Transparency International (TI) rendra ce jour, à Yaoundé, au siège de sa représentation camerounaise, son Indice de perception de la corruption 2011...
Ce rapport fait, chaque année, le classement de la quasi-totalité des pays du monde, des plus corrompus aux moins corrompus. 178 ont été classés l’an dernier. L’organisation basée à Berlin, en Allemagne, délivre, au passage, des notes à ceux-ci, sur une échelle de 0 (pays fortement corrompu) à 10 (pays peu corrompu). Au Cameroun, la publication de l’IPC, très attendue et très crainte à la fois, provoque toujours des électrochocs.
Les indicateurs ne présagent donc rien de bon pour le Cameroun, cette année.D’ailleurs, s‘il existait une Coupe du monde de la corruption, notre pays en serait déjà le détenteur de deux trophées. Volonté de se rattraper d’une Coupe du monde de football foireuse pour lui en 1998 ( ?), en 1998 et en 1999, le pays avait consécutivement arraché deux places de dernier dans le classement de Transparency International. 1998 : 85è sur 85, avec un IPC de 1.4 sur 10. 1999 : 99è sur 99. Note, 1.5 sur 10. Depuis lors, la publication des rapports de TI est véritablement devenue un moment « pénible » - euphémisme- pour le pouvoir de Yaoundé.
L’an dernier, le ministre de la Communication a fait de mémorables sorties médiatiques pour contester le classement du Cameroun dans l’IPC 2010. Issa Tchiroma expliquait alors que TI n’a pas tenu compte des « importantes avancées » faites par le Cameroun en matière de lutte contre la corruption. Le pays était alors 146è ex sur 178, avec une note de 2.2 sur 10. Certains proches du pouvoir parlaient même de complot international ourdi contre le régime de Yaoundé. Il faut dire que depuisle premier classement du Cameroun, en 1998, le gouvernement a toujours contesté les notes du Cameroun. Parions, au risque de nous tromper, qu’il en sera de même cette année.