Le Cameroun à l’heure du boom du téléphone mobile
Le Cameroun à l’heure du boom du téléphone mobile
(Les Afriques 10/01/2011)
Le téléphone s’est beaucoup démocratisé au Cameroun ces dix dernières années. Le nombre d’abonnés est passé de cinq mille personnes à plus de huit millions actuellement. Ce chiffre pourrait doubler au cours des cinq prochaines années d’après des études fiables.
Les coûts de communication restent encore élevés, en moyenne 100 francs CFA la minute de communication chez les deux opérateurs privés.
Environ neuf millions d’utilisateurs de téléphone au Cameroun sur une population de vingt millions d’habitants. En valeur absolue, cela représente 45% de la population du pays. Des chiffres certes en deçà de la moyenne, mais qui laissent transparaître une évolution rapide du téléphone, en l’occurrence le portable, qui s’est considérablement démocratisé, devenant au cours de la dernière décennie un objet de grande consommation. C’est dire que la libéralisation intervenue dans le secteur des télécommunications il y a une douzaine d’années a apporté une plus-value à l’économie nationale.
Création d’emplois
Au Cameroun, le développement des télécommunications en général et du téléphone portable en particulier est très significatif, puisque les techniques de l’information et de la communication (TIC), avec 14% de taux de croissance annuelle, enregistrent la plus forte progression en tant que moteur de croissance et de valeur ajoutée du pays, juste après le pétrole. En d’autres termes, l’arrivée des opérateurs téléphoniques privés n’a pas seulement bousculé les habitudes culturelles, mais également contribué à l’essor économique du pays, aussi bien pour ce qui est des recettes fiscales engrangées par l’Etat que la création d’emplois, où la main d’œuvre locale représente près de 95% des effectifs du secteur.
Sur la base de quelques données significatives, les deux principaux opérateurs privés de télécommunications, en l’occurrence la firme sud-africaine Mobile Telephon network (MTN) et la multinationale franco-britannique Orange, contrôlent 80% des parts de marché.
De 1999 à 2009, elles ont payé à l’Etat, en termes d’impôts et de taxes diverses, près de 85 milliards FCFA. Par ailleurs, à l’instar des autres opérateurs du téléphone, ces deux firmes ont l’obligation de contribuer au Fonds spécial des télécommunications à hauteur de 2% de leur chiffre d’affaires annuel. C’est ainsi que leur contribution jusqu’en 2009 se chiffre à 23,5 milliards FCFA.
Valeur ajoutée
La couverture nationale de la téléphonie mobile tourne actuellement autour de 50%, ce qui laisse transparaître une évolution appréciable, bien que la marge de progression soit encore grande par rapport aux potentialités de développement et aux attentes des consommateurs. De 5000 abonnés au téléphone mobile au Cameroun il y a dix ans, l’on dénombre actuellement plus de 8 000 000 d’abonnés. A ces chiffres s’ajoutent 100 000 abonnés au téléphone fixe et 250 000 abonnés au réseau Citiphones, de l’opérateur public Cameroon télécommunications (CAMTEL). Soit au total une clientèle de 8,5 millions pour les trois opérateurs.
On annonce pour bientôt l’arrivée de deux nouveaux opérateurs, ce qui élargira considérablement la taille du marché. Cela va sans dire que l’arrivée de ces opérateurs apportera une réponse idoine à la situation du duopole actuel, dont certains analystes estiment qu’il ne favorise pas un développement harmonieux du téléphone. Et pour cause, les coûts de communication restent encore élevés, en moyenne 100 francs CFA la minute de communication chez les deux opérateurs privés. Un tarif qui peut se révéler prohibitif pour des milliers d’abonnés, dans un pays dont le SMIG (salaire moyen interprofessionnel garanti) est de 28 500 FCFA.
Par ailleurs, le taux de pénétration de l’internet, qui était de 0,01% il y a cinq ans, a connu une évolution sensible, puisqu’il est actuellement de 4%.
La construction de la fibre optique et le choix de la ville de Douala pour abriter l’une des bases du satellite africain constituent des atouts pour le développement des télécommunications au Cameroun, aussi bien pour accroître le débit que pour la promotion des autres TIC.
Depuis quelque temps, le gouvernement camerounais, avec l’appui des partenaires au développement, a entrepris la construction de centres de télécommunications communautaires, dont 120 seront construits en 2011, notamment dans les zones périphériques, en vue de promouvoir les techniques de l’information et de la communication à travers le pays et de répondre à une demande sans cesse croissante.
Achille Mbog Pibasso, Douala
(Les Afriques 10/01/2011)
Le téléphone s’est beaucoup démocratisé au Cameroun ces dix dernières années. Le nombre d’abonnés est passé de cinq mille personnes à plus de huit millions actuellement. Ce chiffre pourrait doubler au cours des cinq prochaines années d’après des études fiables.
Les coûts de communication restent encore élevés, en moyenne 100 francs CFA la minute de communication chez les deux opérateurs privés.
Environ neuf millions d’utilisateurs de téléphone au Cameroun sur une population de vingt millions d’habitants. En valeur absolue, cela représente 45% de la population du pays. Des chiffres certes en deçà de la moyenne, mais qui laissent transparaître une évolution rapide du téléphone, en l’occurrence le portable, qui s’est considérablement démocratisé, devenant au cours de la dernière décennie un objet de grande consommation. C’est dire que la libéralisation intervenue dans le secteur des télécommunications il y a une douzaine d’années a apporté une plus-value à l’économie nationale.
Création d’emplois
Au Cameroun, le développement des télécommunications en général et du téléphone portable en particulier est très significatif, puisque les techniques de l’information et de la communication (TIC), avec 14% de taux de croissance annuelle, enregistrent la plus forte progression en tant que moteur de croissance et de valeur ajoutée du pays, juste après le pétrole. En d’autres termes, l’arrivée des opérateurs téléphoniques privés n’a pas seulement bousculé les habitudes culturelles, mais également contribué à l’essor économique du pays, aussi bien pour ce qui est des recettes fiscales engrangées par l’Etat que la création d’emplois, où la main d’œuvre locale représente près de 95% des effectifs du secteur.
Sur la base de quelques données significatives, les deux principaux opérateurs privés de télécommunications, en l’occurrence la firme sud-africaine Mobile Telephon network (MTN) et la multinationale franco-britannique Orange, contrôlent 80% des parts de marché.
De 1999 à 2009, elles ont payé à l’Etat, en termes d’impôts et de taxes diverses, près de 85 milliards FCFA. Par ailleurs, à l’instar des autres opérateurs du téléphone, ces deux firmes ont l’obligation de contribuer au Fonds spécial des télécommunications à hauteur de 2% de leur chiffre d’affaires annuel. C’est ainsi que leur contribution jusqu’en 2009 se chiffre à 23,5 milliards FCFA.
Valeur ajoutée
La couverture nationale de la téléphonie mobile tourne actuellement autour de 50%, ce qui laisse transparaître une évolution appréciable, bien que la marge de progression soit encore grande par rapport aux potentialités de développement et aux attentes des consommateurs. De 5000 abonnés au téléphone mobile au Cameroun il y a dix ans, l’on dénombre actuellement plus de 8 000 000 d’abonnés. A ces chiffres s’ajoutent 100 000 abonnés au téléphone fixe et 250 000 abonnés au réseau Citiphones, de l’opérateur public Cameroon télécommunications (CAMTEL). Soit au total une clientèle de 8,5 millions pour les trois opérateurs.
On annonce pour bientôt l’arrivée de deux nouveaux opérateurs, ce qui élargira considérablement la taille du marché. Cela va sans dire que l’arrivée de ces opérateurs apportera une réponse idoine à la situation du duopole actuel, dont certains analystes estiment qu’il ne favorise pas un développement harmonieux du téléphone. Et pour cause, les coûts de communication restent encore élevés, en moyenne 100 francs CFA la minute de communication chez les deux opérateurs privés. Un tarif qui peut se révéler prohibitif pour des milliers d’abonnés, dans un pays dont le SMIG (salaire moyen interprofessionnel garanti) est de 28 500 FCFA.
Par ailleurs, le taux de pénétration de l’internet, qui était de 0,01% il y a cinq ans, a connu une évolution sensible, puisqu’il est actuellement de 4%.
La construction de la fibre optique et le choix de la ville de Douala pour abriter l’une des bases du satellite africain constituent des atouts pour le développement des télécommunications au Cameroun, aussi bien pour accroître le débit que pour la promotion des autres TIC.
Depuis quelque temps, le gouvernement camerounais, avec l’appui des partenaires au développement, a entrepris la construction de centres de télécommunications communautaires, dont 120 seront construits en 2011, notamment dans les zones périphériques, en vue de promouvoir les techniques de l’information et de la communication à travers le pays et de répondre à une demande sans cesse croissante.
Achille Mbog Pibasso, Douala
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