Le président Paul Biya s’est révélé au public par les mots de ‘’rigueur’’ et ‘’moralisation’’.Il s’est ensuite présenté comme celui qui aura apporté la prospérité et la démocratie au Kamerun. Mais, une bonne partie de ses concitoyens l’ont toujours considéré comme celui qui prônait une politique qu’il peinait à mettre en pratique. Depuis son accession au pouvoir, le pillage des biens de la Nation devenait courant, et désormais, ce pillage se passait à ciel ouvert.
Et Paul Biya répétait qu’il voulait les preuves des scandales financiers dont on parlait par-ci et par-là. Puis subitement, Il se met à parler avec insistance de la corruption, et enfin, les arrestations commencent. A telle enseigne que même au dernier congrès du Rdpc, il affirmait que « d’importants résultats ont été obtenus dans la lutte contre la corruption et le détournement des derniers publics. Toutefois, comme vous le savez, beaucoup reste à faire sur ce terrain très sensible. Sachez, Mesdames, Messieurs, que ma détermination à combattre ce fléau est totale et que la lutte contre la corruption va se poursuivre va se poursuivre en s’in-ten-si-fiant, sans complaisance, sans discrimination, indépendamment du statut social ou de l’appartenance politique des personnes incriminées.
Personne ne pourra se considérer comme étant au-dessus des lois ». Et certains Kamerunais qui trouvaient Paul Biya amorphe et complaisant, voient une manipulation politicienne, lorsque Paul Biya passe à l’offensive de la lutte contre la corruption et le dernier des derniers publics. Certes en politique, surtout la politique machiavélique dont Paul Biya se régale, il faut demeurer vigilant. Cependant, quel kamerunais de bonne foi ignore le pillage systémique installé au Kamerun ? Alors si les concernés des premières arrestations s’en tiennent globalement à l’attente du verdict des juridictions compétentes, M. Marafa Hamidou Yaya s’écarte de cette logique, en inondant le public de lettres, et à travers l’une d’elles, il nous informe de son désir de se poser en présidentiable. En tant que citoyen, non encore condamné, c’est une ambition louable pour ses dévots.
Effectivement, le régime dictatorial et pillard de Paul Biya livre aujourd’hui son dernier combat, qui au lieu d’être comme le suggérait l’un de ses poulains ‘’supplécons’’ que le Père maffieux accepte de se retirer calmement, et que ses poulains s’occupent de la relève, ce qui est de leurs rêves. Dorénavant, on assistera à une bataille sanglante interne avec comme finalité illustrative, la fin de ce régime, comme dans « Les mauvais films du cinéma de Hong-Kong de notre jeunesse nous montrait bien qu’après la chute des phalanges, puis du bras droit de la triade, finissait tout de même par tomber, celui que nous appelions le ‘’chef bandit’’ » (5). Ainsi, la conséquence de l’Affaire Marafa and Co serait l’affrontement des clans antagonistes de l’establishment au pouvoir, avec comme résultat de la décomposition du bloc gouvernemental néocolonial. Car au fil des révélations, se suivra des clarifications positionnelles rivales au sein du Rdpc , qui ne se résoudront que dans un combat fratricide et meurtrier. Subséquemment, Paul Biya, l’homme de la rigueur et de la moralisation, après tant de laxisme est devenu tel le chef d’un repère de voyous et de brigands. Ces délinquants politico-économiques créés par le régime Rdpc ne disparaitront jamais sans leur géniteur…
1- Hilaire Kamga, Réponse citoyenne au message de M. Marafa Hamidou Yaya. La Nouvelle Expression N°3241 du mardi 29 mai 2012. P. 10-11 2- Olivier Bilé, Lettre ouverte à Paul Biya, Marafa H. Yaya et aux Camerounais. Mutations n° 3181, Mercredi 20 juin 2012. p, 15 3- Jean-Bruno Tagne, M. Owona Nguini : « Manifestement prêt au combat » in Le Jour n°1180 du jeudi 03 mai 2012. P, 4 4- Haman Mana, Du pain, pas du sang ! in Le Jour n° 1171 du mercredi 18 avril 2012. P.1