Le vrai-faux enlèvement de Paul Biya aux Etats-Unis


Cameroun,Cameroon : Le vrai-faux enlèvement de Paul Biya aux Etats-UnisLe 6 août dernier, une poignée d’agitateurs prétend avoir pénétré le Four Season Hôtel où réside le Président Paul Biya, avec l’intention de l’y déloger pour l’embarquer dans une maison de retraite. Décryptage d’une démarche boiteuse pour un collectif d’organisations qui sont tout sauf démocratiques, parce que militant en faveur d’une alternance au sommet de l’Etat sur fond de violence.

Le Four Seasons Hotel, établissement hôtelier de référence en plein coeur de Washington D.C, la capitale fédérale américaine, abrite plusieurs hôtes de marque venus assister au Sommet Etats-Unis/Afrique, entre autres, le Président Paul Biya du Cameroun dont un groupuscule d’agitateurs et autres opportunistes en mal de notoriété sont déterminés à rendre le séjour difficile au pays de l’oncle Sam. Il n’y a pas de secret trahi : qu’il s’agisse de l’OEil du cyclone (du nom de cette nébuleuse ayant pour promoteur Patrice Nouma qui embarque toute personne, toutes les forces qui peuvent faire partir Biya du pouvoir par tous les moyens), du Front uni de la diaspora camerounaise pour l’alternance, de la Conscience du Cameroun, ou encore de la branche américaine du Collectif de la diaspora camerounaise pour la démocratie (Code-Usa), toutes ces associations de la diaspora croyaient suffisamment avoir mis le paquet pour mettre le Chef de l’Etat en difficulté lors de son récent séjour aux Etats-Unis. Leur dénominateur commun ? Ce sont machines de guerre des supporters de Marafa Hamidou Yaya dont le but est de chasser le Président Paul Biya du pouvoir par tous les moyens.

Pétard mouillé

On comprend que lors du séjour du Chef de l’Etat dans la capitale fédérale américaine, ces francs-tapeurs aient été d’un activisme sans précédent. Marches de contestation, tapages médiatiques avec des messages incendiaires d’une agressivité inouïe, dénonciations sur fonds de diffamation… aucun détail n’avait été laissé au hasard dans l’espoir d’attirer l’attention des médias et de l’opinion américains. Et peut-être ainsi réussir à faire en sorte que le Président Obama classe son homologue camerounais dans la catégorie des persona non grata, au même titre que le zimbabwéen Robert Mugabe ou le soudanais Omar El Béchir.

Pour sa part, la bande à Jules Kontchou et Napi Tagnidoung du Code-Usa fait croire à l’opinion nationale et internationale qu’elle a eu l’outrecuidance de défier l’imposant cordon de sécurité déployé aussi bien dans l’enceinte qu’autour du Four Seasons Hotel, défier ensuite la sécurité présidentielle jamais prise à défaut pour essayer, en vain, de kidnapper le Chef de l’Etat nuitamment dans sa chambre d’hôtel pour de le conduire dans une maison de retraite. Déçus, ils disent avoir laissé à la réception de cet établissement hôtelier un message Toutes proportions gardées, la poignée des activistes du Code-Usa (on parle d’environ sept personnes) prennent leur rêve pour réalité.

A travers leur démarche relevant de l’onirique, ce groupuscule de la diaspora qui a des leçons de démocratie à donner au régime en place à Yaoundé ne brille pas par démocratie. En effet, en démocratie, on n’enlève pas nuitamment de sa chambre d’hôtel un Chef d’Etat choisi presqu’à l’unanimité du peuple par la voix des urnes, en toute transparence, pour l’embarquer manu militari dans une maison de retraite au prétexte qu’il est âgé. Loin s’en faut.

A moins pour les membres du Code-Usa de l’ignorer, des voies royales existent pour chasser un Chef d’Etat du pouvoir. Entre autres, l’expression de la volonté du peuple souverain à l’issue d’une épreuve de démocratie. L’activisme sur fond de violence d’une demi-douzaine de membres du Code-Usa, le mouvement d’humeur observé par Patrice Nouma en solitaire, voire tous les autres regroupements de la diaspora n’émeuvent plus personne à l’intérieur ou hors des frontières nationales de nos jours. Raison pour laquelle tous ces micmacs de basse échelle ont généralement l’effet d’un pétard mouillé.

Violence comme mode d’expression


A l’analyse, la naïve brutalité qui caractérise ces associations de la diaspora camerounaise ayant ont choisi la violence comme mode d’expression politique n’est pas sans conséquence pour l’image du Chef de l’Etat et à travers lui, celle de la Nation toute entière. De ces nébuleuses, la sonorité est forte, mais le discours politique est faible. Pire, une telle agressivité cache mal l’incapacité de ces politiciens du dimanche à dépasser le stade de l’activisme et articuler un discours politique lisible. Outre l’irrespect à l’égard de la fonction présidentielle et de celui qui l’incarne, cette bêtise antipatriotique traduit avant tout l’ignorance de la gestion complexe du pouvoir et une confusion à l’égard de l’institution présidentielle. Le tintamarre organisé par ces associations à chaque déplacement présidentiel vise certainement à se forger une existence politique. Mais on n’attend pas de ces organisations qu’elles existent uniquement, mais qu’elles contribuent à la participation du débat politique, à la clarification des enjeux majeurs du devenir économique du Cameroun.

Ce qui n’est pas le cas. L’efficacité de l’action politique par d’autres méthodes que celles offertes par la violence, réside dans la capacité à réconcilier la morale de conviction et la morale de responsabilité. Ce qu’on attend de ces associations c’est qu’elles arrivent à s’identifier à des idées fortes et qu’elles travaillent à les faire passer dans l’opposition et le corps national. L’expérience de nombreuses luttes a montré les limites de la violence ainsi que son incapacité à permettre aux hommes et aux peuples de recouvrer leur dignité et de défendre leur liberté. Les idéologies qui ont dominé nos sociétés jusqu’à présent ont légitimé la violence en l’associant au courage, l’audace, le sacrifice, le risque, la virilité…de sorte que dans notre conscience et plus encore notre subconscient, la violence apparait ellemême comme une valeur et une vertu dont la non-violence serait la négation et le reniement.

La faillite de ces idéologies c’est précisément d’avoir justifié la violence, de l’avoir légitimé, de l’avoir concilié avec les idéaux de notre culture et de notre civilisation. Dire que ces associations prétendent représenter la diaspora camerounaise. Ce n’est pas vrai car la vraie diaspora une plus grande implication dans le processus de développement du Cameroun. C’est en cela qu’ils sont dits patriotes, eux qui adhèrent à la vision prospective du gouvernement de faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035, eux qui brillent par une force de propositions constructives, eux qui vendent l’image de marque du Cameroun à l’extérieur et font honneur au pays à travers un comportement exemplaire dans leurs pays d’immigration.

© Le Détective : Alice Epoupa


21/08/2014
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