Le Cameroun à l’assaut du string d’émancipation ! :: CAMEROON
Pas moins de 4 (quatres) ministres de la République se sont réunis ce mardi autour du Professeur Marie Thérèse OBAMA ABENA ONDOA au Club Municipal à l'hôtel de ville de Yaoundé afin de plancher sur la tenue vestimentaire de la femme camerounaise en général et de la jeune fille en particulier. Madame la Ministre a su trouver les mots justes pour rendre le thème de sa réflexion agréable mais surtout lui donner une tenue vestimentaire scientifique : « La jeune fille aujourd'hui sous les prétextes de la mondialisation s'offre en spectacle par son comportement vestimentaire ce qui l'expose aux viols, grossesses précoces...il est donc question pour nous de lancer une grande croisade contre les comportements déviants ».
Ce propos liminaire résume à lui tout seul la teneur de tous les exposés ayant meublé la journée organisée par le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille. Elle a parlé sans sourciller certaine de son bon droit et surtout de la clarté de ses dessous qui ne souffrent d’aucun string. Pour la ministre qui aurait dû faire faire une étude sur l’hyper sexualisation de la jeunesse mondiale, il aurait été plus facile alors de réorienter ses conclusions mais que non ! Le string d’émancipation a été présenté comme le miel qui attire les abeilles violeuses, le phallus qui met enceinte les mineurs ! Mais dans ce débat BCBG les vraies porteuses de la ficelle n’ont pas été conviées. N’aurait-il pas été plus féminin et plus maternel pour ne pas dire familial d’ouvrir le débat ? D’inviter les uns et les autres à libérer la parole pour que les choses se disent pour une psychanalyse collective de la sexualité qui fait que des adultes kamerunais salivent dès qu’une tenue est à peine posée sur le corps encore non pubère d’un adolescent tout sexe confondu ? Mais aussi de ne pas oublier le problème récurrent d´abus sexuels perpétrés sur les nourrissons et enfants de moins de 15 ans ?
Fuite en avant et marginalisation
Les gouvernants du régime sont vraiment à court d´idée...ces papis et ces mamies font preuve de mal inspiration et de mauvaise foi légendaires. Comme d‘habitude ils comptent résoudre les problèmes par la fin...que pensent-ils des séries télévisées étrangères qui passent dans nos chaines télé en longueur de journée et qui phagocytent les mœurs ? Tiens, j’oubliais qu’ils ne regardent que France24, BMFTV, France1, France2…bref, les programmes de la France.
Aujourd’hui on commence par les femmes, le genre faible et sans défense « leurs moins chères » comme on dit chez nous et comme la tenue des certaines jeunes de plus en plus minimaliste fait fantasmer nos papis et fait paniquer nos mamies qui y voient une concurrence déloyale, il devient donc facile de marginaliser les jeunes femmes et la pilule passera facilement puisqu’on trouvera un moyen de solidariser beaucoup d’entre elles à cette lutte « noble » contre le string trop voyant. Puis viendra le temps de réguler dans chaque couple combien de fois il peut se permettre de piner, de s´embrasser ; en suite on lui dictera combien d’enfants il est en droit d’avoir… Comme en Allemagne, Hitler avait commencé tout doucement par imposer ses petites lois discriminatoires afin de faire passer son idéologie nazie sans que nul n‘ en soit alerté. A qui sera donc le tour au Kamerun demain?
Aux hommes à qui on interdira de sortir après 21 heures de leur case? Voilà une bien belle méthode que le régime trouve pour jauger le niveau de tolérance des kamerunais. Techniquement, cette conférence nous dit clairement que nos jeunes sœurs, nos femmes et mêmes nos mamans seront désormais agressées dans les rues par une police des mœurs sous prétexte qu’elles portent le string. Si nous ne dénonçons pas cet autre complot contre le citoyen tant qu’il n’est pas encore mis à exécution, le moment venu, nous serons impuissamment réduits à applaudir ou à pleurer. Nous savons tous combien nos barbares soldats se plaisent à humilier les civils dans ce pays.
Pendant ce temps les vrais problèmes attendent et les populations continuent à s´impatienter et de mourir à petit feu dans la misère. Madame la ministre, les femmes ont besoin de l’emploi et de scolarisation. Elles ont besoin des crèches, de couverture sociale qui les protègent contre ces prédateurs de la jeune chair qui leur imposent le port du string pour devenir « la meilleure petite ». Elles ont besoin de soins de première nécessité afin qu’elles ne décèdent plus au cours des grossesses ou pendant l‘accouchement ; elles ont besoin de médicaments et de fournitures scolaires pour leurs enfants ou pour elles-mêmes, de l’encadrement juridique et financier pour s’auto-employer ; elles ont besoin d’eau, d’électricité dans leurs ménages/familles, des bacs à ordure et des routes dans les quartiers...
La ruse
Je vois dans l´esprit de cette conférence un cheminement machiavélique. De 1 - un moyen de dilapider les restes des différents budgets sou-consommés et de 2 une autre ruse pour distraire le peuple, l´éloigner des vraies questions de société et de l´imminente pour ne pas dire actuelle question de succession à la tête de l´Etat. Oui, petit-à-petit le régime sonde notre appréhension, il jauge notre tolérance pour voir s‘il pourra à la fin nous imposer le fils de l’autre comme successeur...C‘est de cela qu‘il est en fait question et de rien d´autre et il faut le faire de manière très subtile en endormant les kamerunais dans la diversion et des sujets sans importance. Que voulez-vous faire Professeur Marie-Thérèse OBAMA ? Couvrir cette nudité qui attire ou alors castrer la jeunesse comme hier nos mamans repassant les seins de nos jeunes sœurs afin de dissimuler croyaient-elles leur puberté ? Aucun des deux procédés de la ministre ne semble correspondre à notre société.
La clameur publique ne raconte-t-elle pas qu’un jour un jeune garçon
s’étant dissimulé dans le domicile de la très honorable Françoise Foning
aux fins de lui voler quelques billets de banque, surprit celle-ci
ajustant son string d’émancipation ?
Approché, le politique Kamerunais Vincent-Sosthène Fouda auteur d’une
conférence à l’Université d’Ankara en Turquie le 31 octobre 2006 sur le
thème « Europe : Foulard islamique et string d’émancipation même combat
et même fin » déclare : « je vois le string comme un signe politique
des jeunes camerounaises qui veulent avoir le contrôle non pas seulement
de leur corps mais de leur vie ». Que va-t-il donc se passer au Kamerun
? Mettra-t-on une brigade des mœurs en place avec des agents qui
marcheront derrière chaque jeune fille pour vérifier si besoin est
qu’elle porte bien un soutien-gorge et un caleçon de grand-mère « banlon
» qui scelle définitivement les appétits des mâles incapables de se
contenir ? Dans ce cas n’oubliez pas d’instruire ces soldats à vérifier
que ces jeunes filles aient leurs pubis et des aisselles poilus car
l’épilation est aussi un phénomène de la mondialisation. Et pendant
qu’on est, n’oubliez pas madame la ministre d’énumérer dans votre liste
de délits répréhensibles les pantalons « tailles basses » portés par
les jeunes garçons. Il semble que c’est le code de communication dans
les milieux des personnes sexuellement bilingues. Pour pourrez vous
renseigner auprès certains de vos collègues si ces termes ne vous sont
pas familiers, ils savent bien de quoi je parle.
Comme éventuelles solutions pour protéger la jeune fille des comportements déviants , pourquoi ne castrerait-on pas les violeurs, crèverait les yeux des voyeurs, couperait les mains des toucheurs afin que le string disparaisse à tout jamais de l’imaginaire sexuel de la jeune camerounaise !
Non non tenez madame la Ministre, je viens de trouver sur Internet cette photo de vous
Savez-vous que le foulard est un accessoire de sex-shop, le jeu du foulard en avez-vous entendu parler ?
Nous mettons le foulard généralement pour cacher les morsures d’un amant trop vorace !
Madame la ministre mettez un string et montrez-nous que vous faites partie de notre génération, de notre monde, de notre Kamerun.