Dans la vie de chaque peuple, il est des dates importantes et inoubliables qui se commémorent de diverses manières. Ces dates figurent des événements passés de gaieté et de fierté ou ceux empreints de tristesse et de douleur.Les massacres en février 2008 des jeunes au Cameroun relèvent de ce dernier type de célébration. Cela nous impose une lutte inlassable jusqu'à ce que lumière et justice soient faites sur cette autre tragédie nationale récente que le peuple d’Um Nyobé a connue.
D’aucuns se demanderaient pourquoi pour une deuxième fois je demande à Maurice Kamto d’arrêter de garder ou de prolonger le silence sur cette question. Deux raisons m’y contraignent.
La première raison. Le professeur Maurice Kamto fait partie de l’opposition politique de son pays et ambitionne d’innover, d’apporter quelque chose qui radicalement s’oppose à ce qu’ont offert les autres acteurs politiques jusqu'à présent, et veut porter le Cameroun vers des lendemains enchanteurs tout en greffant la confiance et l’espoir au cœur du peuple.
La deuxième raison. La deuxième raison de cette interpellation m’a été dictée par la position de Maurice Kamto au moment du déroulement de ces événements tragiques au Cameroun. Il était dans le gouvernement d’alors ; il était ministre sous le régime répressif de Paul Biya.
Je ne prétends pas que M. Kamto aurait dû ou pu empêcher ce bain de sang chez des jeunes qui, non armés et sans violence, demandaient leur droit à la vie et à la dignité. Ceci relèverait de la fourberie et de l’illusion.
Ces massacres donnaient à un vrai homme du peuple (ou qui se veut près du peuple) l’occasion de démissionner, de s’isoler des assassins du peuple. Ce qu’il ne fit. Cela passé, il choisit quelques années après de s’en aller du gouvernement.
Depuis sa démission il se bat avec toutes les armes justes pour montrer au peuple qu’il est le politique idéal dont son pays a besoin ; bonne ambition. Mais personne
n’est dupe. Le peuple camerounais commence de le percevoir comme un autre farceur, un autre imposteur. Pourquoi ?
Des familles entières au Cameroun et dans la Diaspora que M. Kamto caresse bien, continuent de porter le deuil des victimes de février 2008 qui furent des frères, des sœurs, des parents, des amis, des camarades, des voisins, etc.
Beaucoup de Camerounais ont perdu des parties de leurs corps, perdu leurs emplois, ont été arrêtés et mis en prison où ils croupissent jusqu’ici. Les douleurs physiques et morales continuent de ronger familles et victimes encore en vie. Des orphelins et orphelines pleurent et leurs pleurs trouvent le vide.
Je demande : Pour qui se bat Maurice Kamto sur le champ politique s’il est incapable ou se fait si lent de sentir que des familles attendent qu’il revienne sur ces massacres ?
Aux familles des victimes je dis : Courage et espoir ! Et aux Absents je dix : Reposez en paix, mais sachez que vous ne serez pas trahis.