Le milliardaire et philantrope Mo Ibrahim fustige les chefs africains trop âgés
Le milliardaire soudanais Mo Ibrahim, dont la Fondation
décerne un prix de cinq millions de dollars aux chefs d'Etat africains
démocratiquement élu et qui ont fait preuve de bonne gouvernance, a
critiqué samedi les vieux dirigeants du continent qui monopolisent le
pouvoir au détriment des jeunes.
Dans un discours en
hommage au président Nelson Mandela, Mo Ibrahim, qui a fait fortune dans
les télécommunications, a déclaré que la moyenne d'âge des chefs d'Etat
africains était de 60 ans, dans un continent dont la moitié de la
population n'a pas 19 ans, puis il a comparé l'Afrique et les
Etats-Unis.
Le président Barack "Obama est devenu président à 47 ans, Bill Clinton à 46 ans".
"Ces
personnes élues dans leur quarantaine dirigent un pays qui n'est pas
seulement la plus grande puissance au monde, mais qui a un PIB de mille
milliards par an, 15 fois plus que la production économique de toute
l'Afrique".
"Et nous avons quelqu'un, dans un pays
voisin, qui, à près de 90 ans, s'apprête à faire un nouveau mandat.
Qu'est ce qui ne vas pas chez nous?", s'est il exclamé. Il faisait
allusion au président zimbabwéen, Robert Mugabe, réélu en juillet à 89
ans, pour un mandat de cinq ans, après 33 ans de pouvoir.
Mo
Ibrahim a créé un prix annuel en 2006, qui porte son nom, pour
récompenser les dirigeants africains qui ont été élus démocratiquement
et ont fait montre de bonne gouvernance dans l'intérêt public.
Ce
prix octroie au bénéficiaire une première prime de cinq millions de
dollars et un versement de 200.000 dollars pendant 10 ans.
Il
n'est pas décerné tous les ans, si la fondation estime qu'aucun
dirigeant ayant quitté le pouvoir (depuis 3 ans) ne le mérite.
Trois
ex chefs d'Etat l'ont reçu : Joaquim Chissano du Mozambique en 2007,
Festus Mogae du Botswana en 2008 et Pedro Pires du Cap Vert en 2011.