Le prix de la vérité ou les ambitions secrètes de Jacques Fame Ndongo pour 2011
Devons-nous continuer à nous taire face aux mensonges et manoeuvres politiciennes des individus dont les visées pouvoiristes sont un secret de polichinelle pour des observateurs avertis ? Puis, ils abordent la question du renouvellement des organes de base du Rdpc. Soudain, Fame Ndongo s'excite et déclare que " tout ne s'est pas passé comme on le souhaitait. Il y a encore eu d'énormes fraudes " en citant quelques noms. Avant de révéler à l'homme politique qui accompagnait les promoteurs du projet, cette fois-ci en bulu, qu'en 2011 le chef ne sera plus là. " Nous allons faire la politique autrement. Toi et moi, on aura un duel de chevalier, on va s'affronter ", lâche-t-il, peut-être naïvement. Fame Ndongo dévoilait ainsi ses ambitions politiques pour 2011. De là à situer l'origine de la conception et de la construction de la nébuleuse G11, il y a un pas que
Devons-nous continuer à nous taire face aux mensonges et manoeuvres politiciennes des individus dont les visées pouvoiristes sont un secret de polichinelle pour des observateurs avertis ? Devons-nous continuer à nous taire face au jeu de massacre politique que des politiciens véreux orchestrent sous le couvert d'une prétendue volonté d'assainir la gestion des affaires publiques ? Devons-nous continuer à garder le silence face aux monstrueuses et criminelles constructions qui se nouent sous nos yeux et qui risquent de mettre en péril la paix civile ? Acceptonsnous d'êtres complices silencieux des commanditaires de la tragédie macabre qui se noue sous nos yeux ? Non! Mille fois non ! S'il est vrai que toute vérité n'est pas bonne à dire, comme l'affirme un adage populaire, il n'en demeure pas moins vrai qu'il n'est pas bon de cacher la vérité.
Arrêt sur image. Nous sommes en avril 2002, un jeune camerounais, promoteur d'une association et aujourd'hui vivant au Canada, invite au Cameroun Jacques Bonjawo, senior manager à Microsoft pour le programme IT Academy pour l'Afrique de l'Ouest, du Centre et de l'Est, Cheikh Modibo Diarra, astrophysicien malien, fondateur de l'association Pathfinder Foundation pour l'Éducation et le Développement et président de Microsoft Afrique, et Patrick Baudry, spacionaute français. Malheureusement pour lui, aucun membre du gouvernement camerounais ne veut assurer le parrainage, peut-être du fait de leur sollicitation tardive par les responsables de l'Association. En désespoir de cause, le promoteur de l'association sollicite Hogbe Nlend alors ministre de la recherche scientifique qui lui fait comprendre qu'il fallait qu'il s'y prenne un peu plus tôt. C'est alors qu'il sollicite l'aide d'un confrère, journaliste dans un quotidien de la place à qui il demande d'intercéder en sa faveur auprès d'un homme politique bien connu des Camerounais qui pourrait plaider sa cause auprès de certains membres du gouvernement.
Saisi du problème et émerveillé par le projet, l'homme politique aujourd'hui aux États-Unis, appelle Jacques Fame Ndongo, alors ministre de la Communication, à qui il soumet le problème. Fame Ndongo invite son interlocuteur à le rencontrer accompagné des promoteurs de l'Association. Ceux-ci se rendent au Mincom. Après lui avoir exposé le projet, Jacques Fame Ndongo promet de faire ce qu'il pourra. Puis, ils abordent la question du renouvellement des organes de base du Rdpc. Soudain, Fame Ndongo s'excite et déclare que " tout ne s'est pas passé comme on le souhaitait. Il y a encore eu d'énormes fraudes " en citant quelques noms parmi lesquels Eyebe Lobogo.
Avant de révéler à l'homme politique qui accompagnait les promoteurs du projet, cette fois-ci en bulu, qu'en 2011 le chef ne sera plus là. " Nous allons faire la politique autrement. Toi et moi, on aura un duel de chevalier, on va s'affronter ", lâche-t-il, peut-être naïvement. Fame Ndongo dévoilait ainsi ses ambitions politiques pour 2011. De là à situer l'origine de la conception et de la construction de la nébuleuse G11, il y a un pas que des Camerounais n'hésitent pas à franchir. La suite, on la connaît. Des visages de certaines personnalités, présentées à dessein comme étant des gourous de la nébuleuse G11, font régulièrement la Une de certains journaux. A force de les présenter comme tels, ces journaux espèrent qu'ils finiront par convaincre leurs lecteurs. En tout cas, les commanditaires sont satisfaits et sirotent le petit lait.
Autre cadre, autre lieu. Après la rumeur annonçant le décès de Paul Biya, heureusement démentie par son retour triomphal en terre camerounaise le 09 juin 2004, certaines élites du Centre, du Sud et officiers généraux de l'armée, soutenus par des membres influents et véritables théoriciens du G11 dont Jacques Fame Ndongo et Cie, qui estiment que le pouvoir leur appartient et qu'il ne pourra plus jamais leur échapper, avaient - selon des informations parvenues aux oreilles des journalistes de l'Association des journalistes économiques du Cameroun (Ajec) réunis, le 05 juin 2004, en session ordinaire pendant cette période à la Friedrich Ebert Stiftung à Yaoundé - projeté de s'accaparer du pouvoir politique en procédant à l'élimination physique du président de l'Assemblée nationale, M. Cavaye Yéguié Djibril, de certains compatriotes, de certains journalistes impertinents et à l'embastillement de beaucoup d'autres.
Aussi, en ce temps là, des rumeurs avaient-elles fait état de l'utilisation de l'armée pour mettre le pays à feu et à sang au cas où le pouvoir échappait à certains groupes biens organisés qui contrôlent certaines sociétés de gardiennage, véritables milices privées dont la constitution et la prolifération ont été faites à dessein. Dans certains cercles, des ministres et directeurs généraux, griots patentés de jour et lugubres comploteurs de nuit, convaincus que " Massa a ne nnôm, aye ke a 2011 " (traduction : " Massa [le chef de l'État, ndlr] est vieux, il va partir en 2011 "), invitaient leurs intimes et complices à s'organiser à cet effet avant qu'il ne soit trop tard.
Plusieurs membres du G11 qui encerclent Paul Biya aujourd'hui avaient souhaité sa disparition en 2004. Malheureusement pour eux, le fabricateur souverain avait décidé autrement. Pour meubler leur temps, en attendant l'avènement d'un coup d'État biologique, ils ont mis sur pied une stratégie qui consiste à montrer au chef de l'État qu'il existe des individus dont l'unique rêve est de prendre sa place en 2011. Des médias ont également été mis à contribution non seulement pour afficher leur soutien hypocrite au président de la République, mais aussi pour désigner des " ennemis " à la vindicte populaire.
On comprend pourquoi chaque fois que Paul Biya est mis en difficulté dans certaines affaires par les médias ou par une Ong, certains prennent promptement leurs plumes et tentent, à travers leurs sorties médiatiques et leurs propos grandiloquents qui enfoncent leur "idole" qu'ils haïssent affectueusement, d'accréditer la thèse d'un complot ourdi contre le Cameroun par des forces occultes, "qui manipulent les médias même hors des frontières nationales " (c'est nous qui soulignons) et qui sont au service " des intérêts politiques malveillants " (dixit Issa Tchiroma Bakary).
L'emploi de l'adverbe même n'est pas innocent. Il laisse apparaître un déplacement du lieu de la confrontation. Il vient renforcer l'idée et les insinuations largement distillées dans l'opinion publique et selon lesquelles certains individus identifiés et présentés comme étant responsables des misères que connaît Paul Biya à longueur de colonnes de certains médias ont élaboré des stratégies de conquête du pouvoir. Il ne faut pas être sorcier pour identifier des réseaux et des membres et théoriciens du G11.
Ce sont ces nouveaux chiens de garde que sont : Laurent Esso (Sg/Pr) le dangereux, Amadou Ali (Minjustice) le fourbe calculateur, Réné Sadi (Sg Rdpc) l'agitateur taciturne, Marafa Hamidou Yaya (Minatd) le futur président, Mebe Ngo'o (Mindef) l'infidèle au service du Prince et futur Premier ministre de Marafa Hamidou Yaya, Biyiti bi Essam (Minpostel) le pédant, Issa Tchiroma (Mincom) la girouette, Fame Ndongo (Minsup) l'intrigant et le manoeuvrier, Grégoire Owona (Ministre chargé des relations avec l'Assemblée) l'espiègle opportuniste du Rdpc... et certains grands diplômés et intellectuels de citation. Grands Maîtres de la tyrannie idéologique et de la manipulation, ils ont bien assimilé les leçons du stalinisme et du nazisme. Il leur faut sans cesse, pour continuer à bénéficier de la confiance du chef de l'État et détourner son attention sur leurs organisations et manoeuvres pouvoiristes,
(1) inventer une catégorie d'ennemis objectifs pour donner une nécessité et un sens durable au système politique en place,
(2) inventer des ennemis sans cesse renaissant, invisibles, puissants, milliardaires, omniprésents et auxquels, pour dissuader les futurs prétendants au trône présidentiel, ils donnent parfois des visages;
(3) trouver des raisons pour justifier la spoliation des victimes transformées en bourreaux, cette transfiguration en ennemi absolu rendant leur annihilation à la fois nécessaire, juste et justifiée,
4) instaurer et légitimer la violence même symbolique et la terreur érigées en mode de gouvernement avec la participation active des groupes organisés ;
(5) consolider une dictature sortie des urnes et drapée sous les oripeaux de démocratie apaisée,
(6) construire un homme parfait, Paul Biya, afin de mieux l'exposer à une critique acerbe qui lamine ses fondements et favorise chez lui, une instabilité psychologique. Et le tour est joué. (A suivre)
Source: Germinal n°041, 16 septembre 2009