Le Rdpc veut recoller ses morceaux à Bafoussam
Source: Camerounlink 05 04 2019
Le Secrétaire général du comité central a rencontré la semaine dernière les principaux acteurs politiques de son parti dans la Mifi.
Dans le cadre d’une visite de crise, Jean NKuete, le Secrétaire général du comité central du Rdpc était à Bafoussam, le vendredi 29 mars 2019. Au cours de la rencontre qu’il a eue pendant 4h à huis clos, mais avec les autorités administratives, avec les responsables du parti à la base, il était question de panser les nombreuses plaies qui pourrissent la vie du parti au pouvoir dans la circonscription politique de la Mifi et dont les séquelles visibles sont les mauvais résultats enregistrés lors de la dernière élection présidentielle. Dans la perspective des prochaines élections, pour lesquelles des candidatures ont déjà été déclarées, les guerres de positionnement font rage et on observe une fracture comme avec les militants de base. Comme on le redoutait, les allocutions n’ont pas été tendres. Accusations, contre-accusations, indexations entre leaders locaux, avec en prime cette fois, la dénonciation de la calomnie chez certains responsables du parti à l’Ouest et plus important, le « lâchage » des autorités administratives.
« Je voudrai profiter de cette séance de travail pour exprimer mon indignation par rapport à une certaine dérive et pratique des camarades. Il y a quelques temps, le Prof Pettang Crispin, l’un des chargés de mission de la délégation régionale permanente du comité central de l’Ouest déclarait au cours d’une réunion avoir en sa possession, une liste de nos militants qui ont financé le Mrc. Depuis lors, je suis pointé du doigt partout où je passe comme principal acteur d’une telle traîtrise. J’ai le sentiment profond d’être persécuté par mes propres camarades du parti. Oui ! Je fais l’objet de trop d’attaques et d’hostilités quotidiennes des personnes de ma famille politique. Je me souviens d’avoir réalisé quelques projets pour faire rayonner le Rdpc à l’Ouest en général et dans la Mifi en particulier afin de lui permettre d’affronter victorieusement l’élection présidentielle. Je citerai quelques exemples à l’instar de la réfection de la maison du parti, le financement consistant de la campagne présidentielle, l’octroi des bourses scolaires et universitaires aux enfants de la Mifi et à l’Ouest. La construction d’un pavillon moderne pour les constructions externes à l’hôpital régional de Bafoussam, la rétrocession à l’Etat de 118 salles de classes etc. Que dois je faire de plus pour mériter la confiance de mes camarades et continuer d’incarner une expérience d’actions et de sincérité ?», s’est offusqué Sylvestre Ngouchinghe, président de la délégation départementale permanente de la Mifi, d’entrée. La face cachée de l’iceberg ? « Plusieurs responsables laissent entendre que les autorités ne les aide pas dans leur difficile combat», confie un participant à la rencontre. Pourtant lors de célébration du 34ème anniversaire du parti le 24 mars dernier, les mêmes autorités avaient été accusées de s’immiscer dans leurs affaires. Le Dr Jules Hilaire Focka était allé jusqu’à demander à celles qui veulent lui donner des directives, de prendre leur carte de membre.
Commérages
Au cours de cette rencontre, le préfet Chaïbou, par exemple, a cherché à démonter en huit points, les griefs portés contre l’administration. Le gouverneur, Awa Fonka Augustine, a évoqué des vérités qui fâchent. En interne, les responsables de sections sont accusés de ne pas assez mobiliser, d’être pour certains, des généraux sans troupes. Au point de recourir aux lycéens pour la parade. Par ailleurs, le projet de construction d’un immeuble devant abriter la mairie de Bafoussam 1er, sur un terrain défendu par Emmanuel Nzete, délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam et leader « allogène » du parti a laissé des traces qui sont loin de se cicatriser. La somme de 120 millions, investie sur l’achat du terrain, est toujours querellée. Au-delà de ses difficultés propres, Jules Hilaire Focka Focka, maire de Bafoussam 1er et président de la plus grande section du parti n’est pas en odeur de sainteté avec la chefferie supérieure Bafoussam, qui avait par le passé manifesté le soutien à son adversaire. Sylvestre Ngouchinghe, alias Congelcam, se plaint d’être victime de médisance.
Le nouveau sénateur se défend d’être au centre de la fracture observée entre les ressortissants des groupements Bamougoum, Bafoussam et Baleng. Mais il lui est reproché l’absence d’initiatives de rassemblement et une certaine boulimie du pouvoir. En sourdine, on lui reproche d’avoir récemment lorgné sur le poste de vice-président du Sénat, laissé libre par la non-réélection de Paul Tchatchouang, ex-sénateur Sdf et qui selon les calculs de certains cercles, revenait à l’Ouest. Même la nomination depuis peu d’un ministre originaire de la Mifi (Pascal NguiheKante, le secrétaire général adjoint des services du Premier Ministre) n’a pas arrangé les choses. Entre autres plaintes désormais, l’on dit que « tous les postes réservés à la Mifi sont entre les mains des Bamougoum ». Jean Nkuete leur a donné l’occasion aux présents de se parler, d’exorciser leurs démons. Dans l’espoir qu’ils retrouveront plus de force pour affronter l’adversité, plus que présente. Des acteurs clés comme Emmanuel Nzete, Joseph Confiance Fongang, Pascal Nguihe Kante n’étaient pas là.
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Source : Lejourquotidien.info