Le domicile de l'ambassadeur Biti Allou Wanyou saccagé
C’est
un homme sérieusement meurtri, mais toujours courageux que Le Messager a
eu au téléphone hier. Invité à se prononcer sur ce qui se passe
actuellement dans son pays, avec entre autre la prise de Yamoussoukro,
la capitale politique de la Côte d’Ivoire et de certaines villes de
l’Ouest par les rebelles pro Ouattara, puis l’entrée dans la ville
d’Abidjan par les mêmes rebelles, l’ambassadeur de Côte d’ivoire au
Cameroun s’est montré comme d’habitude réservé : “ C’est triste
ce qui se passe. Il faut prier Dieu parce que ce que les rebelles font
est abominable. Il y a de nombreux massacres et de tuerie à l’Ouest. Il y
a une situation de crise. Depuis le président Laurent Gbagbo a été qui a
élu et proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle, a toujours
privilégié le dialogue. Au lieu de suivre cette voie, monsieur Alassane
Ouattara et ses rebelles ont décidé de faire la guerre avec l’appui de
l’Onuci et de la France. C ’est bien dommage ”.
Interrogé par Le Messager sur la situation exacte dans l’Ouest où il
est originaire, Biti Allou Wanyou Eugène dit avoir de mauvaise nouvelles
: “ J’ai été appelé d’Abidjan par des amis. Ceux-ci m’ont fait
savoir que ma maison dans mon village situé dans l’arrondissement de
Bayota, département de Gagnoa qui est aussi d’ailleurs le département
d’origine du chef de l’Etat a été pillé. J’avais là une maison de
commerce qui a été saccagée par les rebelles. A Gagnoa, les mêmes
rebelles de Ouattara ont pillé ma maison et tout pris. Ils ont brutalisé
mes frères sous le prétexte que je suis un pro Gbagbo. Je trouve cela
grave et désolant. Je suis à l’étranger et voila les nouvelles qui me
parviennent de chez moi. Qu’est ce que vous voulez que je pense ? Voila
pourquoi es guerres ne finissent pas en Afrique... Et c’est bien dommage
”, a indiqué, la voix pleine d’émotion, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun.
Sur
le terrain hier aux dernières nouvelles, nous avons appris des sources
présentes à Abidjan que après des combats qui ont tournés ces dernières
heures à l’avantage du camp Gbagbo celui-ci a décidé à résister jusqu’au
bout, la France a fait débarquer deux milles légionnaires et des armes
pour, dit-on, renforcer l’Opération Licorne. Mais n’est-ce pas des
hommes pour s’attaquer directement à Laurent Gbagbo si l’on s’en tient
aux déclarations de Alain Juppé, ministre français des Affaires
étrangères qui disait hier matin que “Laurent Gbagbo vit ses dernières
heures de président ” ?