Le gouvernement RDPC pris en flagrant délit de dol économique, politique et social .
Les
camerounais dans leur immense majorité, toutes tendances politiques
confondues et quelle que soit leur classe sociale, sont unanimes sur un
point : le « pays va mal ». Cette expression traduit un sentiment
profond de « mal être citoyen » et comme tout sentiment il n’est pas
quantifiable et manque d’objectivité. Pourtant le « ressenti subjectif
des Camerounais » à travers le « panier de la ménagère » et des
difficultés matérielles quotidiennes, a été quantifié par le
Gouvernement camerounais lui-même.
Il existe désormais un document
officiel confirmant par des chiffres et des diagrammes que le «
Cameroun va très mal ». Ce document a été présenté par le « ministère
de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative » le 12
novembre 2009, il est commenté par le « ministère de l'Economie, de la
Planification et de l'Aménagement du Territoire », paraphé par le
Premier Ministre Yang Philémon: il s’agit du DSCE : le document de
stratégie pour la croissance et l’emploi qui remplace le DSRP, document
de stratégie pour la réduction de la pauvreté, conçu en avril 2003 par
le même pouvoir politique.
Dans l’introduction de ce document
il est rappelé que c’est sous « l’impulsion du Président de la
République, M. Paul BIYA, et dans l’optique de poursuivre son projet de
société des « Grandes Ambitions », que le Gouvernement a entrepris de
réviser la stratégie de croissance économique et de réduction de la
pauvreté. Le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi
(DSCE) réaffirme aussi la volonté du Gouvernement de poursuivre la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
dans leur ensemble. Le DSCE est désormais, conformément à la
Déclaration de Paris, le cadre de référence de la politique et de
l’action Gouvernementale.
Il constitue ainsi le vecteur de la recherche de la croissance et de la redistribution de fruits jusqu’aux couches les plus vulnérables de la population avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes. »Il s’agit, déclare le gouvernement, « de la formulation d’une vision de développement économique à l’horizon 2035 …. D’un document de stratégie globale intégrée, socle de toute action engagée dans les 10 prochaines années. »
La question que nous nous posons au Parti des Démocrates Camerounais est de savoir si les Camerounais de 2010 sauront attendre jusqu’à l’horizon 2035 avant de voir s’améliorer leur conditions de vie d’autant plus que cette attente prolongée leur est demandée par un régime politique qui gouverne mal depuis 28 ans .
Plus loin il est déclaré dans le DSCE : « Maintenant que le pays dispose d’un Document de référence adressant la question de la croissance, le défi reste celui de sa mise en oeuvre satisfaisante. Pour relever ce défi, les autorités entendent jouer pleinement leur rôle tout en comptant sur le dynamisme du secteur privé, l’implication de la société civile, la mobilisation des populations et l’appui des partenaires économiques, techniques et financiers. »
Nous apprécions la lucidité du
gouvernement quand il se soucie de la mise en œuvre satisfaisante du
DSCE. L’homme est au cœur de toute entreprise, le citoyen est au centre
de toute réalisation dans la nation, qu’elle soit économique,
politique, éthique ou culturelle. Au PDC, nous le savons mais le Parti
au Pouvoir, en place depuis 28 ans et le gouvernement qui en est issu
semblent l’oublier quand sur « tapis verts et maroquins », il s’engage
auprès des bailleurs de fonds. Il omet systématiquement de leur dire
qu’à force de tenir les Camerounais à l’écart de la gestion et du
contrôle de gestion des affaires publiques par des élections tronquées
il a fini par démobiliser tout un peuple. A force d’être traités comme
des étrangers dans leur propre pays lorsqu’ils ne s’intéressent pas au
parti au pouvoir et ne sont pas encartés dans le RDPC, de nombreux
camerounais ne se sentent plus concernés par « la chose publique » et
par les résolutions gouvernementales.
Les Camerounais ne
participeront pas avec enthousiasme, entrain et engagement à la
construction d’un Cameroun gouverné par des hommes responsables de
l’échec politique, économique et social de ces 28 dernières années. Les
camerounais ne s’associeront pas à la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le Développement tant qu’ils seront gouvernés par des
hommes et des femmes qu’ils n’ont pas librement choisis au cours
d’élections transparentes et démocratiques.
Le Cameroun est sous l’influence d’un groupe d’hommes, toujours les mêmes depuis 50 ans. Hormis quelques comparses cooptés au gré des circonstances, la classe politique camerounaise au sommet ne s’est pratiquement pas renouvelée depuis 1962. Ceux qui pensent, comme mon ami Garga Haman Adji, qu’il suffit d’être nommé premier Ministre pour changer quoique ce soit au Cameroun se trompent. Le régime est présidentiel : c’est au sommet qu’il faut agir, c’est le chef de l’Etat qui doit partir. La mobilisation des citoyens n’est possible que sous l’impulsion d’hommes et de femmes démocratiquement élus. Or nous le savons et au du Parti des Démocrates Camerounais ( PDC ) nous l’avons vérifié lors de différentes consultations électorales: le cadre éthique , politique et légitime pour la réalisation d’élections libres , transparentes et démocratiques n’existe pas dans le Cameroun de 2010 Ceux et celles qui espèrent une loi électorale qui favorisera l’opposition, comme ma sœur et amie Pauline Biyong se bercent d’illusions. J’attends que le RDPC me prouve que je me trompe et je lui en saurais gré. La Démocratie ne peut être pratiquée que par des Démocrates. Les hommes au pouvoir à Yaoundé ne sont pas des Démocrates. Ils se désignent eux-mêmes comme « les autorités », ils créent entre les Camerounais et eux une relation de subordination qui n’est pas acceptable dans une démocratie digne de ce nom.
La politique prônée dans le DSCE (
document de stratégie pour la croissance et l’emploi ) échouera comme a
échoué le DSRP d’avril 2003 ( document de stratégie pour la réduction
de la pauvreté ). Le DSCE dans les conditions politiques actuelles
n’aura pas l’adhésion des citoyens camerounais.
Ce document aurait
été présenté à la société civile camerounaise mais n’a pas été soumis à
l’appréciation des partis politiques. Selon les sources mêmes du «
ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation »,
207 partis politiques sont légalisés au Cameroun, leurs adresses sont
connues de l’administration. Une simple opération de « mailing » aurait
été suffisante pour informer les partis politiques. Selon certaines
sources 6000 personnes auraient été consultées avant « les conclusions
de la conférence de Mbalmayo» ayant précédé la présentation de ce
document par le Premier Ministre Yang Philémon.
Certains camerounais continuent à donner le change en faisant semblant de soutenir le régime par crainte de perdre leur emploi, nombreux sont ceux qui ont tout simplement faim et soif : ils sont prêts à n’importe quel sacrifice moral. Voilà pourquoi nous sommes en droit de nous poser la question : de quel Cameroun parle ce document quand il affirme à propos de la pauvreté. « la pauvreté monétaire qui a reculé de 13 points entre 1996 et 2001 reste stable sur la période 2001-2007. En 2007, l’ECAM3 estime la population du pays à près de 17,9 millions d’âmes dont 7,1 millions de pauvres. »
Dans ce cas nous pouvons en déduire que les 10,2 millions autres camerounais appartiennent à la classe moyenne où à celle des nantis et autres très nantis. Cela est tout simplement étonnant !
Certains se réjouissent que ce document ait obtenu l’aval de la banque mondiale et du FMI, nous disons et rappelons ici que le Cameroun ne sera construit que par les Camerounais. C’est aux camerounais à adhérer aux divers plans et programmes, aussi parfaitement conçus soient –ils, si on veut s’assurer de leur réalisation effective.
D’excellents plans de développement existent.
Entre les dix priorités du NEPAD que sont
« 1 - La bonne gouvernance publique.
Démocratie, élections libres et honnêtes, institutions démocratiques, respect des droits de
l'homme, de la femme et de l'enfant, transparence dans la gestion du patrimoine public.
2 - La bonne gouvernance de l'économie privée.
3 - Les infrastructures.
4 - L'éducation.
5 - La santé.
6 - Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC).
7 - L'agriculture.
L'Afrique a un retard énorme en agriculture, qui se traduit par sa dépendance alimentaire
difficilement concevable pour un continent immense qui dispose de terres et d'eau.
8 - L'environnement.
9 - L'énergie
10 - L'accès aux marchés des pays développés.
Les Objectifs du Millénaire pour le développement depuis 2000/2001 à savoir
1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim
2. Assurer l'éducation primaire pour tous
3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
4. Réduire la mortalité infantile
5. Améliorer la santé maternelle
6. Combattre le VIH / sida , le paludisme et d’autres maladies
7. Préserver l’environnement
8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement
Et le cadre de suivi crée par la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement qui porte sur
1. L’appropriation
2. L’harmonisation
3. L’alignement
4. Les résultats
5. La responsabilité mutuelle
Les citoyens engagés que nous sommes,
pensons que les idées sont nombreuses, les propositions diverses et
les études suffisantes pour améliorer les conditions de vie des
camerounais et rendre le pays prospère si et seulement si elles sont
portées par des hommes et des femmes différents.
Au PDC nous
déclarons à cet effet que des hommes et des femmes porteurs de
différence, soucieux d’excellence, luttant contre la désespérance et
refusant la déchéance ainsi que la médiocrité, convaincus que seuls la
compétence, la performance , la qualité du travail bien fait , la non
violence, le respect et la tolérance dans le rapport à l’autre sont les
leviers d’un monde de progrès , existent dans le Cameroun de 2010 .Le
peuple camerounais et tous les hommes de bonne volonté devraient les
aider à émerger .
Plus loin en page 125 le DSCE affirme que :
« Tenant compte du rôle du DSCE comme stratégie nationale de développement et cadre de référence de l’action du Gouvernement au cours de la période visée, le cadre institutionnel de sa mise en oeuvre sera placé sous l’autorité directe du Chef du Gouvernement. Il prendra la forme d’un Comité Interministériel de Suivi du DSCE. Il pourra également, au cas par cas, voir la participation des représentants du secteur privé et de la société civile. Le Comité interministériel est assisté dans la réalisation de ses missions par un Comité Technique de suivi et d’évaluation de la mise en oeuvre du DSCE. Placé sous l'autorité du Ministre chargé de la Planification, Le Comité technique que préside le Secrétaire Général de ce département ministériel est chargé d'assister le Comité Interministériel dans la coordination technique des activités de suivi et d'évaluation de la mise en oeuvre du DSCE il comprendra les représentants des différentes administrations publiques et de certains organismes publics, des collectivités territoriales décentralisées, des Chambres Consulaires et du secteur privé, des organisations de la société civile et des partenaires techniques et financiers de l’Etat. »
Dans un pays démocratique, l’action
gouvernementale, est évaluée et contrôlée par le Parlement à travers
des commissions d’enquêtes, de suivi ou d’évaluation. Le parlement
camerounais n’est évoqué à aucun moment dans le cadre du suivi et de
l’évaluation du DSCE. Les partis politiques ne sont que du menu fretin
qui ne mérite même pas d’être évoqué.
Au Cameroun, le Gouvernement est
juge et partie. Cette attitude est foncièrement antidémocratique. Le
DSCE souligne la présence des représentants des collectivités
territoriales décentralisées. Au PDC nous nous demandons : quand
ont-elles été créées?
Nous sommes étonnés de lire dans le DSCE que :
«
dans le cadre du Renforcement de l’Etat de droit et de la sécurité des
personnes et des biens, dans le cadre de ce programme, des réalisations
notables ont été enregistrées notamment en ce qui concerne le
renforcement de la démocratie, la sécurité, la réforme du système
judiciaire, le système de passation des marchés publics,
l‘intensification de la lutte contre la corruption, etc. Ainsi, le
système électoral s’est modernisé avec comme point culminant la
création de “ELECAM“ ; un code des marchés a été publié et appliqué; la
Chambre des comptes est fonctionnelle ; la reforme du système
judiciaire est en cours ; la lutte contre la corruption a été
intensifiée à travers les actions de répression menées à l’encontre des
gestionnaires indélicats et dont l’opération “épervier“ constitue une
illustration. » « Dans l’optique d’améliorer l’environnement socio
politique du Cameroun, et afin de rétablir la confiance et la sérénité
des citoyens et des investisseurs, les autorités entendent oeuvrer en
vue : (i) de l’amélioration du système électoral ; (ii) de
l’amélioration de l’accès et de la qualité du service de la justice ;
(iii) de la consolidation du dispositif national de promotion et de
protection des droits humains ; et (iv) du renforcement du maintien de
l’ordre et la sécurité aux frontières.
Au niveau du système électoral,
les autorités entendent poursuivre la modernisation du processus
électoral, en vue de favoriser une participation effective des
populations aux élections, à travers des scrutins libres et
transparents. Dans cette optique, la mise en place effective d’ELECAM,
du Conseil constitutionnel ainsi que l’informatisation de tout le
processus sont inscrites comme des priorités. »
Depuis les 30 et 31 décembre 2008
date de nomination de ses 12 membres, tous les partis politiques
camerounais dénoncent avec la dernière énergie ce « machin » inique et
injuste dénommé ELECAM et demandent que les règles du jeu électoral
camerounais soient déterminées par toutes les familles politiques dans
la nation. Mais le gouvernement affirme que tout est parfait, ELECAM
serait le Parangon de la vertu, gage d’élections libres et
démocratiques au Cameroun. La révision des listes électorales,
l’inscription des citoyens sur les listes électorales, la création des
commissions de supervision électorales, bref le cadre institutionnel
pour des élections présidentielles prévues au mois d’octobre 2011 n’a
pas encore été matérialisé.
Seule une diversion de bas étage
est entretenue sur la date de ces élections qui seront, selon certains,
anticipées. Au PDC nous sommes convaincus que le cadre juridique et
légal ainsi que le budget camerounais - en tenant compte de la dernière
loi des finances- ne permettront pas l’organisation d’élections
anticipées au Cameroun.
L’opposition camerounaise a intérêt
à se concentrer sur l’essentiel à savoir : la mobilisation des citoyens
camerounais, la construction et le structuration d’une opinion publique
camerounaise, les citoyens camerounais sont à instruire sur les
méthodes démocratiques permettant d’exprimer leurs revendications et
leur refus d’un régime politique inique auquel ils se soumettent depuis
28 ans. L’opposition doit implanter ses représentants, femmes, hommes
et jeunes dans chacun des 266 arrondissements que compte le Cameroun.
Ce seront les seuls gages d’une élection crédible. Une levée de
bouclier massive des citoyens camerounais doit s’organiser dès
maintenant à 21 mois de l’échéance de 2011.
Dans le DSCE le Gouvernement
Camerounais reconnaît ses fautes, souligne ses carences, signale
ses insuffisances et autres manquements qui sont autant d’erreurs
politiques et de fautes de gestion . Nous n’en citons ici que
quelques-unes.
- Le PIB a enregistré un taux moyen de croissance réelle de 3,32% entre 2003 et 2007.
- Cette moyenne se situe en dessous de celle de 4,23% observée au cours de la période allant de 2000 à 2002
- Pendant cette période, la demande
intérieure a constitué le moteur exclusif de la croissance, avec une
contribution moyenne de 3,54% (dont 3,12% pour la seule consommation) ;
- les dépenses d’investissement ont
contribué en moyenne pour 0,44% (avec un faible taux d’investissement,
à 17,8% du PIB en moyenne dans la période 2003-2007), tandis que les
exportations nettes s’illustrent par leur contribution négative (-
0,22%).
- La croissance économique reste donc fragile au Cameroun.
- La balance commerciale hors
pétrole présente des déficits qui ont tendance à s’accroître au fil des
années, avec une moyenne de - 432 milliards de déficit sur la période
allant de 2003 à 2008.
- l’évolution de la pauvreté
monétaire : Le faible niveau du taux de croissance moyen annuel du PIB
au cours de la période d’intérêt n’a pas permis d’influer de manière
positive sur l’évolution des conditions de vie des ménages
- S’agissant de l’évolution de la
situation monétaire, on note sur la période d’intérêt une diminution
des crédits intérieurs nets essentiellement due à celle des avances à
l’Etat.
- Les crédits à long terme représentent en moyenne moins de 3,5% du total des crédits accordés.
- Ces données confirment que le secteur bancaire ne finance pas une croissance durable au Cameroun.
- Malgré la mise en oeuvre du DSRP,
l’économie camerounaise n’a pas connu de changement structurel notable,
…. elle demeure fragile et entravée par des lacunes structurelles,
relatives à la faible compétitivité du secteur productif et aux
déficiences des facteurs de production clés que constituent les
infrastructures et l’énergie.
- Le faible niveau du taux de
croissance moyen annuel du PIB au cours de la période d’intérêt n’a pas
permis d’influer de manière positive sur l’évolution des conditions de
vie des ménages. Ainsi la pauvreté monétaire qui a reculé de 13 points
entre 1996 et 2001 reste stable sur la période 2001-2007.
- En 2007, l’ECAM3 estime la population du pays à près de 17,9 millions d’âmes dont 7,1 millions de pauvres
- Un secteur productif peu
compétitif. Le principal défi à relever dans le secteur rural concerne
le passage à une production rurale semi intensive et industrielle
- Etc…..
Dans un pays véritablement démocratique, des conséquences politiques sont tirées d’un tel échec sur une période aussi longue : le gouvernement démissionne. Mais ce gouvernement et le parti qui le porte ne démissionneront pas.
Le gouvernement s’exprime
d’ailleurs en des termes où il donne l’impression de n’avoir aucun lien
avec l’ancien parti unique dénommé RDPC.
Les différents
gouvernements qui se sont succédés depuis 1982 se composent d’hommes et
de femmes épuisés par un pouvoir sans contrôle dans une nation
camerounaise gérée par un personnel politique issu d’élections
tronquées. Ces hommes et ces femmes ne peuvent et ne doivent plus être
garants de l’avenir du Cameroun. Laisser gérer le pays jusqu’en 2020 ou
2035 par ces mêmes hommes est inadmissible, irresponsable, préoccupant
et incongru.
Malgré leurs échecs successifs et itératifs, ils
estiment avoir la compétence requise pour continuer à gouverner le
Cameroun. Cela est inexact.
Le DSCE , ce document est presque passé inaperçu auprès du grand public, hormis le commentaire, de M. Babissakana qui déclare « qu’ en tout état de cause, ce qu’il faut garder à l’esprit est que ce n’est pas en s’accrochant au FMI, institution spécialiste de la macroéconomie, qu’un pays peut opérer les mutations économiques et sociales structurelles qui sont indispensables pour sont progrès. »
Mais selon Monsieur MBASSA NDINE,
Secrétaire Général du Ministère de l’Economie, de la Planification et
de l’Aménagement du Territoire, le gouvernement camerounais de 2009
nous propose : (cf déclaration devant le GICAM du 12 décembre 2009)
un
« changement d’objectif, de stratégie et de méthodologie dans le
pilotage de l’économie » : des PME seront créées, la promotion des
technologies créatrices d’emplois et utilisatrices de matériaux locaux
sera réalisée et 11 projets susceptibles de démarrer en 2010 ou en
2011 seront mis en route. Il s’agit :
- du port en eau profonde de Kribi,
- du barrage réservoir de Lom Pangar,
- du 2ème pont sur le Wouri,
- de l’installation globale de la fibre optique,
- de l’aménagement des entrées Est et Ouest de Douala,
- de l’autoroute Douala-Yaoundé,
- des adductions d’eau potable,
- du barrage hydro-électrique de Memvelé,
- de la centrale de gaz de Kribi,
- de l’achèvement de l’immeuble ministériel n°1 de Yaoundé
- et de la réhabilitation de l’immeuble ex-ONCPB. »
Le chef de l’Etat, Monsieur Paul Biya, a fait les mêmes déclarations le 31 décembre 2009 au soir .
Au
PDC, nous disons que cette énumération de projets est vétuste et
périmée. Certains de ces projets sont évoqués de façon mécanique par le
Gouvernement depuis plus de 15 ans sans qu’aucune réalisation ne suive,
sans aucune concrétisation. Voilà pourquoi ces déclarations d’intention
manquent absolument et définitivement de crédibilité.
Le DSCE affirme plus loin que « Les orientations stratégiques nationales s’articulent autour de la vision à long terme (2035), dans laquelle s’inscrit la présente stratégie de croissance et d’emploi, qui couvre la première décade de la vision. Pour renforcer la reprise économique amorcée depuis une décennie et l’asseoir durablement, le Gouvernement a élaboré un document de vision partagée du Développement au Cameroun à l’horizon 2035. Elle se formule ainsi qu’il suit : « LE CAMEROUN : UN PAYS EMERGENT, DEMOCRATIQUE ET UNI DANS SA DIVERSITE ». La volonté de devenir un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité intègre quatre objectifs généraux à savoir: (i) réduire la pauvreté à un niveau socialement acceptable ; (ii) devenir un pays à revenu intermédiaire ; (iii) atteindre le stade de Nouveau Pays Industrialisé et ; (iv) renforcer l’unité nationale et consolider le processus démocratique. »
Récapitulant ses « Objectifs de développement à l’horizon 2035 »
Le gouvernement formule un slogan : « Le Cameroun, un pays émergent, démocratique et uni dans sans diversité ».
Les
hommes issus du Parti unique UNC, rebaptisé à Bamenda le 23 mars 1985
sous le sigle RDPC n’ont jamais été, ne sont pas et ne seront jamais
des démocrates. S’il est vrai qu’ils se mettent au garde-à-vous, le
petit doigt sur la couture du pantalon pour ne pas irriter la
communauté internationale quand il s’agit de faire des déclarations
d’intention sur la démocratie, les droits de l’homme et du citoyen, il
est aussi certain que « l’humeur socio – politique », les
revendications de justice et les récriminations morales de leurs
concitoyens leur importent peu . C’est ainsi que sifflent encore dans
les oreilles des camerounais ces mots : « qui sont – ils donc, ceux –là
?» prononcés par le Président BIYA en 1996 pour fustiger avec le plus
grand dédain et avec mépris les hommes de l’opposition.
Le Gouvernement dans le DSCE
déclare vouloir « renforcer l’unité nationale et le processus
démocratique » au moment où les communautarismes sont exacerbés par le
parti au pouvoir lui-même lors de grandes messes païennes colorées
d’incantations profanes où chaque ministre, y compris le Premier
Ministre, réunit « les siens » au village pour supplier le Président
BIYA âgé de 77 ans qui n’en demande pas tant après 27 ans de pouvoir
sans résultats probants, marqués par l’inertie et les scandales de ses
hommes, de se présenter une énième fois à la présidence de la
république . La dernière grande messe païenne s’est déroulée à
Sangmelima en présence de M. Louis Paul Motaze, ministre de l'Economie,
de la Planification et de l'Aménagement du Territoire, fier de
présenter le DSCE aux « siens », « au village », expression d’un
communautarisme exacerbé.
Le secrétaire général du RDPC, M. Sadi René, technocrate et politicien amateur sans étoffe et sans charisme, a profité de son passage à Sangmelima le 5 décembre 2009 pour déclarer : «ceux qui, ayant volontairement choisi de s’exiler, croient pouvoir divertir et mystifier les Camerounais en distillant en boucle, sur Internet ou par d’autres canaux, notamment ceux qu’on dit aujourd’hui numériques des contre vérités sur le Cameroun et ses dirigeants. Ces gens-là ont-ils le don d’ubiquité ? Si l’on veut servir son pays, est-ce de l’étranger que l’on peut mieux le faire ? Est-ce à l’étranger que l’on trouvera meilleure tribune pour ce faire ? Ou est-ce à l’étranger que l’on doit aller chercher l’onction nécessaire ?»
Je répète ici ce que j’ai répondu à
M. Sadi dans un précédent article dans la presse écrite camerounaise.
En réponse à mon ami et frère Réné Sadi , je rappelle ici que selon le
Larousse divertir c’est distraire quelqu’un , c’est aussi opérer le
divertissement d’un bien en le détournant , toujours selon le Larousse
mystifier , c’est abuser de la crédulité de quelqu'un pour s’amuser à
ses dépens , tromper en donnant de la réalité une idée séduisante mais
fausse .
Louis Tobie MBIDA Président du Parti des démocrates Camerounais
Monsieur Réné Sadi qui
me connaît pourtant bien en privé n’a pas le courage civil et politique
de prononcer mon nom . Mais hormis le divertissement et la
mystification que je ne pratique pas , j’ai effectivement choisi
l’exil volontaire en France , je dénonce ouvertement en boucle sur
internet les faits et les méfaits du RDPC . Je dénonce la misère que
subissent les camerounais du fait de l’inertie de ceux qui ont la
charge des affaires publiques et je ne fais que citer à ce sujet le
Chef de l’Etat Paul BIYA lui-même lors de son discours du 30 juin 2009
.
Je dénonce le mauvais état des infrastructures camerounaises tel
que précisé dans le rapport du ministère des finances cf :Impact sur le
Budget de l’Etat de l’accord intérimaire vers l’Accord de Partenariat
Economique (APE) entre l’UE et les pays de l’Afrique centrale VOLUME I
d’Août 2008
Je rappelle ce qui est consigné
dans le DSCE( document de stratégie pour la croissance et l’emploi ).
Si mon ami et frère René Sadi l’avait lu avant de descendre à
Sangmelima, le ministre Motaze et lui n’auraient pas parlé à contre
sens. L’ amateurisme de Monsieur Réné Sadi au poste de secrétaire
général du Parti au Pouvoir me surprend . Il a paniqué et fait
descendre des hommes et des femmes dans la rue pour dénoncer un
document mis en circulation par une ONG française inconnue des français
eux-mêmes sur-dimensionnant ainsi un évènement qui aurait pu se gérer
différemment. En ce moment au lieu de faire travailler les ministres
pour le bien des camerounais, ils usent leurs souliers à se répandre
dans les villages soit disant pour susciter la rédaction des motions de
soutien à un candidat qui n’en demande pas tant . Ils se divertissent
ainsi et divertissent les camerounais.
Plutôt que de répondre sur le
fond qui porte sur la gestion calamiteuse du pays depuis 27 ans, mon
ami Réné s’insurge sur la forme de mon discours en le déformant à son
gré .
Alors je lui dis ici
« Réné, je respecte le frère et l’intellectuel que tu es mais Je suis déçu par le système de défense que tu adoptes. Il est faible et pusillanime, il manque de classe et d’élégance. Il s’agit de se remettre en question. »
« Divertir et mystifier » dis tu ?
: ce type d’insulte est ancien. L’UC ( l’union camerounaise )
l’ancêtre du RDPC, ton parti , usait et abusait déjà de cette insulte
dans les années soixante. Le mot mystifier faisait partie du
vocabulaire du parti unique quand le président Ahidjo traitait ses
adversaires politiques « d’apprentis sorciers » . C’est à Mbalmayo à
quelques encablures à vol d’oiseau de Sangmélima qu’ il déclara le 12
janvier 1964, devant des foules : « Au sujet de votre vote contre le
référendum [du 21 janvier 1960] Si les populations de Mbalmayo ou
d'ailleurs avaient voté contre cette constitution, c'est parce qu'elles
avaient à leur tête de mauvais bergers. J'ai compris qu'elles ont suivi
de bonne foi les conseils des démagogues et des jaloux. Je n'ai jamais
douté de votre sagesse. Je savais que vous finiriez par comprendre ;
que vous finiriez par rejeter les démagogues, par nous rejoindre, pour
que, fraternellement, nous bâtissions une nation unie, une nation
prospère. Quant aux autres, que vous qualifiez à tort, à mon avis, de
Démocrates - ils n'ont rien de démocrate - et que j'appelle, quant à
moi, apprentis sorciers, apprentis dictateurs, je crois que c'est leur
faire trop d'honneur que de parler longuement d'eux. Le peuple a
compris, le peuple, surtout du Nyong-et-Sanaga, a compris. Je n'ai
aucun doute à ce sujet. Depuis trois, quatre jours, je parcours ce
département, j'ai vu de mes propres yeux que le peuple a compris. (...)
Et comme je l'ai dit hier, je sais que les populations du
Nyong-et-Sanaga et d'ailleurs, avant longtemps, rejetteront
définitivement dans l'ombre, les mauvais bergers ; on n'entendra plus
parler d'eux, sauf, comme je l'ai dit ailleurs, en prison, s'ils ne
respectent pas les lois et règlements de la République. Oui ils parlent
de dictature. Pour eux, la démocratie consiste, pour les sous-préfets,
à les laisser faire des tournées de case en case et semer la
subversion. (...) Nous la combattrons toujours la subversion ; l'ordre
a été donné à tous les fonctionnaires d'autorité de combattre la
subversion d'où qu'elle vienne. (...) » .
Cher René, ton comportement à
Sangmelima l’illustre bien, on ne change pas les méthodes du Parti
unique, malgré le toilettage de surface qui fut réalisé le 23 mars 1985
à Bamenda en transformant l’UNC en RDPC . Alors de grâce René ,
débattons sur le fond et nous verrons qui de nous deux divertit le
peuple par de fausses promesses et qui le mystifie depuis 27 ans par
des déclarations fallacieuses.
Tu poses comme première question : Si l’on veut servir son pays, est-ce de l’étranger que l’on peut mieux le faire ?
Cher
René, je me suis battu pour le poste minimaliste et sans envergure de
conseiller municipal d’Elig Mfomo et le RDPC, ton parti, a tout mis en
oeuvre pour que je n’y accède pas. Je ne suis pas seul dans ce cas. De
nombreux autres camerounais qui auraient pu apporter une contribution
certaine à une localité camerounaise se sont vus écartés de la même
manière parce qu’ils n’étaient pas du RDPC. Ton parti politique
confisque le pouvoir depuis 28 ans mais vous n’azvez rien apporté aux
camerounais si ce n’est que ruine et désolation.
Ta seconde question : Est-ce à l’étranger que l’on trouvera meilleure tribune pour ce faire ?
Cher
Réné depuis que j’ai officiellement repris du service et mes activités
politiques, j’ai fait parvenir des déclarations et autres textes
politiques à « Cameroun Tribune » aucun de mes textes n’a été publié .
Mes collaborateurs à Yaoundé ont déposé des déclarations auprès de
Cameroun Tribune et de la CRTV aucune n’a été publiée ou lue.
« Camer.be » ne m’a jamais
dit non , « Cameroun-info-net » ne m’a jamais dit non, « 20mai.net » ne
m’a jamais dit non , « icicemac » ne m’a jamais dit non , « AEUD » me
publie , « Kai-walaï » me publie , « cameroun 2011 » me publie , le
journal « Le Jour » ne m’a jamais dit non , le journal « Mutations » ne
m’a jamais dit non, le journal « Repères » ne m’a jamais dit non, le
journal « Combattant » et « l’Eveil Républicain » ne m’ont jamais dit
non . Ce sont toutes des tribunes camerounaises, mêmes si certaines
sont numériques. Internet et le numérique sont aussi camerounais,
Monsieur le Ministre.
Je te rappelle ce que tu sais déjà
je suppose, on y a accès à partir du Cameroun, en d’autres termes même
en vivant sur place, au pays , cela ne changerait rien , je
continuerais à utiliser internet .
Ta troisième question : Ou est-ce à l’étranger que l’on doit aller chercher l’onction nécessaire ?»
Cher Réné, le
chef de l’Etat et toi , tu l’accompagnes lors de chacun de ses
déplacements, vous êtes en permanence à Genève ou ailleurs en Europe,
qu’est-ce-que vous cherchez à l’étranger serait-ce l’onction nécessaire
qui vous fait défaut au Cameroun ?
Bref Réné, je comprends que tu t’embrouilles. Bientôt tu ne sauras plus distinguer ta gauche de ta droite, tu ne sauras plus quel jour nous sommes et où tu te trouves.
En jargon médical on conclura que
tu es en DTS ( en Désorientation Temporo-Spatiale ). Cela signifie que
mon action politique porte ses fruits. C’est le but. Les uns après les
autres au RDPC, au fur et à mesure, nos analyses vous rendront «
malades » parce que le zeste de conscience qui vous reste vous
interpellera et vous empêchera de dormir .
René, je ne conspire pas, je ne
fais pas partie d’une conjuration. Le Parti des Démocrates Camerounais
est légal, il fait des déclarations officielles et publiques, nous ne
nous dissimulons pas et conformément à l’article 3 de la constitution
camerounaise, nous participons à l’élaboration de l’opinion
camerounaise afin de mieux la préparer au suffrage universel. Nous
sommes dans notre rôle de parti d’opposition.
Le Parti des Démocrates camerounais n’avance pas masqué sous des acronymes et des pseudonymes tels que le G11 ou le groupe Brutus qui sont tous tes camarades de parti, conspirateurs de l’intérieur, homme remplis de peur et plein de reproches.
Nous ne faisons pas de déclarations
sous le couvert de l’anonymat, nous avons la volonté et le courage
citoyens de dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas et voulons
servir d’exemples pour pousser l’immense majorité du peuple camerounais
à se lever enfin pour dire non à l’incompétence, à l’insouciance, à la
désinvolture, à l’inertie, à la gabegie, au népotisme, à l’injustice,
aux inégalités, à la bêtise , à la forfaiture, à la démission politique
et administrative quotidienne, à l’absence de créativité et
d’imagination, au mépris, à l’arrogance et j’en passe qui sont la
marque de fabrique du RDPC, parti dont tu es le secrétaire général.
Je te rappelle que le PDC a payé le lourd tribut d’un apprentissage politique au long cours sur les bancs de l’opposition. Il est temps que le RDPC aille se refonder dans l’opposition : vous avez tout foiré dans le pays.
Un large écho est à donner à ce
document intitulé DSCE. Ce document est à débattre, à commenter et à
expliquer aux camerounais. Une agitation à nulle autre pareille a suivi
la publication du rapport du CCFD. Les journaux camerounais ont donné
un large écho au document du CCFD, ONG française inconnue des français
eux-mêmes. Mais concernant le DSCE, au Parti des Démocrates Camerounais
nous sommes étonnés par le silence assourdissant qui entoure ce texte.
Monsieur BABISSAKANA est l’un des rares a avoir émis des objections sur le DSCE.
Après lecture et analyse de ce
document nous affirmons au PDC, que le devoir de toute camerounaise,
de tout camerounais, jeunes, moins jeunes est dorénavant de barrer la
route à ces hommes là. Il s’agit désormais de mettre le RDPC hors
d’état de nuire aux camerounais et à la nation camerounaise toute
entière.
Le RDPC est une formation politique issue de l’époque des
partis uniques, il est par définition antidémocratique, autocratique
et fondamentalement conservateur. Ce parti politique ne peut plus
impulser le progrès, il est incapable de restaurer l’espoir et de
régénérer la confiance, liants de base, entre un gouvernement qui veut
réussir et son peuple.
Ces hommes qui se désignent
eux-mêmes dans ce document, le DSCE, comme : « le gouvernement » , «
les autorités » et qui oublient qu’un gouvernement n’est que
l’émanation d’un parti politique démocratiquement élu par les citoyens
d’une nation, ces hommes qui oublient que le souveraineté vient du
peuple, ces hommes qui désignent les citoyens de leur pays par le
terme condescendant devenu péjoratif de « les populations » trahissent
ainsi l’idée qu’ils se font d’eux –mêmes et celle qu’ils se font de
leurs concitoyens. Arrogance, désinvolture et mépris sont les
principaux traits de caractères de ces hommes qui refusent de se
remettre en question et d’aller se refonder dans l’opposition. Le
langage est porteur des structures mêmes de la pensée, nous leur
demandons de relire Deleuze et Derrida à cet effet.
Le Parti des Démocrates Camerounais est un parti de gouvernement responsable et conscient de ses devoirs, il a participé aux gouvernements de 1957 et de 1960. Après 50 ans dans l’opposition, nous sommes prêts à relever le défi de l’alternance dans le respect des lois de la république. Résolument, nous allons envoyer le RDPC sur les bancs de l’opposition.
Politiquement et démocratiquement, dans le respect des lois de la République et avec l’aide de tous les camerounais qui participent aux mêmes analyses, Le Parti des Démocrates Camerounais va mettre le RDPC hors d’état de continuer à nuire aux Camerounais.
Louis Tobie MBIDA
Président du Parti des démocrates Camerounais
30 janvier 2010