C’est hier mardi, 31 octobre 2012 que le bail de Denis Lavagne avec la sélection nationale fanion est arrivé à expiration. Alors que le technicien français vient de saisir la Fifa pour contester sa suspension de son poste de sélectionneur des Lions annoncée le 14 septembre dernier, les regards des Camerounais sont désormais tournés vers l’avenir d’Akono, Ndtoungou Mpilé, Songo’o, Monkam Tchokonté et Ambane jusqu’ici sans contrat. Décryptage.
Divorce dans la douleur entre l’Etat du Cameroun et l’ancien sélectionneur des Lions indomptables. Denis Lavagne est bien décidé à rentrer dans ses droits. Par l’intermédiaire de son avocat, il a en effet décidé de saisir la Fifa pour rupture anticipée de son contrat, aux torts de la partie adverse. « Une rupture sans motif », a expliqué l'avocat. L’ancien entraîneur du Cotonsport Garoua a également demandé des dommages et intérêts.
Le courrier dans lequel le technicien français réclame aussi la prime de victoire face au Cap-Vert lors du match retour, le 14 octobre dernier (2-1) devrait arriver à Zurich à la fin de la semaine. Joint par nos confrères de Jeune Afrique, Denis Lavagne a expliqué les raisons de son action. « Je devais au départ signer, le 27 octobre 2011, pour un contrat de deux ans. Les choses ont traîné pendant plusieurs mois et, au final, sous la pression, je n’ai signé un contrat que d’un an devant s’achever le 31 octobre 2012. Dans ce contrat, on me demandait par exemple de qualifier le Cameroun pour la phase finale de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, sachant que les qualifications se terminent en 2013. Allez comprendre », ironise-t-il.
En attendant la réaction du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), les interrogations des fans des Lions tournent aujourd’hui autour de la confirmation ou non du nouveau staff technique opérationnel depuis le 13 septembre 2012. Jean Paul Akono, Martin Ndtoungou Mpilé, Jacques Songo’o et Alain Sylvain Monkam Tchokonté vont-ils bénéficier à nouveau de la confiance de l’Etat qui, à l’origine ces six dernières années de l’instabilité sur le banc de touche des fauves ? Ces techniciens chevronnés dont on connaît la dévotion pour le drapeau vont-ils être reconduits ? Là est toute la question.
Quoiqu’il en soit, le vœu de tous les Camerounais c’est de voir les Lions indomptables se tourner résolument vers l’avenir. Faire une croix sur ce passé sombre pour aborder le futur avec plus d’espoir, plus de sérénité, de patriotisme et de professionnalisme. Cette nouvelle ère tient compte cependant de certains préalables qui tournent notamment autour de la durée du mandat du staff, des objectifs de sa mission, les moyens de sa politique, l’élaboration scrupuleuse d’un organigramme qui sera soumis à l’appréciation de la tutelle pour validation et suivi méticuleux…
Le Minsep, devrait donc au préalable confirmer à leurs postes respectifs, Jean Paul Akono et tous ses collaborateurs. Le texte qui les nomme ne mentionne pas la durée de leur mission. Une situation qui embarrasse. Il faudra faire confiance à cette compétence locale qui a fait ses preuves et ne saurait être congédiée comme des pochettes jetables. Un mois après leur nomination, le nouveau sélectionneur, son adjoint, l’entraîneur chargé des gardiens de buts, le préparateur physique et le psychologue ne sont pas encore installés officiellement. Pourtant la tradition et les usages le recommandent fortement. L’Etat dont l’équipe nationale est la propriété, devrait prolonger leur bail via un contrat de travail.
Approche concertée
Le Minsep en étroite collaboration avec la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) devrait également mettre sur pied une politique saine et transparente autour des Lions indomptables, ce label qui perd progressivement de sa superbe. Cette approche concertée dans la gestion du football a fait ses preuves par le passé. Elle devrait donc se poursuivre dans les prochains jours avec l’opération de charme à destination des championnats locaux auxquels l’entraîneur national doit désormais mettre un accent particulier.
Les Lions devraient régulièrement disputer des matchs amicaux pendant des périodes Fifa comme celui prévu contre l’Albanie le 14 novembre prochain. Cette régularité dans le jeu permettra non seulement aux joueurs de mieux se connaître mais facilitera également le travail du staff technique dans sa quête d’un groupe homogène et soudé. Le fameux feuilleton des bannis doit être renvoyé aux calendes grecques puisque tout joueur camerounais, compétitif en club et discipliné mérite une place en sélection nationale. Le plus important n’étant pas obligatoirement la titularisation mais l’esprit d’équipe et le respect de l’appel du drapeau. A bon entendeur…