L’officier général de Gendarmerie a vertigineusement grimpé dans l’estime de Paul Biya. Son abnégation et sa dévotion pour le travail bien fait lui ont valu l’insigne honneur de s’occuper de la sécurité rapprochée du garant des institutions républicaines.
Né le 23 juillet 1944 à Jakiri dans le Bui, entré en service le 1er janvier 1961 et promu général de Brigade depuis le 25 septembre 2001, Ivo Desancio Yenwo, le directeur de la Sécurité présidentielle avait bénéficié, après 40 ans de service, à une prorogation de 3 ans. Il n’était pas le seul officier général à profiter de cette mesure. Pas plus à la gendarmerie nationale son corps d’arme, que dans les autres démembrements de l’armée (Terre, Air, Mer) créée le 11 novembre 1959 par ordonnance n°59-57 portant organisation générale de la Défense, où on compte de nombreux autres généraux.
Il a récemment obtenu, à la faveur de la célébration du Cinquantenaire des Armées, la Croix nationale de la Valeur militaire avec citation à l’ordre de la Nation créée à l’initiative de Paul Biya, chef de l’Etat, chef des Armées. C’est à cet officier général de la Gendarmerie nationale, qui a aujourd’hui déjà dépassé l’âge limite de la fonction (60ans) que Paul Biya a confié sa sécurité rapprochée en lieu et place de ses frères du Sud comme cela avait longtemps été le cas. Originaire de la région du Nord-ouest, terreau de la contestation radicale, et fief de Ni John Fru Ndi et du Social democratic front (Sdf) le parti leader de l’opposition qui a obtenu 10,12% de suffrages lors de la dernière présidentielle, classé deuxième après le Rdpc de Paul Biya (77,989%), beaucoup dans la région natale de Paul Biya y ont vu comme erreur.
Pourtant, Ivo Desancio Yenwo a su assumer avec brio ses missions de commandement et de surveillance secrètes auprès du chef de l’Etat. Sa loyauté et sa discrétion couplées à son abnégation au travail, et surtout au service de son supérieur hiérarchique direct, ont permis à cet ancien commandant de la Légion de Gendarmerie du Sud, région natale de Paul Biya de se « fossiliser » à la direction de la Sécurité présidentielle où il n’est pas un « bleu » quand il y est nommé. Cette ascension est parfaitement méritée. Ses compagnons d’armes et autres officiers, même à leur corps défendant, reconnaissent en l’homme, un élément clé du dispositif humain qui a mis un terme au soulèvement insurrectionnel des mutins du « Mouvement J’ose » du 6 avril 1984 qui avait tenté de porter atteinte aux institutions de la République et à la vie de son garant, le chef de l’Etat.
Honneur et fidélité
Pour être rompu aux renseignements, des rumeurs au sein des cercles du pouvoir font état de ce que l’officier général, âgé de 69 ans révolus, loin d’être une sinécure, pourrait aller faire valoir ces compétences à l’étranger pour le compte de son pays, surtout au moment où celui-ci s’ouvre monde extérieur et est déterminer à aller jusqu’au bout de ses « Grandes Réalisations » et atteindre l’horizon 2035 de l’émergence Un tel florilège de réussite et un tel parcours n’auraient pu laisser personne indifférent. Ses détracteurs ont été bien forcés de le comprendre. Même ses adjoints n’y feraient que de la figuration, quoiqu’on le dise fatigué et affaibli par le poids de l’âge et de la carrière.
Cependant, pour y apporter comme un démenti, pour l’heure, il est resté seul à la Direction de la Sécurité présidentielle et attend toujours la nomination de son second. On parle d’un officier supérieur du nom de Ngah Nti pour succéder au colonel Donatien Melingui Nouma, qui a occupé les fonctions de commandant de la 1ère compagnie de protection et de sécurité à la Dsp. Son désormais ancien adjoint, a été nommé au commandement de la Brigade du Quartier général, l’unité de protection du siège des institutions.