Le Président de L’ADDEC BATOUM THIERRY déféré au parquet

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Le président du conseil exécutif de l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), Thierry Batoum, a été déféré hier devant le parquet du palais de justice de Yaoundé centre-administratif.

Il aurait été interpellé le 16 novembre dernier au quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé, alors qu’il préparait une marche silencieuse et pacifique contre la vente des cartes d’étudiants à l’Université de Yaoundé I. La manifestation devait se tenir ce jour au campus de Ngoa-Ekellé. Il n’aura pas eu le temps de peaufiner les derniers détails que les éléments du commissariat du 5ème arrondissement vont lui sauter dessus.

 

Selon lui, il va d’ailleurs passer la nuit dans une cellule de ce commissariat. « La police du campus était en train d’amener un des membres de l’Addec lundi dernier. C’est là que Thierry Batoum est intervenu pour s’enquérir de la situation. C’est ainsi qu’il a été embarqué par les agents de la police du campus qui l’ont interrogé dans leurs locaux pendant un moment, jusqu’à l’arrivée du commissaire de Yaoundé V », relate André Bayémi, secrétaire national à la communication de l’Addec.

 

 
Tout part du taux fixé pour le payement de la carte d’étudiants dans certaines universités d’Etat. Les frais d’établissement de la carte sont fixés à 2000 francs à l’Université de Yaoundé I, à 3000 francs dans les Universités de Buea et de Douala. Tandis qu’à l’université de Dshang, c’est la carte de santé qui a été imposée aux étudiants, moyennant une somme de 1000 francs.
 

Un fait que le bureau exécutif de l’Addec taxe d’escroquerie. Leurs propos s’appuient sur le décret du 19 janvier 1993 modifiant certaines dispositions du décret du 17 mai 1979 fixant les taux de paiement des droits universitaires. Notamment son article 2 (nouveau) stipule que «les étudiants de nationalité camerounaise s’acquittent des droits dont les taux forfaitaires sont fixés à 50 000 Fcfa par étudiant, dans tous les établissements des institutions universitaires». L’article 4 semble encore plus explicite : «les taux forfaitaires visés aux articles 2 et 3 ci-dessous donnent droit : à l’inscription, aux activités sportives et culturelles, à la bibliothèque, aux enseignements dirigés et pratiques, aux stages de formation, à la présentation aux examens, à l’assurance-étudiant».

 

Un point de vue qui aurait été porté auprès des administrations universitaires. Thierry Batoum, dans une interview accordée au quotidien Mutations, rappelait que «pour le cas précis de paiements des cartes d’étudiants, la première correspondance avait été adressée en 2013 au recteur de l’Université de Douala, en 2014 c’est le recteur de l’Université de Yaoundé I et le vice Chancellor de l’Université de Buea qui ont été approchés. Le recteur de l’Université de Yaoundé I est resté indifférent : les frais sont plutôt passés de 1000 à 2000 francs». Des interventions qui seraient restées lettres mortes. A l’Université de Yaoundé I, les responsables indiquaient que l’établissement de la carte d’étudiant n’a rien à voir avec le payement des droits universitaires et que le document constitue une mesure de sécurité. Des explications qui n’ont pas convaincu les membres de l’Addec pour qui le payement des droits universitaires donne automatiquement accès à une carte d’étudiant. D’où l’instauration de la marche silencieuse qui a été étouffée dans l’œuf, avec l’arrestation du président du conseil exécutif de l’Addec.

 

© Mutations : N. G


18/11/2015
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