D’après
certaines indiscrétions le major-général de brigade de l’Etat-major de
l’armée de terre et ancien commandant de l’opération Delta à Bakassi
serait pressenti pour remplacer le Général de Division Ivo Desancio à la
Direction de la sécurité présidentielle.
Le Général Ivo Desancio Yenwo souffle le chaud et le froid depuis
quelque temps à la tête de la direction de la sécurité présidentielle
(Dsp). Réputé naguère très proche du chef de l’Etat, eu égard à sa
fidélité sans faille (vis-à-vis de Paul Biya, voire des institutions
républicaines) et à ses états de service. Les relations entre le premier
Camerounais et son ange gardien attitré ne seraient plus totalement,
nous dit-on, au beau fixe. Pour cause, nos sources rapportent que
quelques proches et conseillers de l’ombre de la première dame ne
seraient plus pour qu’un non ressortissant de l’aire géographique
Béti-Bulu puisse continuer à s’occuper de la garde rapprochée de l’homme
du 06 novembre, ainsi que de celle des membres de sa famille nucléaire.
Pire encore, de nombreuses sources concordantes indiquent qu’une
short-liste des successeurs putatifs du général Ivo Desancio Yenwo, au
premier rang desquels l’on cite de façon récurrente le général de
Brigade Hippolyte Ebaka (originaire de la haute Sanaga) et l’actuel
commandant de la brigade du quartier général (BQG) le colonel Donatien
Melingui Nouma, circulerait même déjà dans certains cercles fermés du
pouvoir. En janvier dernier, lorsque pour mettre un terme à la vive
querelle de leadership qui opposait, le général de division Ivo Desancio
Yenwo à son adjoint, le président Biya avait tranché en faveur du
premier, en envoyant le second occuper la non moins prestigieuse
fonction de commandant de la brigade du quartier général. Dès lors, de
nombreuses langues s’étaient déliées en arguant que la vraie-fausse
disgrâce du colonel, n’était qu’un trompe-l’œil pour le préparer à des
fonctions futures beaucoup plus importantes.
Encore que, pour être promu au grade de général, il était nécessaire et
opportun, indique un expert des questions de sécurité, que le colonel
Melingui Nouma puisse occuper des fonctions de premier plan dans le
commandement territorial ou une troupe d’élite telle que la BQG, comme
cela est de tradition dans la grande muette. A contrario, à l’heure où
tout porte à penser que la succession du général Ivo Desancio serait
d’ores et déjà ouverte à la tête de la DSP, compte tenu de la constante
désaffection qui existe entre le natif de Nkar, dans le département du
Bui et l’épouse du président.
La quasi majorité de nos sources s’accorde sur le
fait que c’est le général Hippolyte Ebaka, major-général de
l’Etat-major de l’armée de terre et originaire de la Haute Sanaga comme
la first lady qui aurait les préférences de tous. Or, curieux que cela
puisse paraître, certaines de nos enquêtes ont laissé apparaître que
malgré les pressions de la première dame à obtenir vaille que vaille la
tête du général Ivo, Paul Biya serait jusqu’à lors resté de marbre.
Biya-Ivo : la fin ?
Par conséquent, il se susurre dans les couloirs du palais d’Etoudi que
le général Ivo serait depuis quelques temps systématiquement écarté de
toutes les missions ultra sécrètes et voyages officiels du chef de
l’Etat. Que ce soit en Turquie où le couple présidentiel a récemment
effectué une visite d’Etat, ou encore à Paris en janvier dernier, lors
de la rencontre au sommet Biya-Hollande, l’on n’a pas vu le sécurocrate
en chef du Nnom Ngui à ses côtés. Commencement de la fin ou signe des
temps ? Rien n’est non moins sûr, surtout qu’il nous a été rapporté que
des bulletins confidentiels faisant état de la santé défectueuse du
général auraient été envoyés au président, en même temps qu’un rapport
détaillée sur sa gestion de la Dsp (primes des soldats et bons de
carburant y compris).
Sinon, Paul Biya aurait-il choisi de faire fi de cet audit, tout en
réitérant sa confiance au général Ivo ou atteindrait-il alors le moment
idoine pour se séparer définitivement de son homme de main ? Les
prochains mois nous le dirons sûrement… quand on sait que Paul Biya ne
badine pas avec sa sécurité, et qu’il est très peu enclin à effectuer
des mouvements au sein de sa garde rapprochée. Les choses nous dit-on,
pourraient aller très vite, si jamais le chef suprême des forces armées
reste les bras croisés.
Excepté le fait que des mouvements d’humeur seraient en préparation au sein de l’appareil sécuritaire du président, pour préparer et exiger le départ immédiat du général Ivo (à la tête de la Dsp) accusé fallacieusement, selon ses proches, de divers détournements… il apparaît de plus en plus qu’on s’achemine peut-être vers le crépuscule d’une longue complicité entre l’homme du 06 novembre et son ange gardien.