Le patriarche Onambélé Zibi: «Ce sont les 5 milliards qui sont dans les caisses de la Fécafoot qui intéressent tous ces agitateurs»

Yaoundé, 01 Juillet 2013
© Jean Robert Fouda | La Météo

La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) vit une crise sans précédent depuis plusieurs mois.

La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) vit une crise sans précédent depuis plusieurs mois. La contestation du processus électoral reste la principale cause du malaise. Les footballeurs, les dirigeants de clubs, les anciennes gloires, les autorités administratives et politiques, ainsi que la Fédération internationale de football association (Fifa), sont impliqués dans le conflit alors qu'Iya Mohammed, Président de la Fécafoot depuis 15 ans, a été transféré à la prison centrale de Kondengui. Ce, depuis le 19 juin 2013 pour des faits liés à sa gestion de la Sodecoton, entreprise parapublique dont il a été par ailleurs le Dg depuis près de 30 ans. La Météo est allée à la rencontre du Président du Tonnerre Kalara club de Yaoundé, porte-parole des présidents des clubs de football de première et deuxième division, bref une personnalité ressource du football camerounais, pour décrypter la situation sous ses différentes facettes.


Quelle analyse faites-vous de la crise qui prévaut à la Fécafoot depuis plusieurs mois?

Je vous remercie déjà d'être venu vers ma modeste personne pour parler des moments difficiles que vit notre football en ce moment. Aussi, je m'empresserai d'apporter un éclairage au peuple camerounais ainsi qu'au Président de la République, Paul Biya, dont on veut traîner l'image dans la boue par le canal du football, question de faire croire qu'il est dépassé par des événements. Moi qui suis de l'aile dure du Rdpc, je vous assure que le Président Paul Biya est mature et mène à bien le bateau Cameroun, contrairement à ce que des gens mal intentionnées pensent. Compte tenu de la gravité de la situation, qui risque de perturber la bonne marche des activités de notre pays, je tiens à m'expliquer en tant que membre de l'Assemblée générale élective de la Fécafoot, Président du Tonnerre Kalara club et Président de l'association des clubs d'élite. Ma position va, je le souhaite, apporter à la très haute hiérarchie de notre pays et aux Camerounais, certaines informations qui leur restent cachées.


De quelles informations s'agit-il exactement?

Il s'agit des manipulations de certaines personnes lancées dans une recherche effrénée de fonds pour étancher leur soif. Vous constaterez bien que ceux qui se battent aujourd'hui contre Iya Mohammed sont les mêmes qui l'ont soutenu pendant 15 ans. Les textes que ses anciens collaborateurs d'hier décrient étrangement aujourd'hui ont été rédigés par ceux-là mêmes. Maintenant, que leur propre machine les a broyés, ils commencent à manifester bruyamment pour embarquer les Camerounais bans l'inconnu. Ceux qui s'agitent savent que le peuple est très sensible au football. Ils espèrent ainsi provoquer un soulèvement non parce qu'ils militent pour le développement de notre football, mais pour leurs propres intérêts inavoués. A ces agitateurs, je leur dis non parce que la paix que notre Chef de l'Etat, Paul Biya, nous fait jouir n'a pas de prix. Et je demande qu'on fasse bien nettement la différence entre le football et les problèmes de M. Iya Mohammed à la Sodecoton.


Les camps Iya et Begheni Ndeh se disputent la gestion de la Fécafoot. Chaque partie avance des arguments juridiques qui tendent à prouver sa légitimité. Comment envisagez-vous l'issue de ce bras de fer?

Ma position est claire. Je ne milite dans aucun des groupes. Je refuse simplement qu'on trompe les Camerounais. Le gouvernement aurait mieux fait de sceller d'abord la Fécafoot, au lieu de prendre ouvertement fait et cause pour un individu, comme c'est clairement le cas actuellement avec John Begheni Ndeh, qui se fait escorter par des gendarmes pour entrer à la fédération. Il faut déjà en profiter pour rappeler que John Begheni Ndeh qu'on brandit subitement aujourd'hui comme un saint, me semble tout le contraire. Nous n'accepterons pas d'être manipulés et nous disons déjà non à l'imposture sur toutes ses formes. Personne ne pourra nous imposer un candidat. Ceux qui agissent de la sorte n'aiment pas le football. Ils courent seulement après les 5 milliards de FCFA laissés par l'équipe sortante dans les caisses de la Fécafoot. Que peuvent-ils apporter de plus à notre football après avoir été les camarades de lutte d'Iya Mohammed pendant plus d'une décennie? Je voudrai également dire que le profil idéal pour gérer une fédération de football n'est pas le footballeur. Le football se joue avec les pieds, la Fécafoot se gère avec la tête.


Une Fécafoot de plus en plus corrompue, c'est l'image qu'on a après les dernières révélations de Marlène Emvoutou qui aurait déboursé des sommes d'argent colossales pour acheter des voix auprès des membres de l'Assemblée générale élective?

Ce serait vraiment regrettable si de telles affirmations étaient vérifiées. Mais, pour le moment, je préfère ne pas m'étendre sur la question. Etant entendu que la Commission d'éthique dirigée par Me Charles Nguini s'est saisie du dossier. Cette instance est appelée à trancher et j'attends impatiemment comme tout le monde d'ailleurs, ses conclusions. Mais de manière générale, la situation qui prévaut actuellement dans les milieux du football camerounais ne présage rien de bon. Car, tel que c'est reparti, il va certainement y avoir des sanctions de la Fifa. Et, elles risquent d'être dures. J'en ai peur.


La phase retour du championnat de première division est engagée. Mais, contrairement à l'aller, votre club, le Tonnerre, enregistre de mauvais résultats...

Il n'y a pas le feu dans le Tonnerre. Nous avons rencontré beaucoup de difficultés. Six de nos joueurs, titulaires, dont le gardien de but, ont quitté le Cameroun avec l'équipe nationale militaire, pour un stage en Belgique, préparatoire à la Coupe du monde. Nous n'étions pas d'accord pour jouer, en attendant leur retour. Mais, nous avons été forcés. Les prochaines fois, nous ne libérerons aucun joueur.

Heureusement, notre équipe est toujours en course pour une place africaine. Nous avons fait de bons recrutements. La seule inquiétude vient de la Fécafoot. Avec tout ce désordre, nous ne savons pas qui va désormais s'occuper de nous.


La Ligue de football professionnel dirigée par Pierre Semengue est en fin de mandat. Comment allez-vous la gérer au terme de ce mandat après une transition de 2 ans?

Le bureau de la Ligue est en train d'arriver en fin de mandat de 2 ans non renouvelables. Mais, nous sommes déçus du fait que les autorités n'ont pas pu tenir parole. La preuve, elles nous avaient promis que l'Etat allait injecter de l'argent, beaucoup d'argent pour aider les clubs à supporter les exigences du professionnalisme. Malheureusement, les milliards tant attendus ne sont toujours pas perceptibles. Et pour les dirigeants de club, le successeur de Pierre Semengue sera un Président de club. Nous espérons qu'avec ce nouveau Président, nos attentes en termes financiers, matériels et infra-structurels seront comblées.


02/07/2013
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