les scénarii ivoirien, malien et centrafricain sont en passe de se reproduire en ce moment au Cameroun. Comme ce fut le cas dans ces pays frères, et ce nonobstant les dénégations de sa mission diplomatique à Yaoundé il y a environ deux semaines, le doigt accusateur est pointé sur la France, pays dont de nombreux indices démontrent qu’il en serait le principal instigateur, autrement dit, le principal donneur d'ordre. la France n’est-elle pas réputée pour son habitude de se jeter sur la première proie facile en Afrique chaque fois qu'elle traverse une grave crise –politique ou économique-(Cf l’invasion de l’Algérie en 1830 et l’agression de la libye suivie de l’assassinat de Kadhafi en 2010).
Sous le prétexte Boko Haram, se cacherait ainsi une rébellion armée, que nous avons avisée dans l’une de nos éditions l’année dernière, quand nous signalions dans nos colonnes la présence sur notre sol des centres de formation des milices armées. Cette dénonciation avait heureusement permis en son temps aux services compétents d'étouffer dans l'oeuf ces projets menés par des onG dont une certaine dénommée "Justice pour tous", aux états de service et de sévices impressionnants, notamment en Côte d'ivoire où elle aurait contribué à la prise du pouvoir par le duo Alassane Dramane ouattara- Guillaume Kigbafori Sorro.
Il est peut-être difficile de prendre pour argent comptant les dénégations du mouvement terroriste nigérian qui dit ne pas être impliqué dans les attaques perpétrées en son nom sur le territoire camerounais. Mais à bien scruter la situation, il semble de plus en probable que la nébuleuse nigériane Boko Haram n’opère pas en territoire camerounais, mais qu’il existe bien un « Boko haram » (les guillemets sont de rigueur) cache-sexe, derrière lequel se cacheraint des Camerounais à la solde d’une puissance occidentale impérialiste pour déstabiliser le Cameroun, renverser le régime au pouvoir et s’approprier ledit pouvoir.
Comme il y a quelques années en Côte d’Ivoire et en Libye, c’est la France qui est de nouveau pointée du doigt au Cameroun. Et manifestement à raison. Et ce n’est pas l’opposant Bertrand Teyou (auteur du livre "l’Antécode Biya" et d’un énorme pamphlet sur la première dame, plusieurs fois arrêté par les forces de sécurité et condamné par la justice pour ses outrages au chef de l’État), dont on connaît l’activisme à l’étranger contre le chef de l’État qui nous démentirait, lui qui a commis après l’agression de Kolofata il y a deux mois, une tribune à propos sur les réseaux, intitulée “Boko Haram ou escroquerie politique?”.
Bertrand Teyou décryptait dans les termes suivants, la connexion mafieuse entre la France et cette rébellion camerounaise abusivement appellée ici Boko Haram : “Tout le monde sait que Boko Haram Cameroun est constitué de nos soldats révoltés par l’embourgeoisement sauvage de la hiérarchie militaire. Ces révoltés sont connus, craints ou choyés. La France qui intervient au Cameroun ne fait que surfer sur cette poudrière pour vendre sa terreur diplomatique et légitimer sa présence militaire en Afrique. Le dirigeant africain qui ose s’opposer à cet impérialisme de la France est « abattu », c’est précisément le terme utilisé pour mettre en garde certains présidents africains car sachez qu’en très haut lieu des décisions politiques, la diplomatie est remplacée par le gangstérisme d’État”
Auparavant, il aura pris soin de révéler: “En 2008, les derniers patriotes de la grande muette tirent la sonnette d’alarme après les massacres de Bakassi et adressent au Chef suprême des Armées une correspondance confidentielle où ils font un état des lieux édifiant de la situation et proposent des réformes urgentes. Sonné par la teneur des révélations, Biya prend le dossier en main et décide d’agir, mais cet élan patriotique sera stoppé net par des conseillers français, parmi lesquels l’ex-condamné de justice Alain Juppé, qui interviennent et préconisent une solution apaisée, car aller au bout de l’action de réforme allait mettre en lumière la responsabilité assassine de la France.
C’est ainsi qu’après ces recommandations françaises, nos derniers patriotes qui souhaitaient le progrès du Cameroun seront soit assassinés, portés disparus ou affectés disciplinairement pour les plus chanceux”. Même au Nigeria, où se trouve sa base opérationnelle, la secte islamiste Boko Haram n’attaque pas avec la même régularité qu’au Cameroun où elle est pourtant mangée à toutes les sauces, à la suite de chaque agression armée dont le Cameroun est victime, notamment dans la partie septentrionale du pays, où l’on tente de faire gober à l’opinion publique que le terrible Bataillon d’Intervention Rapide qui a mis hors d’état de nuire les fameux coupeurs de routes existant depuis des décennies, connaissant parfaitement le théâtre de leurs opérations de brigandage et ayant la particularité pour certains d’être invulnérables aux balles, et neutralisé à distance l’insurrection qui se préparait au Cameroun en vue d’empêcher la révision de la Constitution, serait incapable de faire face à des terroristes qui n’ont vraiment en tout et en toute potentialité que leur audace quand ils font irruption au Cameroun.
La couleuvre était déjà difficile à avaler quand la secte nigériane s’est signalée en démentant toute implication dans l’attaque de Kolofata fin juillet dernier, qui s’est soldée par plus d’une dizaine de morts dont des militaires camerounais et quelques civils, ainsi que des enlèvements dont celui de l’épouse du Vice-Premier ministre Amadou Ali, qui a même perdu son frère cadet dans le cadre de cette agression. On en était encore à épiloguer sur cette curieuse façon de procéder de Boko Haram qui ne revendique plus ses actions, alors que c’est justement cette revendication qui permet à tout mouvement terroriste de s’affirmer ou, sinon de percevoir la rançon, du moins d’obtenir une réponse favorable à leurs exigences, que survient une autre attaque, toujours dans la région de l’Extrême- Nord, mais cette fois-ci dans le village Zigagué situé entre Waza et Babanga. Nous sommes là en début d’après-midi du 06 août 2014, soit quatre jours après la réaffirmation par le chef de l’État de la détermination du Cameroun d’anéantir Boko Haram.
Bilan, un enfant enlevé et des véhicules emportés par les ravisseurs, un militaire et un policier ainsi que six civils tués par les assaillants, qui, bien sûr, ont perdu certains de leurs éléments dans l’affrontement qui les a opposés aux héroïques forces de défense et de sécurités de notre pays. Une fois de plus, cette agression n’a pas été revendiquée par Boko Haram, le souffredouleur habituel. Et du coup, on se souvient qu’en dehors de l’enlèvement de la famille Moulin-Fournier l’année dernière qui fut revendiquée par Boko Haram, les autres enlèvements accompagnés parfois de massacres (celui du prêtre Georges Vandenbeusch, ceux des trois religieux de Tcheré ou des 10 ouvriers chinois à Waza où 20 tonnes d'explosifs et 12 000 têtes allumeuses avaient été aussi emportés par les assaillants venus dans des véhicules blindés, ne l’ont pas été).
Bien plus, la dernière –et très récente- fois que le leader de Boko Haram Abubakar Shekau, alias Imam Bu Muhammad Ibn Muhammad Abubakar Ash Shekawi a évoqué le Cameroun, c’était pour dire que son organisation n’avait rien contre le Cameroun, ne participait à aucune entreprise de nature à semer le trouble au Cameroun, et ne souhaitait pas voir le Cameroun s’engager dans quelque guerre que ce soit contre Boko Haram. Un souhait sur fond de mise en garde, puisqu’il fait valoir entre les lignes que toute posture du Cameroun contraire à ce souhait pourrait attirer des représailles sur notre pays de la part du mouvement islamiste: : «Enfin, vous les Camerounais, nous ne vous avons pas attaqués, ne nous attaquez pas non plus. Si vous nous attaquez, […] nous n’avons pas peur de qui que soit, où qu’il soit. Partout dans le monde entier, nous allons combattre».
Attention, le danger français plane !
Rapprochement fait avec l’insistance de la France en début d’année de voir le Cameroun se faire aider par l’armée hexagonale pour cause d’éradication du phénomène Boko Haram au Cameroun, laquelle insistance fut longuement et en vain soutenue par le président tchadien Idriss Deby Itno qui a fait des pieds et des mains pour que Paul Biya accepte que l’armée française établisse pour ce faire une base militaire qui ne dit pas son nom au Cameroun, rapprochement fait aussi avec la tentative de la même France l’année dernière d’établir une de ses bases militaire à Ngaoundéré sous prétexte de vouloir en faire une base arrière pour son intervention en République Centrafricaine, une tentative qui échoua lamentablement grâce à la forte levée des boucliers des patriotes camerounais, rapprochement fait également avec le fort sentiment anti français qui a cours au Cameroun depuis que la France a entrepris d’exercer des pressions sur le Cameroun dont elle critique en termes à peine voilées le régime politique pour faire libérer un auteur de détournements de deniers publics qui s’est découvert sur le tard la nationalité française, il est clair que la France qui ne s’embarrasse même plus des us et coutumes diplomatiques pour dérouler le tapis rouge à des gens qui ne portent pas dans leur coeur le régime du président Biya, à l’instar de l’ancien prisonnier pour délit de droit commun Michel Thierry Atangana, a décidé de passer à la vitesse supérieure en sponsorisant des attaques armées au Cameroun qu’on fait vite de mettre sur le dos de Boko Haram, qui - sans que nous prenions la défense d’un mouvement terroriste qui tue et blesse des milliers de personnes au Nigeria au nom d’un Dieu dont ils sont loin d’être les serviteurs - a décidément bon dos.
Toutes choses qui se trament sous le silence coupable des ONG, des partis politiques et d'autres acteurs de la société civile face à cette agression dont le Cameroun est victime avec la complicité de certains de ses fils qui ont pour unique programme politique la cession de nos ressources naturelles comme c'est le cas en Côte d'Ivoire à nos ancêtres les gaulois, contre leur accession au pouvoir, quel que soit le poids des souffrance que devra endurer le peuple camerounais. Jusqu’ici, et il faut le noter, le Rdpc dont le leader est également le président de la République, a pris position, en dénonçant, comme c’était le cas à Obala le 31 août 2014, « toute tentative de déstabilisation des institutions politiques nationales, de la part des puissances étrangères, à travers des complicités actives ou passives avec les auteurs des opérations criminelles de la secte Boko Haram au Cameroun, pour des desseins inavoués, néanmoins manifestes et funestes ». Une dénonciation qui ne manque pas de fondement, dans la mesure où ces derniers temps, une quantité importante de matériels militaires français arrive au Cameroun. En transit pour la RCA ou pour nous aider à lutter contre Boko Haram, alors que le Cameroun n’est pas demandeur.
A posteriori, ce n’est pas bon présage, non seulement au regard des bruits de bottes perçus çà et là, mais aussi des informations qui nous parviennent et dont la plus récente est celle publiée par la journaliste Fanny Pigeaud D’ailleurs, quelques jours avant la sonnette d’alarme d’Obala, sous la plume de Fanny Pigeaud, ex-correspondante au Cameroun, de l'Afp, du Quotidien français Libération et auteure de « Au Cameroun de Paul Biya», le site d'informations français Mediapart –qui avait révélé le financement en 2007 de la campagne électorale victorieuse de Nicolas Sarkozy par sa future victime Mouammar Kadhafi, révélait que derrière les violences armées et attaques qui se développent dans le nord du pays et qui sont systématiquement attribuées par le pouvoir camerounais aux islamistes de Boko Haram, se cache une rébellion montée par d'anciens ministres et ex-dignitaires du régime qui veulent en finir avec Paul Biya. Au passage, la dépêche de Mediapart mentionne le rôle de la France dans cette rébellion, accusant même le pays de François Hollande de cautionner la filière camerounaise de Boko Haram. Du coup, même les mièvres dénégations de la mission diplomatique hexagonale à Yaoundé ont de la peine à convaincre, sinon du contraire, du moins de la bonne foi de la France.