Le
comédien Tchami Serges, connu sous le nom d’artiste de Fingon tralala
est dans tous ses Etats. Lorsqu’il nous joint au téléphone depuis
l’Europe ou il se trouve en tournée ce Samedi saint, il est sérieux. Sa
voix est tremblotante : des individus ont promis de lui faire la peau.
Désormais, il a peur pour sa vie. Et pour cause, il a été informé
vendredi dernier aux environs de 17 heures par sa mère que des gros bras
ont fait irruption dans son domicile au quartier Ndogpassi Village.
Il était environ 15 heures. Venus à bord d’un taxi et une moto, ils
étaient au nombre de Quatre, tous des gaillards. Apres avoir tenu en
respect sa mère, son frère sa sœur ; pas de communication avec
l’extérieur, il ont passés la maison au peigne fin. De fond en comble,
ils ont fouillés les coins et recoins mettant tout sens dessus dessous.
Manifestement en mission commandée et furieux de n’avoir rien trouvé,
ils ont brutalisé les trois membres de famille de l’artiste. Son frère
et sa sœur présentent des traces de torture. Quant à sa mère, elle a été
admise pour soins dans un établissement hospitalier de la ville. Au
moment ou nous arrivions sur les lieux, la maison était désertée par la
famille.
Victime de son engagement artistique.
Que cherchaient donc ces agresseurs qui après leur forfait sont repartis comme ils sont venus sans rien emporter ? Ils ont intimé l’ordre aux parents du comédien de leur remettre l’original de la dernière maquette que l’artiste s’apprête à mettre sur le marché. Cette maquette qui aurait été piraté se trouverait en circulation. Les fins limiers (de la police ?) qui cherchent à tous les prix à mettre la main sur l’œuvre qui semble t il dérange l’establishment en place utilisent tous les moyens ; une formule qui est connue dans ces milieux. Au fait, de quoi parle Fingon Tralala dans cette maquette ? C’est l’artiste lui-même qui répond « Je dénonce les pratiques en cours au Cameroun telle que la corruption, la perversion, les délestages répétés » En tout état de cause, l’artiste peint une société Camerounaise en proie à des maux qui sont connus de tous et décriés tous les jours. Cela dit, à quoi vaut l’acharnement dont est victime Fingon et sa famille ? L’artiste ne reconnait pas d’ennemis, ni d’intercédant susceptibles de nuire à sa carrière ou à son intégrité ni dans le milieu des comédiens ou il exerce, ni au sein de sa famille. Toute porte à croire que l’artiste qui sort de l’humour plate pour poser les problèmes de la société fait déjà mal. Un engagement qui lui coute cher. C’est pourquoi « Ils ont saccagé ma maison » dira t il avec un zeste d’humour. Malgré les menaces, Fingon ne compte pas baisser les bras.