Le SDF accuse le RDPC de vouloir proroger le mandat de Biya

Le SDF accuse le RDPC de vouloir proroger le mandat de Biya

Par frederic.boungou | Lundi 22 mars 2010 | Le Messager

Paul Biya veut-il proroger son mandat à la tête de l’Etat (il expire en 2011, Ndlr) ? Le SDF en est convaincu. Dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction du Messager, Joshua Osih, vice-président de cette formation politique prend l’opinion à témoin sous forme de mise en garde adressée au RDPC. « Toute initiative référendaire de M. Biya en vue de proroger sans élection son mandat en 2011 débouchera sur un séisme politique majeur qui sera suivi de déflagrations sociales de forte amplitude», menace-t-il. Sur quoi se fondent ces propos d’une rare violence ? Le parti de Fru Ndi que d’aucuns soupçonnent pourtant d’accointances incestueuses avec le RDPC invoque son déploiement sur le territoire national, rapport à la tournée que son secrétaire général René Emmanuel Sadi effectue « en cette veille électorale ». Toutes choses qui selon Joshua Osih, témoignent de « la fébrilité de ce parti ». Mais la mouche qui semble avoir piqué le SDF est la récente initiative du régime de Yaoundé qui veut réformer la loi encadrant l’organisation du référemdum.

C’est que, mercredi dernier, un projet de loi dans ce sens a été déposé à l’Assemblée nationale par le gouvernement. Défendu par le MINATD, Marafa Hamidou Yaya, le projet de texte abroge l’Ordonnance n° 72/10 du 26 août 1972 qui fixait jusqu’ici la procédure référendaire. Dans les rangs du parti au pouvoir, on pense qu’il s’agit simplement d’arrimer le cadre légal au contexte pluraliste actuel conformément aux dispositions de la Constitution, notamment les articles 48 et 36 alinéa 3. Selon des observateurs avertis proches du parti au pouvoir, la réformation du cadre référendaire participe en effet de la mise en place du cadre électoral. Mais cela ne convainc que peu le SDF qui constate pour sa part que « ce projet de loi personnifie insidieusement l’Assemblée nationale, le Sénat et la Cour constitutionnelle en même temps qu’il institutionnalise la monarchisation du président de la République et de ses affidés du Conseil électoral ».

Le parti de la balance épingle par exemple le « fait que ce Conseil peut par ailleurs déclarer irrecevable toute demande de  participation d’un parti politique à une campagne référendaire – en dépit de l’article 7 alinéa 1 de la même loi qui énonce clairement les partis pouvant participer à une campagne organisée en vue d’un référendum – consacre le déni de démocratie et le règne de l’arbitraire ». Le timing n’étant pas innocent en politique, Joshua Osih lie l’opportunité du gouvernement à la prochaine échéance électorale et aboutit facilement ( ?) au soupçon que Paul Biya manœuvre ainsi pour proroger son mandat à la tête de l’Etat. Raison pour laquelle, le SDF « exige » le respect scrupuleux de l’article 6 alinéa 3 qui prescrit clairement que l’élection présidentielle a lieu vingt (20) jours au moins et cinquante (50) jours au plus avant l’expiration des pouvoirs du président de la République.



22/03/2010
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