Le Point P, ou la face cachée de l'orgasme masculin
Source : L'Equipe AuFeminin 01 Septembre 2016
Le Point P, est l'équivalent masculin du point G. Et pourtant, il est beaucoup moins connu et reconnu. Faisons le tour de la question, pour ne plus passer à côté de ce point magique !
Vous avez certainement déjà entendu parler du point G, qui s’est érigé au rang de Graal de la sexualité féminine, considéré comme une sorte de bouton qui mènerait les femmes directement à l’orgasme. Maintenant il ne reste plus qu'à découvrir le point P, qui procure à nos hommes des sensations inoubliables.
La lettre P désigne ici la prostate (et non « parking » comme dans les voitures automatiques) qui pâtit bien trop souvent d’un déficit d’image.
En effet, quand est évoquée leur prostate, les hommes, par une malheureuse association d’idées, pensent cancer, hôpital, infirmier s’approchant lentement de leur derrière, les mains gantées de latex. Et la perspective d’un toucher rectal est rarement réjouissante (sauf exception, on ne juge pas). Bref, c’est synonyme d’angoisse. Pourtant, la stimulation de la prostate peut être source de plaisir intense e mener à ce qu'on appelle l'orgasme prostatique.
Le point P, c'est où ?
On a bien compris : pour stimuler le point P il faut s'attaquer à la prostate. Celle-ci est une glande, faite de tissus érectiles, de la taille d’une châtaigne située à environ 7 cm de profondeur derrière la paroi supérieure du rectum de ces messieurs, sous la vessie. Sa fonction principale est de sécréter une partie du liquide spermatique. Puis, lors de l’éjaculation, elle se contracte pour expulser son contenu.
Un point (malheureusement) tabou
Zone érogène par excellence, elle est souvent inhibée et beaucoup d’hommes n’osent pas l’explorer. Ces réticences peuvent s’expliquer par le tabou que traîne depuis toujours l’anus, considéré par les garçons et par les filles comme une « no go zone » sale et dangereuse. Surtout, les garçons ont bien intériorisé l’injonction de la sexualité phallo centrée, et ne se risqueraient pas à tenter une pratique assimilée à l’homosexualité. Imaginez le drame…
Comment la stimuler ?
La stimulation externe
Tout d'abord, par un massage externe du périnée, entre le scrotum et l’anus. Cela peut être un bon début pour ceux qui ne seraient pas prêts pour une pénétration. Testez la sensibilité de votre partenaire en commençant par exercer une légère pression, puis en y allant plus franchement s’il est réceptif. Cette attention, couplée à une fellation procure des sensations décuplées. En plus du plaisir que le massage de la prostate peut amener, il est considéré très bon pour la santé par la médecine chinoise ! Il préviendrait ainsi la prostatite (inflammation) l’hyperplasie (augmentation du volume) et le cancer, et assurerait donc la longévité des fonctions urinaires et sexuelles.
La stimulation interne
C’est l’insertion d’un doigt (ou deux, ou trois), idéalement quand votre partenaire est déjà dans un état d’excitation avancée, qui favorisera l’extase. Insérez donc votre doigt dans son rectum préalablement et fortement lubrifié (gel, salive : beaucoup de salive); c’est indispensable. Vous sentirez une boule. Pressez alors votre doigt vers l’avant en imitant le geste « viens par là toi ! ». Tout en observant attentivement votre partenaire et ses réactions, palpez, massez, titillez, effleurez… Plus l’excitation grandit, plus la prostate durcit, pour arriver jusqu’à un orgasme incomparable. Notez que si l’orgasme prostatique favorise l’érection, il ne mène pas forcément à l’éjaculation, qui contrairement à ce que l’on pourrait penser n’est pas un indicateur du degré de plaisir ressenti. Orgasme et éjaculation ne sont pas forcément liés !
Si votre partenaire et vous vous sentez prêts, vous pouvez ensuite stimuler son Point P avec des sextoys adaptés à cette pratique, et pourquoi pas à l’aide d’un gode ceinture ? Une façon audacieuse d’inverser les rôles souvent très libératrice chez les couples hétérosexuels.
La rédaction Wyylde