Le lycée Général Leclerc ! Un établissement atypique, au sens figuré et au sens propre. Son campus, hier, s’étendait jusqu’à l’actuel site de l’INJS où était implanté l’internat des filles. Dans son étendue actuelle, marquée par la gigantesque clôture, c’est 35 ha de superficie, 81 salles de classe, 6 352 élèves, plus de 300 personnels enseignants et administratifs dont 18 censeurs. Un effectif bien réduit par rapport aux 12 000 de l’époque de Essono Edou, 15.000 de la période de Charles Etoundi ou les 17.000 d’Augustin Edjoa ! Sans doute le plus grand lycée d’Afrique noire francophone.
Hier, établissement des enfants du président de la République et des ministres, le lycée Général Leclerc est aussi aujourd’hui, l’établissement où enseignent les épouses de… Ce qui rend encore complexe, sa gestion. Dans le palmarès d’hier, on reconnaît des noms : Paul Biya, Augustin Frédéric Kodock, Raphaël Onambélé, Pierre Semengue, Etoga Florent, entre autres. Le lycée Général Leclerc était le leader.
En fin d’année, la distribution des prix récompensait le mérite. C’était la période où la conscience nationale se bâtissait. La discipline était rigoureuse et les amitiés, sincères. Les tableaux d’honneur affichés créaient l’émulation. Les enseignants étaient des Français et les inspecteurs pédagogiques qui venaient de la France ne plaisantaient pas. C’était la période de l’émergence du mérite », assure l’ancien élève, nostalgique.
Le mérite ? L’émulation ? C’est en vain qu’on cherche le nom du lycée Leclerc parmi les meilleurs établissements du palmarès de l’Office du Baccalauréat du Cameroun aujourd’hui. La baisse de ses performances peut se justifier par la crise de vocation et le peu d’ardeur dont font montre les jeunes dans les études. Dans un contexte où l’école est devenue un produit marchand, le lycée Leclerc a le mérite de tenir la route depuis 60 ans. Toujours très sollicité.