Le Printemps arabe se poursuit... en Arabie saoudite !
On se souvient qu’en mars dernier, la répression saoudienne avait été
rapide et violente à Bahreïn, il fallait étouffer dans l’œuf un
mouvement qui ne remettait pas seulement en cause un dirigeant corrompu,
mais tout un équilibre régional, voire mondial. Le problème est que la
Résistance a continué à Bahreïn et a atteint son voisin, l’Arabie
Saoudite.
Ce jeudi 24 novembre, deux jeunes ont été tués par
balles lors de nouvelles manifestations dans l'est de l'Arabie saoudite,
portant à quatre le nombre de tués depuis le début de la semaine. Les
autorités saoudiennes avaient ouvert le feu sur un groupe de jeunes
hommes à Qatif, lundi 21 novembre, provoquant la mort d’un jeune
saoudien chiite de 19 ans et en blessant plusieurs autres : « Les
forces de sécurité saoudiennes qui étaient positionnées dans les rues de
Riyad, ont tiré des balles réelles sur un certain nombre de
manifestants, provoquant la mort du jeune Nasser al-Mahichi ».
Par
la suite, les forces saoudiennes avaient assiégé quelques quartiers et
avaient procédé à l’arrestation de plusieurs jeunes saoudiens, les
rouant de coups !
Le mouvement saoudien des Jeunes libres avait annoncé, dans un communiqué, « le début du soulèvement populaire contre le régime des Saoud dans l’ensemble du pays », appelant à « une large participation lors des funérailles du jeune Nasser », exprimant leurs « plus sincères condoléances à sa famille et aux résident de Awamiya »
! Dans une interview, le militant politique saoudien Ali Hassan avait
déclaré que la cause de la mort de Nasser al-Mahichi est sa solidarité
avec le peuple du Bahreïn. Le jeune homme est le premier à tomber depuis
le début des manifestations populaires sévèrement réprimées par le
régime des Saoud. D’autres balles réelles avaient été tirées samedi 19
novembre, sur un autre jeune homme, le blessant grièvement à la
poitrine. Celui-ci se trouve dans état critique et est hospitalisé dans
un hôpital militaire, où il est placé sous haute sécurité !
« Quand le père de Nasser al-Mahichi s’est rendu à l'hôpital pour
récupérer le corps de son fils, les forces de sécurité ont exigé de sa
part de ne pas porter plainte contre le soldat qui lui a tiré dessus »,
a expliqué le militant saoudien. Par ailleurs, les autorités
saoudiennes ont prononcé des peines allant jusque 30 ans de prison
contre 17 militants et avocats qui réclamaient des réformes politiques
dans le royaume.
Le royaume saoudien reproche à l’Iran de « s'ingérer dans les affaires internes des pays de la région ».
La propagande saoudienne, relayée par les médias occidentaux, tente de
faire croire à l’opinion publique qu’il s’agirait d’une révolte « sectaire » (c’est-à-dire chiite, dans le vocabulaire saoudien), orchestrée par « l’étranger »
(l’Iran). Tout cela est faux. Le mouvement en cours est à la fois
démocratique et social, et concerne la totalité de la population. Aucune
revendication confessionnelle ou communautariste n’a été observée. On
perçoit ici l’objectif inavoué de donner une coloration religieuse à la
révolte des populations du Golfe, et de provoquer une guerre fratricide
entre musulmans (on a vu que l’opposition sunnite / chiite n’a joué
aucun rôle dans les événements de Bahreïn).
Comme
à Bahreïn, l’Arabie saoudite risque fort d’être confrontée à une série
de protestations populaires contre ces meurtres, mais également contre
les pratiques quotidiennes commises par les forces de l'ordre à
l'encontre des citoyens. L’effet domino pourrait affecter d’autres
monarchies pétrolières du Golfe. Une telle déstabilisation obligerait
alors les États-Unis à intervenir directement, c'est-à-dire
militairement, et cela dans une région où se trouvent les lieux saints
de l’Islam avec les lourdes conséquences que l’on peut facilement
imaginer…
Parti Anti Sioniste