La Présidence en panne d’eau depuis six mois. Une partie des camps de sécurité du palais de l’Unité n’est pas approvisionnée en eau courante depuis une demi-dizaine de mois. Hommes de troupe et sous-officiers en colère contre une pénurie qui attise le malaise des corps d’élite chargés de la sécurité présidentielle.
L’image est saisissante. De longues files de personnes vivant dans l’enceinte de la présidence de la République se sont constituées au petit matin du 15 décembre 2012 devant le robinet d’un forage au lieu dit « camp de la 5 », situé au côté ouest de l’enceinte de la présidence, vers Febé. Et pour cause, de nombreux occupants des casernes du camp de la 5 dont des éléments de la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp), de la Garde présidentielle (Gp) et de l’Etat-major particulier du président n’ont pas d’eau courante. Ils doivent ainsi faire le pied de grue, portant des sauts pour s’offrir le précieux liquide. Certains éléments attachés à la garde du président affirment que le calvaire dure depuis 6 mois environ.
Quelques officiers rencontrés par Le Messager expliquent que cette situation est consécutive à la fermeture d’une « vanne » [appellation consacrée des cuves d’eau, ndlr] alimentant la zone délestée depuis quelque temps. Ceci, disent-ils, en raison de la vétusté des conduits d’eau alimentant le camp de la 5. « Certains endroits des lieux de campement des hommes étaient quasiment inondés. En attendant de refaire la tuyauterie, on a dû suspendre l’eau courante à certains lieux. Heureusement, tout devrait rentrer dans l’ordre bientôt », confie sous anonymat, un haut cadre du secrétariat général de la présidence de la République.
Cette colère exprimée à la suite de la pénurie d’eau que subissent certains éléments des corps d’élite, attachés à la sécurité présidentielle dans l’enceinte même du palais, fait partie des nombreux désagréments et frustrations de leurs hommes de rangs. A la Garde présidentielle, de sources crédibles signalent plusieurs dizaines d’hommes en « arrêt de rigueur » [une sorte de garde à vue disciplinaire, ndlr] au camp de la Gp de Melen pour violation de consigne.
Derrière ce doux euphémisme, de hauts gradés
décrivent des représailles exercées sur des hommes de rang ayant essayé
de protester contre un prétendu mauvais traitement de la hiérarchie. De
sources militaires, Le Messager a appris que ces hommes venus du camp de
la Gp d’Obala pour « le jalonnement » d’itinéraire au cours de la
dernière visite du président Equato-guinéen à Yaoundé comptaient
exprimer à leur manière leur mécontentement à la plus haute hiérarchie.
Ça gronde-t-il autour du président ?