Le Président Paul Biya du Cameroun a signé un Décret mercredi dernier convoquant le corps électoral en prélude aux élections sénatoriales de cette année. Ainsi, conformément à ce Décret, les « électeurs » se rendront aux urnes le 14 Avril prochain, pour élire les 100 personnes qui formeront le tout premier Sénat au Cameroun.
Elus pour cinq ans tout comme les Députés, le Sénat représente les collectivités territoriales décentralisées. C’est justement à ce titre que les sénateurs sont élus à un suffrage universel indirect. Puisqu’ici, chaque région a droit à 10 sénateurs dont 03 nommés par le Chef de l’Etat, et 07 autres élus par les conseillers municipaux de chaque région. Plus loin, les candidats à la fonction de sénateur ainsi que les personnalités nommées à ladite fonction par le Président de la République, devraient avoir quarante (40) ans révolus à la date de l'élection ou de leur nomination.
Depuis la signature de ce Décret du Président de la République, les tractations vont bon train dans tous les états-majors. Aussi, la quasi-totalité des élites du pays multiplient chacun dans sa localité toutes les manœuvres de positionnement possibles, pour ne pas échapper à l’œil de l’homme fort de Yaoundé. Jusqu’à l’heure actuelle, seules la candidature du Chaiman Ni john Fru Ndi le leader historique de l’opposition camerounaise ainsi que celle de l’écrivain Charles Ateba Eyene sont officiellement annoncées. Dans les autres parties, l’heure est encore aux préparatifs ; surtout que Paul Biya a pris tout le monde de court. Même au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais au Pouvoir, la bataille s’annonce rude. Car il va falloir ici trouver le consensus. Surtout que les législatives et les municipales c’est pour bientôt !
D’après la Constitution du 18 Juin 1996, le Président du Sénat est la deuxième personnalité du pays. Un prestige qui fait désormais rêver de nombreux potentiels sénateurs. Toutefois, il est opportun de rappeler à tous que le choix du Président du Senat répondra bel et bien au critère d’ « équilibre régional » si cher au Président Paul Biya. Et, à ce niveau, plusieurs spécialistes s’accordent sur le fait que le perchoir de la chambre reviendra sans aucun doute aux Bamilékés : « La présidence étant au groupement fang-Bétsi, l’Assemblée Nationale au Nord, la Cour suprême aux Mbo (Sawa), et la Primature aux Anglos, ça ne surprendra personne que le Senat revienne en toute logique aux Bamilékés qui sont un peu marginalisés dans l’actuel gouvernement » nous a confié un enseignant camerounais. Un raisonnement qui semble logique, dans un contexte où on prône un partage équitable.