Le préfet du Wouri met les dirigeants de Cofinest en détention administrative
L’ex-dg,
Célestin Kenfack, ex-secrétaire général et Nicolas Kamdem, ex-directeur
administratif et financier, sont retenus au commissariat central
numéro 1 de Douala depuis lundi 14 mars 2011.
Depuis lundi
dernier, ces ex-responsables de la Compagnie financière de l’Estuaire
(Cofinest) sont privés de tout mouvement. Selon une source bien
informée, ces actionnaires ont été placés en détention administrative
pour “ besoins d’enquêtes ” et sur ordre du préfet du
Wouri, Bernard Okalia Bilaï. Leurs arrestations, a-t-on appris, sont
intervenues après la réunion qui a eu lieu lundi dernier à la
préfecture du Wouri. Laquelle était présidée par Okalia Bilaï himself.
“
Il y a deux semaines, M. Kamdem et les actionnaires majoritaires ont
tenu des réunions dans le but de renflouer les caisses de la Cofinest.
Il y a eu deux réunions dans ce sens. La dernière s’est tenue vendredi
dernier à l’hôtel résidence la Falaise à Akwa. Lundi, des actionnaires
majoritaires étaient conviés à une autre réunion avec le préfet du
Wouri. A la fin de celle-ci, le préfet a mis Kamdem et les autres à la
disposition de la Direction générale de la recherche extérieure. Il se
trouve que c’est elle qui les a mis par la suite à la disposition du
commissariat central n°1 ”, soutient une source généralement bien informée au Messager.
“ Ce qui semble avoir déterminé la décision du préfet du
Wouri, c’est qu’il y a des personnes qui avaient déposé des sommes
faramineuses quelques heures avant que l’administrateur provisoire ne
ponde le communiqué indiquant la cessation des paiements à Cofinest et
qui ont été surprises le lendemain par la fermeture. Cette catégorie
d’épargnants est en colère. Depuis quelques jours, ces épargnants se
sentant floués, à l’aide du carburant, menacent de brûler les
installations de la micro finance à Akwa ”.
Cette
interpellation de l’ex-dg et de deux autres personnes qui ont travaillé
sous ses ordres intervient au moment où ce qui convient d’être appelé “l’affaire Cofinest”
suscite la colère et l’incompréhension des 45 000 épargnants de l’un
des principaux organismes de micro finance du pays qui était sous
administration provisoire depuis trois ans, après avoir été épinglé par
la Cobac , le gendarme financier de la sous région pour mauvaise
gestion. Et donc, la tentative de redressement de l’établissement
s’était soldée par sa liquidation le 18 février dernier, au grand dam
des épargnants.
Le liquidateur récusé par les actionnaires
Hier
encore, il y a eu du grabuge à l’agence d’Akwa. Des centaines
d’épargnants dont les dépôts sont compris entre 5 et 50.000 Fcfa ont,
une fois encore, posé des barricades sur la route au niveau du
boulevard de la République. Nombre d’entre eux s’offusquent de ce que
les montants qui figurent sur les listes affichées dans les agences
Afriland First Bank où ils avaient été conviés par le ministre des
Finances à percevoir leur argent, ne correspondent pas toujours à ceux
se trouvant dans les carnets d’épargne. Plus grave, soutiennent-ils,
certains dont les noms y figurent ne peuvent avoir l’argent épargné. “ On nous a demandé d’aller requérir l’avis du liquidateur avant qu’on nous paie ”, affirment-ils.
Au finish, il aura fallu que le sous-préfet de Douala 1er, Mbarga Ekoa, descende sur le terrain et persuade les épargnants, visiblement sur les dents à lâcher prise. Non sans les rassurer de ce que toutes les dispositions seront prises pour que des solutions urgentes et concertées soient trouvées à leurs problèmes. Aussi leur a-t-il demandé d’inscrire leurs noms sur une liste qu’il portera à l’attention du liquidateur. Parmi “ ces manifestants ”, il y avait également des épargnants qui ont des montants allant au-delà de 50.000 Fcfa dans les caisses de la micro finance. Les épargnants faisant partie de cette frange se demandent quand est-ce qu’ils pourront passer à la caisse. C’est dire que les épargnants de la Cofinest ne sont pas au bout de leur peine, au moment où l’affaire de la liquidation (M. Martin Zinga qui est aussi le dernier administrateur provisoire est récusé par les actionnaires) de la micro finance, a été mise en délibéré pour le 24 mars prochain.