Le SDF tranche la tête des «maires dissidents»

DOUALA - 19 NOV. 2013
© Donat SUFFO | Le Messager

Une lettre leur a été adressée dans ce sens.

Martin Tanjong, maire de la municipalité de Tubah dans le département de la Mezam (Nord-Ouest) et Forcha Martin Ndobengang, premier magistrat de la commune de Kumba II dans le département de la Meme (Sud-Ouest) ne font plus partie du Sdf. C’est la quintessence d’une correspondance, à eux adressée par le parti de John Fru Ndi. Cette correspondance apprend-on, a été signée par le premier vice président national, le député Joshua Osih du Wouri centre. Cette missive est la suite logique de la décision prise par le Comité exécutif national (Nec) qui, le 26 octobre dernier, invitait ces derniers à démissionner de leur fonction de maire au profit de ceux que le parti avait investis. En effet, Martin Tanjong et Forcha Martin Ndobegang avaient passé outre la décision de la commission d’investiture présidée par John Fru Ndi lors de la session de plein droit du 16 octobre et s’étaient faits élire maires des communes respectives de Tubah et Kumba II.

Or la commission d’investiture du parti de la balance avait jeté son dévolu sur les maires sortants Stanislaus Sofa Meji et Ferdinand Asapngu Nkeaka pour rempiler à la tête de ces municipalités. Contre toute attente, les conseillers municipaux avaient fait confiance plutôt à ceux qui sont aujourd’hui victimes du fameux 8,2 synonyme d’auto-exclusion. La lettre d’exclusion du Sdf est assortie de menace de poursuites judiciaires à l’encontre de ces derniers, tout comme, il leur est enjoint de rétrocéder tous les documents et autres gadgets du parti en leur possession.

Déjà, quelques jours après la session de plein droit, des émissaires du Sdf avaient rencontré Martin Tanjong de Tubah pour le persuader de revenir sur sa décision. Le concerné a invariablement opposé une fin de non recevoir aux émissaires du Sdf. Aussi, une frange de la population du village de Bambui (village du maire sortant Stanislaus Sofa) avait empêché le nouveau maire de Tubah d’accéder à son bureau. Le préfet de la Mezam, Félix Nguele Nguele, en compagnie des forces de la gendarmerie étaient descendus sur les lieux pour rétablir l’ordre. Lors de la passation de service, le préfet avait enjoint au nouveau maire de changer les clés de l’hôtel de ville, le sortant ayant répondu aux abonnés-absents.

Il faut dire qu’en excluant ces deux maires, le Sdf veut éviter un précédant. C’est-à-dire ouvrir la voie à l’indiscipline au sein du parti. Mais toujours est-il que le parti du 26 mai 1990 s’est lui-même tiré une balle dans le pied quand on sait que le slogan de ce parti c’est « égalité de chance ». Or, la commission d’investiture est un obstacle à ce slogan et au principe de la démocratie que prône ce parti. Aussi cette décision donne-t-elle l’impression que le Sdf n’a pas tiré les leçons de l’exclusion de certains maires en 2007.

A la faveur des municipales du 30 septembre 2013, trois des cinq communes qui avaient écopé de cette sanction en 2007 sont tombées dans l’escarcelle du Rdpc, parti au pouvoir. Il s’agit respectivement des communes de Bafoussam Ier à l’Ouest, Babessi et Nkambe dans le Nord-Ouest. Leurs maires dissidents d’alors, Cyrille Ngnang, Stephen Tikanjoh et Mangoh Jones Tanko avaient écopé en 2007 du fameux art 8,2. Même si les communes de Njinikom et Ndu qui étaient aussi dans la même situation sont restées dans le giron du Sdf lors du scrutin du 30 septembre 2013, le maire dissident de 2007 (Chatoh David Ngong de Njinikom) n’est plus militant du Sdf et (David Karngong Nfor de Ndu) n’est plus maire cette fois-ci même s’il reste néanmoins conseiller municipal.


20/11/2013
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