Le gouvernement camerounais doit se mettre du côté de l'histoire!
Alors
que le Président Biya prête son énième serment à la tête du Cameroun,
c'est le régime tout entier que nous voulons interpeller. Le régime RDPC
a un mépris vis à vis du peuple camerounais et des forces politiques
sur le terrain! Il crée des conflits, oppose les camerounais les uns aux
autres, la ville à la campagne, la femme contre son époux, les familles
restées au pays contre les camerounais qui vivent dans d’autres pays et
qui sont pourtant les plus grands pourvoyeurs de fonds au Cameroun au
prix de nombreux sacrifices.
Il y a un véritable problème de
générations aujourd’hui au Cameroun et le Président de la République est
l’épicentre de ces problèmes. Il n’est plus capable de diriger le
Cameroun, de nous préparer à une transition. Il s’est montré incapable
de se mettre au dessus des partis politiques qu’il a contribué à créer
pour brouiller les pistes et les sentiers qui mènent à la démocratie. Il
n’est plus capable de rechercher avec son parti-Etat, l’intérêt
général.
Un président n’est pas là pour attiser les divisions !
Le gouvernement camerounais perd beaucoup en refusant d’être attentif à
ce qui se passe autour de nous. L’Etat de crise que connait notre pays
aurait dû susciter de l’espoir au sein du gouvernement pour se mettre
enfin au travail, mais ceux qui prennent la parole en son nom, prennent
la politique comme l’art du mensonge. C’est le cas des ministres de la
communication qui est aussi le porte-parole du gouvernement, du ministre
de l’enseignement supérieur qui est aussi secrétaire à la communication
du RDPC, le ministre délégué à la présidence chargé des relations avec
les Assemblées qui est aussi secrétaire général adjoint du comité
central du RDPC ! Je sais, il faudrait dépersonnaliser mon propos parce
que ce n'est pas l'affaire d'un homme mais de tout un système.
Comme
acteur politique de la nouvelle génération, je ne voudrais pas me
dicter mes réactions ou mes sorties par la peur où le vent du moment.
Les actes que nous posons comptent, notre parole compte autant que nos
actes. Voila pourquoi nous continuons à inviter le gouvernement
camerounais à se mettre du côté de l’histoire. Les cris de la jeunesse
ne sont pas des sérénades de Molière mais des cris au nom de la dignité,
de la liberté et de la justice sociale. Si le gouvernement reste sourd à
ces cris alors il faudra qu’il en tire toutes les conséquences.
Ce
n'est pas vrai que le Cameroun est un long fleuve tranquille! Bien au
contraire! Ce n'est pas vrai que le Cameroun passe à côté de son cri
face au choléra qui fauche des miliers de vies humaines. Ce n'est pas
vrai que cette foule est à côté de son cri de faim, de misère et de
révolte, elle est même proche de la haine contre son élite! Ce peuple a
tout son sang impaludé, si le pouvoir pousse loin il va le contaminer
aussi. On n'enferme pas les injustice dans de la porcelaine comme on le
fait en ce moment au Cameroun. Les filles se qualifie pour les Jeux
Olympiques et elles ne reçoivent pas leurs primes, ce qui est vrai pour
les athlètes l'est aussi pour tous les camerounais qui doivent recevoir
leur dû des pouvoirs publics. Ce n'est plus tenable et notre devoir
comme force politique est d'appeler le pouvoir et surtout le Président
de la République à y remédier.
Je m'associe à toutes les forces politiques du Cameroun qui voient en
cette prestation de serment un grand bond en arrière des institutions
de nos pays. Je m'inquiète sur la place de notre pays dans le concert
des Nations!
Dr Vincent-Sosthène FOUDA