Le 20 Mai à Yingui,Une ville en marge de la civilisation

20 Mai Yingui:Camer.be130 km séparent cette ville du perdue dans la foret dense de la capitale économique Douala. Pour y arriver, une seule voie s’offre au voyageur. Une route non carrossable, pleine de nombreuses péripéties. Il faut traverser des zones marécageuses, avaler des quantités de poussières en saison sèche ou rentrer dans la boue en saison de pluies. Les habitués de cette ligne sont y sont  coutumiers : le rituel est le même. Descendre de la voiture, la pousser pour traverser un bourbier. Cela se passe à plusieurs reprises durant le parcours. A cela, il faut ajouter de nombreux ponts en bois  à traverser. Avec un risque de se retrouver dans le ravin tant il est vrai que ces ponts n’ont pas de garde fou. On n’est jamais pressé d’aller à Yingui parce qu’il faut  4 heures pour parcourir les 130 km qui la séparent de Douala.

Une ville en marge de la civilisation moderne.

Arrivé sur place on est confronté à une autre réalité, la ville est totalement en marge de la civilisation : il n y a ni eau, ni électricité, ni téléphone, ni hôpital fiable, ni commissariat, ni prison. Pour assurer la sécurité des personnes et des biens, un seul gendarme est en poste dans la ville. Les quelques 3000 âmes qui y vivent sont dans état de délabrement révoltant. Repartie dans les quatre cantons qui constituent la ville, ils sont à la merci des intempéries liés à la rudesse de  la foret dense. Un décès suite à une hernie étranglée est vite survenu. Ou même la jeune fille à plus de chance de mourir sur ce qui tient lieu de table d’accouchement de l’hôpital. Et pourtant, cette ville regorge d’énormes potentialités humaines et naturelles. Que se passe t il à Yingui ? Le taux de croissance de la population qui est en nette régression. Essome, un natif de la ville, le visage serré  tente de donner un réponse « Regardez, partout ici, il y avait des maisons. Le soir c’était la grande effervescence aujourd’hui, il y a plus rien et plus personne. Des familles entières ont abandonnés maisons et champs pour s’exiler à Douala. L’exode rural a atteint des proportions inquiétantes. Les résultats le voilà, une ville privée sa la jeunesse capables de relever les défis de développement» Et puis sans doute, Yingui traine un passé de ville ou les jeunes sont menacés par des histoires de sorcellerie, ajouté aux querelles intestines que se livrent les élites du coin sur la gestion politique des personnes et des biens. Il faut aussi le dire pour dénoncer le quasi démission des pouvoirs publics sur la mise en place de la politique de développement de cette ville où les urgences sont perceptibles. Malgré tout, Yingui à eu sa fête du 20 Mai. Animée par 2 gendarmes et 2 gardiens de prison venus de Yabassi le chef lieu du département. Il y avait aussi des élèves des écoles primaires et de l’unique lycée, le Rdpc et un obscure parti de l’opposition, des associations et Ong, le tout dans une molle ambiance.

© Camer.be : Ben BATANA de retour de Yingui


21/05/2013
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