Le journal français Libération parle du Cameroun...en mal

Le journal français Libération parle du Cameroun...en mal

Cameroun : Le journal français Libération parle du Cameroun...en malDans son édition N°9582 du vendredi 2 mars 2012 à la page 18, le journal Libération a consacré un fumant article sur le Cameroun. En traitant d'un conflit foncier opposant les populations locales et les autorités de Yaoundé, c'est en effet aux pratiques des grandes multinationales que le quotidien français s'attaque indirectement.

On le savait depuis plusieurs années, l'activité d'exploitation de l'huile de palme orchestrée par la société Socapalm (groupe Bolloré) entraîne expropriations et déforestations sans que l'Etat sans émeuve outre mesure.

Vrai risque d'explosion sociale en région anglophone
Désormais et avec l'appui du gouvernement, l'americain Herakles Farms s'implante dans la région anglophone du pays pour produire de l'huile de palme, là aussi au détriment des populations. D'après le récit de Fanny Pigeaud, la journaliste française qui a enquêté sur le phénomène, l'atmosphère est désormais tendue dans les départements de Ndian et de Koupé-Manengouba en région du sud-ouest.

Libération nous apprend également qu'en 2011; une ONG camerounaise peu connue et dénommée Struggle to Economise Future Environnement avait obtenu de la justice camerounaise, l'arrêt des activités d'Herakles. Le jugement n'avait pas été respecté par la partie américaine et pire encore, l'Etat s'était empressé de déssaisir le juge du dossier en guise de sanction.

Selon une ONG locale dénommée Centre pour l'Environnement et le Developpement (CED), le projet americain menacerait directement la vie de quelques 25.000 villageois qui perdaient ainsi leur terre au profit de la multinationale américaine.

Situé à proximité de quatre aires protégées, le projet américain de la culture de l'huile de palme pourrait conduire à la destruction de forêts primaires d'après l'ONG allemande Save Wildlife Conservation Fund. C'est d'ailleurs pour prevenir une telle catastrophe écologique que l'ONG allemande a récemment lancé une pétition "Stop Herakles deforestation".

L'Etat complice

La société Herakles Farms projette de planter 60000 hectares de palmiers à huile dans la région du sud-ouest. Le projet devrait genérer 7500 emplois directs selon ses promoteurs. Dans un contrat datant de 2009, l'Etat du Cameroun a cédé quelques un million d'hectares de terre à la compagnie américaine via un bail emphythéotique (location pour une durée de 99 ans).

Du contrat signé par Louis Paul Motazé pour le compte de l'Etat du Cameroun, il ressort qu'Herakles occupe les terres africaines moyennant un loyer modique évalué entre 50 cents et 1 dollar l'hectar par an. Herakles sera en plus exempt de taxe pendant 10 ans. En cas de conflit entre une loi camerounaise et une disposition du contrat (Herakles/Etat du Cameroun), il est indiqué que la disposition contractuelle prime au détriment de la loi du Cameroun!

L'Etat du Cameroun par la voix de son Premier Ministre Philémon Yang a récemment confirmé la poursuite du projet par Herakles sans aucune modification du Contrat pourtant décrié par les populations locales et les ONG.

© Camer.be : Oswald Hermann G'nowa


06/03/2012
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