour affronter les défis du terrain, dont le moindre n'est pas le pardon et la réconciliation que la nation entière attend, au-delà du combat des chefs Ahidjo-Biya.
© Felix Swaboka | L'Actu
Parmi les défis qui attendent la nouvelle (et subite) militante, la réconciliation au sein d'un parti secoué depuis l'arrestation de certains des cadres du régime de la région du Nord.
Vendredi 6 septembre dernier, Aminatou Ahidjo a été reçue au siège du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) à Yaoundé par le secrétaire général du parti au pouvoir, en présence de quelques membres du bureau politique. Après l'audience qu'elle a eue avec Jean Nkuété, la benjamine de la famille Ahidjo a déclaré à la presse nationale que «le RDPC est un parti de rassemblement et de progrès», raisons pour lesquelles elle a rejoint les rangs de ce parti après son retour au pays. Pour elle, «l'avenir est fait du passé et du présent» et quand elle est retournée au pays, elle n'a pas pu refuser «la main tendue» du président Paul Biya.
D'aucuns ont vu en cette déclaration le rapprochement officiel confirmé de la famille Ahidjo d'avec le régime en place, dont le divorce était consommé depuis le putsch manqué du 6 avril 1984 ayant vu la condamnation à mort par contumace de l'ancien président de la République par son successeur. Exilé au Sénégal où il a trouvé asile politique avec sa famille, le premier président camerounais avait coupé le pont avec le régime en place. Même *plusieurs décennies après son décès en novembre 1989, la question du rapatriement de sa dépouille est restée une pomme de discorde entre le président Paul Biya et sa famille. Malgré la nomination de son frère Badjika Ahidjo, membre du bureau politique de l'UNDP, au poste d'ambassadeur itinérant à la présidence de la République.
Son audience au siège du comité central du RDPC, ponctuée par le paiement de sa carte d'adhésion et des cotisations du parti, vient officialiser son adhésion alors que la nouvelle faisait déjà la une des médias nationaux. A Garoua, la nouvelle est accueillie avec joie par les dirigeants du parti et les militants de base. «C'est avec joie que nous, les militants de base avons accueilli cette nouvelle. On l'attend pour la campagne, la ville et la région du Nord se mobilise déjà pour son accueil», affirme Oumarou Bayero, vice-président de la sous-section OJRDPC de Kolléré II à Garoua. Même rengaine chez les hauts cadres du parti de la région, qui voient dans la démarche de la dernière de la famille Ahidjo comme une plus value pour le RDPC, du fait de la trempe et de la filiation de cette militante, pour faire balancer la campagne électorale en leur faveur, vue la bataille de manipulation politique qui gagne du terrain en cette période de veille des échéances électorales du 30 septembre prochain.
Présentée ici comme la fille prodige de retour chez les siens, Aminatou Ahidjo acquiert déjà une certaine notoriété. Mais elle n'aura certainement pas la tâche facile. En effet, la fille de l'ex président arrive à un moment crucial, à l'heure où, le parti engagé pour les prochaines échéances électorales doit gérer les frustrations de certains militants à la suite des investitures controversées, ajoutés aux problèmes Marafa, Iya Mohammed et Haman Adama. Ces problèmes sont toujours au goût du jour et agitent l'atmosphère politique du parti des flammes à Garoua, la ville natale du premier chef de l'Etat camerounais.
Au-delà de ce climat plus ou moins tendu, la question que l'on peut désormais se poser est celle de savoir si son seul patronyme permettra à Aminatou Ahidjo de réussir le pari de ramener la sérénité dans les rangs du RDPC au Nord. Car cette femme de 40 ans a beau être la fille du prédécesseur de Paul Biya, elle fait ses premiers pas en politique, en plus sur un terrain glissant comme celui du départe¬ment de la Bénoué. Il en faudra certainement davantage pour affronter les défis du terrain, dont le moindre n'est pas le pardon et la réconciliation que la nation entière attend, au-delà du combat des chefs Ahidjo-Biya.