Le Cameroun adopte un code électoral contesté
YAOUNDE — 14 AVRIL 2012
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L'Assemblée nationale du Cameroun a adopté un nouveau code électoral contesté par l'opposition, prévoyant notamment la biométrie et la hausse des cautions pour être candidat aux différentes élections.
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L'Assemblée nationale du Cameroun a adopté un nouveau code électoral contesté par l'opposition, prévoyant notamment la biométrie et la hausse des cautions pour être candidat aux différentes élections.
Ce code est présenté par le
gouvernement comme "regroupant dans un texte unique et cohérent les
règles régissant toutes les élections". Il prévoit notamment la
biométrie (empreintes digitales) lors de l'inscription des électeurs sur
les listes électorales, un processus devant éviter la fraude et réclamé
par l'opposition.
Toutefois, l'opposition et la société civile dénoncent "un assemblage" de textes sans changements majeurs, selon la presse. L'opposition était hostile au code notamment en raison de la hausse des cautions demandés aux candidats pour chaque scrutin. La caution financière pour participer à la présidentielle est multipliée par six, s'établissant désormais à 30.000 millions de FCFA (46.000 euros). Celle pour les législatives passe de 500.000 FCFA (76O euros) à 3 millions de FCFA (4.500 euros), celle pour être candidat conseiller municipal passe de 25 à 50.000 FCFA (de 38 à 76 euros). Jean-Jacques Ekindi, député du Mouvement progressiste (MP, opposition) et candidat à la présidentielle 2011, a estimé que les députés du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RPDC, le parti du président Paul Biya au pouvoir, 153 des 180 sièges) "ont voté une très, très mauvaise loi" vendredi. "Le SDF (Social democratic front, principal parti d'opposition), l'UDC (Union démocratique du Cameroun, opposition) sont sortis (de la salle) avant les débats", a-t-il précisé à l'AFP. "Le MP et l'UNDP (Union nationale pour la démocratie et le progrès, parti allié au RPDC) sont sortis avant le vote". L'opposition réclamait notamment un scrutin présidentiel à deux tours et un bulletin de vote unique, revendications non prises en compte. Les législatives qui devaient se tenir en 2012 auront lieu au plus tôt en 2013, le mandat des députés ayant été prorogé d'au moins six mois avec l'accord de l'opposition. Les élections donnent systématiquement lieu à des contestations. Lors de son investiture en novembre, M. Biya, 79 ans, au pouvoir depuis 30 ans, avait clamé sa "volonté de perfectionner sans répit" le système électoral. |
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