Le Sénégal donne une leçon magistrale de démocratie au Cameroun
Le Sénégal donne une leçon magistrale de démocratie au Cameroun
Le
Sénégal vient d’administrer une leçon magistrale de démocratie à toute
l’Afrique. Le peuple sénégalais a montré à tous que la démocratie n’est
pas un luxe pour les Africains, qu’elle est bel et bien possible sous
nos cieux pour peu qu’il y ait la bonne foi et la volonté.
Au terme d’un scrutin transparent, Macky Sall a évincé Abdoulaye Wade son ancien mentor. L’élève a supplanté le maître.
L’Afrique toute entière et le Cameroun en particulier doivent désormais se retourner vers l’école démocratique sénégalaise.
Un processus électoral transparent et Consensuel
Au Sénégal, le processus électoral est juste,
crédible et transparent. Les élections sont à deux tours. La date des
élections est généralement connue plusieurs mois avant le début du
scrutin. Le système de gestion des listes électorales est informatisé.
Le ministère chargé des Elections a à sa tête un homme intègre qui a
mené plusieurs alternances démocratiques (Il a mené de 2000 à 2012 huit
consultations électorales de main de maître sans contestations).
Tandis qu’au Cameroun le processus électoral n’est pas consensuel, les
élections sont à un tour. ELECAM l’organe en charge de l’organisation
des élections est décriée parce qu’elle regorge en son sein les affidés
du régime en place. La date des élections n’est pas connue plusieurs
mois à l’avance. Les listes électorales sont truffées de doublons et
de noms de personnes décédées .Certaines personnes pourtant inscrites ne
retrouvent pas leurs noms sur les listes électorales le jour du
scrutin.
Une Campagne électorale intense
La Campagne électorale du second tour a été très
intense au Sénégal, le candidat Macky Sall et ses « alliés » ont
sillonné tout le pays pour présenter leur programme au peuple sénégalais
tout en les exhortant de voter pour le candidat de l’APR. Même le
vieux Wade ,86 ans sonnés n’était pas en reste. Malgré le poids de
l’âge, il a sillonné le pays et a tenu de nombreux meetings pour
haranguer ses partisans. Cette proximité vers le peuple souverain est à
saluer lorsqu’on sait qu’au pays de Paul Biya, les candidats à
l’élection présidentielle ne sillonnent pas leur pays pour exposer
leurs programmes politiques au peuple souverain. Ils se retranchent
dans leurs bastions respectifs pour battre campagne.
Lors des élections présidentielles de 2011 au Cameroun, le président
Paul Biya n’a pas tenu de meetings au sens noble du terme. Il a juste
effectué deux déplacements dans le pays et a envoyé pour la suite de la
campagne ses « créatures » battre campagne pour lui sur le terrain. Ceci
est l’expression flagrante du mépris, du manque de considération qu’il
témoigne à l’endroit du peuple qu’il souhaite diriger Ad vitam æternam
Une Opposition unie
Comme l’a relevé le quotidien le pays (Burkina
Faso), L’opposition politique sénégalaise, toutes tendances confondues, a
montré, par son attitude, un exemple positif à des oppositions
africaines généralement gangrenées par la compromission et une
incapacité notoire à s’entendre sur l’essentiel. Une marche en ordre
dispersé qui a toujours fait le jeu des pouvoirs en place. Cette
opposition, par l’union sacrée qu’elle a réussi à réaliser, a montré que
l’alternance dont les bienfaits dans une démocratie ne sont plus à
démontrer, est possible.
Elle a donné la preuve que des partis de diverses obédiences peuvent
faire bloc derrière un candidat malgré leurs divergences, qu’ils n’ont
pas forcément besoin d’avoir le même projet de société pour mutualiser
leurs forces et venir à bout d’un adversaire commun. Seul compte
l’intérêt suprême du pays. Et le seul intérêt général à défendre est un
motif suffisant pour se donner la main. La détermination du candidat de
l’opposition au second tour, Macky Sall, qui a eu le courage de quitter
et d’affronter un système avec lequel il n’était plus en phase, s’est
révélée payante et est également pleine d’enseignements.
Cette attitude noble de la classe politique sénégalaise doit servir de leçon notamment aux politiques camerounais car, souvent divisés et incapables de former un front commun en vue de combattre l’ennemi commun et d’instaurer une véritable alternative au sommet de l’Etat.
La Société Civile
A la mobilisation de cette opposition politique contre Abdoulaye Wade, s’ajoutait celle de la société civile. En effet, la société civile sénégalaise a compris, contrairement à la société civile camerounaise, que la lutte pour le respect de la Constitution ne saurait être laissée aux seuls partis politiques. A travers le mouvement ‘’Y EN A MARRE’’ la société civile a donné des sueurs froides au président sortant, Abdoulaye Wade. C’est grâce à leurs protestations que Wade a été obligé de retirer le fameux controversé dit du ‘’ticket présidentiel’’. Les acteurs de la société civile sénégalaise ont été au four et au moulin, ils se sont déployés sur tous les fronts pour assurer la transparence du scrutin.
Le vote et la proclamation des résultats
Le vote s’est déroulé dans le calme sans incidents majeurs, aucune contestation pour fraude n’a été enregistrée. A contrario, les élections présidentielles de 2011 au Cameroun ont été émaillées de nombreux cas de fraudes : votes multiples, votes des morts, Achat de conscience, bourrage d’urnes…
L’un des faits marquants de cette élection aura été le professionnalisme des médias sénégalais. Les médias étaient présents dans tous les bureaux de vote pour diffuser en temps réel les résultats des bureaux de vote, rendant très périlleuse, voire impossible toute velléité de tripatouillage. Comment ne pas féliciter les médias sénégalais lorsqu’on sait qu’au Cameroun, même les partis politiques engagés aux élections sont incapables d’avoir des représentants dans tous les bureaux de vote du pays.
Autre fait marquant, les résultats des votes
étaient connus moins d’un jour après le scrutin et le président sortant a
eu l’élégance de reconnaître sa défaite en félicitant celui qu’il
considérait jadis comme un «apprenti».
Comment ne pas être en admiration devant les institutions sénégalaises
lorsqu’on sait qu’il a fallu attendre deux semaines pour avoir les
résultats de l’élection présidentielle qui s’est le 09 Octobre 2011 au
Cameroun.
La Maturité politique du peuple sénégalais
Les Sénégalais, dans leur ensemble, à des degrés divers, ont administré une vraie leçon républicaine au reste du monde et surtout à l’Afrique. Ils auront montré à tous qu’ils sont un peuple mature et que la démocratie n’est pas un luxe pour les Africains, qu’elle est bel et bien possible sous nos cieux pour peu qu’il y ait la bonne foi et la volonté. Ce pays vient d’offrir, une fois de plus, la preuve par les actes qu’on peut organiser une élection et la perdre.
Bravo au peuple sénégalais !
Wake Up Africa !
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