Le
choléra qui s'est déclaré au Cameroun en mai 2010 a tué 742 personnes
en plus de dix mois, touchant huit des dix régions du pays, selon un
bilan officiel présenté mardi à Yaoundé par le ministre de la Santé,
André Mama Fouda.
Le dernier bilan d'octobre 2010 faisait état de 559 victimes.
"Au cours de l'année 2010, notre pays a enregistré 10.759 cas dont 10.102 ont été traités et guéris. Nous avons malheureusement déploré 657 décès, soit un taux de létalité de 6,1%", a affirmé M. Mama Fouda, lors d'une conférence de presse.
"Pour cette année 2011, à la date du 21 mars, nous constatons déjà 2.052 cas", dont "85 décès", a-t-il ajouté.
En 2011, "huit régions sont touchées à des degrés divers", a-t-il poursuivi, soulignant que la région du Littoral ayant pour capitale Douala, principale ville du pays, est la plus affectée.
"Cette épidémie est plus présente dans les villes que dans les villages", a-t-il relevé. Selon lui, "la proximité des puits et des latrines dans les villes semble être un facteur favorisant".
"Une étude menée par le Centre Pasteur (notamment) sur 50 puits des quartiers populaires de Yaoundé et Douala a montré que 100% des eaux de puits sont impropres à la consommation du fait de leur contamination fécale", avait affirmé M. Mama Fouda en octobre 2010. Il avait ajouté qu'il en était de même des eaux conditionnées dans de petits sachets et commercialisées dans les deux villes et dont la vente est généralisée.
Le choléra est aussi présent à Yaoundé, confrontée depuis plusieurs mois à une pénurie d'eau courante. La ville fait en outre face à de nombreux problèmes d'insalubrité. Une rue y a même était rebaptisée "carrefour caca", en référence aux déchets fécaux qui s'y retrouvent en plein-air.
Le premier cas de choléra a été détecté dans l'Extrême-nord le 6 mai, selon le ministère de la Santé. Les autorités sanitaires avaient reconnu que le manque d'accès à l'eau et à l'assainissement faisaient partie des facteurs de propagation de la maladie dans le nord du pays. Cette épidémie est la plus grave de cette dernière décennie au Cameroun.