Le français: Un héritage du colon saisi à la camerounaise
Yaoundé, 29 Avril 2013
© Denilla Alima | Le Soir
La langue de Molière est pourtant une chance qui permet de se faire entendre au-delà de nos langues maternelles. Seulement lorsqu'elle est mal parlée, elle donne du tournis et bien plus, des boules à l'estomac de ceux qui la défendent.
C'est une affaire peu recommandable, c'est une affaire bizarre, c'est chelou, le way là c'est le ndem. Voilà autant de termes ayant la même connotation. Ceux-ci sont employés au quotidien par les différentes couches de la société camerounaise. Pourtant, le français est l'une des langues officielles du Cameroun, héritage légué par le colon. Mais aujourd'hui, chaque couche de notre société s'est fabriquée son propre français. Une intrusion dans le quotidien des rappeurs, vous écouterez alors, je ya mo, c'est ma go, je ne donne pas le lait. Un tour qui vaut le détour chez les sauveteurs, vous entendrez alors j'ai le moule? Est-ce que j'en fabrique? La chose est désormais mieux partagée chez les artistes à l'instar de Lady ponce qui dans son tube à succès «Allons secouer», chante: «Est-ce que moi j'en fabrique?». Les passionnés de la langue de Molière s’attellent cependant, à la valoriser afin qu'elle continue d'acquérir une notoriété incontestable. Une ingérence anodine dans leur milieu, vous écouterez des phrases du genre: c'est le chant des cygnes, la cinquième roue d'une carrosse, faire pattes de velours. Il faut dire qu'au-delà de ces différentes catégories, l'on observe un phénomène assez particulier de nos jours, celui de l'argot qui connaît une ascension fulgurante.
Un autre fait à priori banal, mais à fortiori agaçant, l'on vous présente un jeune homme ou une jeune fille titulaire d'un diplôme de 'l'enseignement supérieur. Au premier dialogue avec celui-ci ou celle-ci, vous serez ahuri de l'entendre dire: le plus pire, arrête lui. Cela, non pas parce qu'il s'agit d'un lapsus, mais parce que grâce à la répétition des mêmes bévues, l'on comprend que c'est un fait réel qui mérite qu'on s'y attarde un temps soit peu. Car, ces phrases sont monnaie courante. Il faut donc comprendre que l'on est sorti de la grande époque du latin qui permettait autrefois aux élèves, étudiants et autres, de mieux comprendre le français. Résultat des courses, nombreux sont ceux qui sortent des Universités, nantis des diplômes, mais incapables d'aligner trois phrases sans faire une entorse à la langue de Molière. Au bout du by Text-Enhance">compte, le français est une chance, mais une chance saisie à la camerounaise. C'est une chance qui permet de se faire entendre, mais qui à la camerounaise donne du tournis, bien plus, des boules à l'estomac de ceux qui défendent la belle langue française.
© Denilla Alima | Le Soir
La langue de Molière est pourtant une chance qui permet de se faire entendre au-delà de nos langues maternelles. Seulement lorsqu'elle est mal parlée, elle donne du tournis et bien plus, des boules à l'estomac de ceux qui la défendent.
C'est une affaire peu recommandable, c'est une affaire bizarre, c'est chelou, le way là c'est le ndem. Voilà autant de termes ayant la même connotation. Ceux-ci sont employés au quotidien par les différentes couches de la société camerounaise. Pourtant, le français est l'une des langues officielles du Cameroun, héritage légué par le colon. Mais aujourd'hui, chaque couche de notre société s'est fabriquée son propre français. Une intrusion dans le quotidien des rappeurs, vous écouterez alors, je ya mo, c'est ma go, je ne donne pas le lait. Un tour qui vaut le détour chez les sauveteurs, vous entendrez alors j'ai le moule? Est-ce que j'en fabrique? La chose est désormais mieux partagée chez les artistes à l'instar de Lady ponce qui dans son tube à succès «Allons secouer», chante: «Est-ce que moi j'en fabrique?». Les passionnés de la langue de Molière s’attellent cependant, à la valoriser afin qu'elle continue d'acquérir une notoriété incontestable. Une ingérence anodine dans leur milieu, vous écouterez des phrases du genre: c'est le chant des cygnes, la cinquième roue d'une carrosse, faire pattes de velours. Il faut dire qu'au-delà de ces différentes catégories, l'on observe un phénomène assez particulier de nos jours, celui de l'argot qui connaît une ascension fulgurante.
Un autre fait à priori banal, mais à fortiori agaçant, l'on vous présente un jeune homme ou une jeune fille titulaire d'un diplôme de 'l'enseignement supérieur. Au premier dialogue avec celui-ci ou celle-ci, vous serez ahuri de l'entendre dire: le plus pire, arrête lui. Cela, non pas parce qu'il s'agit d'un lapsus, mais parce que grâce à la répétition des mêmes bévues, l'on comprend que c'est un fait réel qui mérite qu'on s'y attarde un temps soit peu. Car, ces phrases sont monnaie courante. Il faut donc comprendre que l'on est sorti de la grande époque du latin qui permettait autrefois aux élèves, étudiants et autres, de mieux comprendre le français. Résultat des courses, nombreux sont ceux qui sortent des Universités, nantis des diplômes, mais incapables d'aligner trois phrases sans faire une entorse à la langue de Molière. Au bout du by Text-Enhance">compte, le français est une chance, mais une chance saisie à la camerounaise. C'est une chance qui permet de se faire entendre, mais qui à la camerounaise donne du tournis, bien plus, des boules à l'estomac de ceux qui défendent la belle langue française.